L'alto, une alternative : de Jurassic Park à John Cale

Son timbre est plus mat, plus grave que celui de son cousin, le violon, qui lui vole souvent les thèmes principaux et donc la vedette ! Pourtant l’alto est un instrument magnifique, certains disent même qu’il est plus difficile à jouer que le violon à cause de sa taille qui a pour effet des écarts de notes plus grands que ceux du violon et des cordes plus tendues. Avec son registre intermédiaire, plus grave que celui d’un violon et plus aigu que celui d’un violoncelle, son rôle dans un orchestre est souvent harmonique ou de soutien et pourtant certaines partitions symphoniques donnent à cet instrument le premier rôle. Certaines musiques de film par exemple et pas des moindres !

Comme Berlioz, Bruckner, Mahler ou Richard Strauss avant lui, John Williams a dédié de très belles pages symphonique à l’alto. C’est le pupitre d’alto par exemple qui interprète en premier le thème principal de Jurassic Park. Dans un autre registre, c’est aussi cet instrument qui donne au Velvet Underground une patte sonore classe et singulière.

Dans l’album Velvet Underground and Nico (1967), plus connu sous son surnom officieux d’album à la banane, ce sont bel et bien les hoquets et les doubles cordes en tapis de l’alto amplifié de John Cale qui donnent au titre "Venus in Furs" son ambiance sensuelle et mystérieuse. Un alto qui joue aussi les premiers rôles dans le titre The Black Angel’s Death Song. L’ange noir qui plane autour de la voix de Lou Reed, c’est bel et bien lui, l’alto de John Cale.

Dans le classique, l’alto a aujourd’hui ses héros Lise Berthaud, Gérard Caussé, William Primrose et Antoine Tamestit notamment. Dans le blue aussi il a des défenseurs, des musiciens qui passent du violon à l’alto sans difficultés comme Clarence "Gatemouth" Brown qui avait la particularité de chanter et de jouer de l’alto en même temps comme dans ce titre Mean and evil.

C’est également un américain, Robby Steinhardt du groupe Kansas qui a offert à l’alto l’un des plus beaux thèmes de la folk. Celui de leur plus grand tube en tout cas, Dust in the Wind, morceau d’inspiration sacrée, sans batterie mais avec ce très beau pont à l’alto et au violon.