La musique de Beethoven occupe une place de choix dans la filmographie de Jean-Luc Godard. Des sonates pour piano, des symphonies mais aussi et surtout des quatuors à cordes qu’il utilisait de manière... très beethovénienne !
Godard citait les notes mais aussi les mots de Beethoven. Dans l’incontournable A Bout de Souffle, Jean-Paul Belmondo reprend à sa manière à la célèbre formule de Beethoven : "Muss es sein ? Es muss sein ! Est-ce qu'il le faut ? Il le faut !" L’expression d’une de nécessité qui rappelle à quel point Godard avait du mal à se passer de la musique du Maître de Bonn. On la retrouve dans l’un de ses premiers courts métrages "Tous les garçons s’appellent Patrick" avec un Jean Claude Brialy qui drague sur le Caprice pour un sou perdu, mais aussi dans Prénom Carmen de 1983. "Un film où la musique guide l’action" selon Godard et dans lequel des coups de feu se mêlent aux coups d’archets d’un quatuor en pleine répétition.
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Beethoven accompagne Godard derrière, mais aussi devant la caméra. Quand, en 1959, dans Le Signe du Lion, Eric Rohmer filme son ami Godard qui écoute religieusement un quatuor de Beethoven. Une écoute parcellaire, obsessionnelle puisqu’en relevant régulièrement le bras d’un tourne-disque, Godard écoute en boucle un extrait du Quinzième Quatuor de Beethoven dont il semble vouloir percer le mystère…
Ce goût pour une musique fragmentée, pour des échantillons musicaux, on le retrouve aussi dans son film une Femme Mariée de 1964 avec Macha Méril. Dans ce film, Jean-Luc Godard fait dialoguer trois quatuors de Beethoven : les Quatuors op.59 n°1 et n°3 et l’Op.131. A l’image de ce film que Godard décrivait comme une suite de fragment, les quatuors de de Beethoven sont aussi traitées de manière fragmentaire avec la juxtaposition de différents quatuors de Beethoven.
Passer d’un quatuor à cordes à un autre en quelques secondes grâce à un court dialogue ou un bruit, sélectionner des courts passages musicaux et les coller ensemble de manière très originale parfois avec des coupes en plein milieu d’une phrase musicale, cette approche du montage partage quelques points communs avec la musique de Beethoven elle-même ! Je pense à ses rythmes irréguliers, ses enchaînements harmoniques abrupts, ses ruptures de nuances parfois très surprenantes et non préparées… Finalement, en assemblant tous ces fragments épars et en les collant d’une manière inattendue, Godard monte comme un compositeur compose, il nous oblige à vraiment écouter et à considérer la musique de Beethoven au premier plan de ses films.
Programmation musicale
- 08h16
Printemps à Fyn op 42 : Kom her fiol og klarinet Carl Nielsen (Compositeur)Printemps à Fyn op 42 : Kom her fiol og klarinetEsa Pekka Salonen (Chef d'orchestre), Asa Baverstam (Soprano), Magnus Sandve Kjell (Ténor), Per Hoyer (Baryton (voix)), Linnea Ekdahl (Soprano), Andreas Thors (Soprano), Choeur De Garcons De Stockholm (Chœur), Orchestre Symphonique de la Radio Suédoise
Album Esa Pekka Salonen dirige Carl Nielsen (1993)Label SONY (SK 53276) - 08h20
Sonate pour violoncelle n°5 en ré min : Sicilienne John Ernest Galliard (Compositeur)Sonate pour violoncelle n°5 en ré min : SicilienneAnastasia Kobekina (Violoncelle), Emmanuel Arakelian (Clavecin)
Album EllipsesLabel MIRARE (MIR604)
L'équipe
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