Johnny Hallyday et Beethoven : un poème pour la fin du temps

Portrait de Johnny Hallyday en 1970, année d'enregistrement du Poème sur la Septième.
Portrait de Johnny Hallyday en 1970, année d'enregistrement du Poème sur la Septième.  - Michel ARTAULT/Gamma-Rapho via Getty Images
Portrait de Johnny Hallyday en 1970, année d'enregistrement du Poème sur la Septième. - Michel ARTAULT/Gamma-Rapho via Getty Images
Portrait de Johnny Hallyday en 1970, année d'enregistrement du Poème sur la Septième. - Michel ARTAULT/Gamma-Rapho via Getty Images
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C’est l’un si ce n’est le plus célèbre des chanteurs francophones qui aurait eu 78 ans aujourd’hui. Johnny Hallyday a traversé de nombreux courants musicaux à travers sa carrière. Il a même chanté la fin du monde sur du Beethoven avec le "Poème sur la Septième".

Le 1er novembre 1970, Johnny Hallyday participe à l’émission L’Invité du dimanche à la télévision. C’est la fin du programme. La fumée d’une cigarette cache le regard songeur du chanteur. Il ne parle pas. A ce moment précis, seuls lui et le journaliste savent que cette chanson inédite va en étonner plus d’un. D’ailleurs ce n’est pas vraiment une chanson...

Il s’agit d’un poème, un poème sur le mouvement lent de la Septième Symphonie de Beethoven. 

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Quelle mouche a piqué l’idole des jeunes pour s’attaquer ainsi à l’un des monuments du répertoire symphonique ? Cet arrangement signé Eddie Vartan - le frère de Sylvie - de la Septième Symphonie occupe naturellement la septième piste de l’album intitulé Vie (1970). Son disque le plus engagé, le plus sombre aussi comme le laisse présager le visage fermé et le fond noir de la pochette. Six ans avant son opéra rock Hamlet, et le Es muss sein de Léo Ferré, Johnny Hallyday la plus grande star des yéyés confond son destin avec celui de Beethoven. Et personne ne l’avait vu venir. 

En 1970, les yéyés sont en perte de vitesse et les hippies s’élèvent contre la guerre du Vietnam. L’hymne pacifiste Wight is White de Michel Delpech est numéro 1 en France. L’heure n’est plus aux chansons légères mais à la prise de conscience politique et écologiste. Le vent a tourné et Johnny Hallyday l’a bien senti. Aussi, il se transforme en récitant d’un poème de son ami le journaliste Philippe Labro, il décrit un monde et des paysages bucoliques qui ne sont plus… 

MAXXI Classique
5 min

Est-ce que ce monde sans vie est celui d’un futur sombre ? La description du passé meurtri par les bombes d’Hiroshima et Nagasaki ? Peut-être celui du présent et des tonnes de napalm déversés pendant la guerre du Vietnam ? Quoi qu’il en soit la révolte et l’incrédulité de Johnny Hallyday va croissante dans cette chanson, elle épouse le crescendo orchestral de l’allegretto de Beethoven et la fatalité du texte épouse la mélodie tragique qui avance et se répète imperturbable… 

Avec le Poème sur la Septième sorti en 1970, Hallyday préfigure le slam et le rap, il anticipe les concepts albums post-apocalypique de Florent Marchet et montre à son public et aux critiques qu’il n’est pas forcément celui qu’on croit.

MAXXI Classique
5 min

Programmation musicale

  • 08h16
    Sonate n°1 en Ré Maj op posth 137 n°1 D 384 pour violoncelle et piano : Allegro vivace
    Sonate n°1 en Ré Maj op posth 137 n°1 D 384 pour violoncelle et piano : Allegro vivace
    Jean Guihen Queras
    Sonate n°1 en Ré Maj op posth 137 n°1 D 384 pour violoncelle et piano : Allegro vivace

    Alexandre Tharaud, Franz Schubert

    Album Schubert / Sonate arpeggione / Queyras (2006)
    Label Harmonia Mundi (HMC 901930)

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