La basse d'Alberti à travers les siècles

Illustration de Dennis Balogh.
Illustration de Dennis Balogh. - Akron Beacon Journal/Tribune News Service via Getty Images
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Voyageons dans le temps avec la basse d'Alberti. Une formule musicale à la mode au 18e siècle, utilisée par Mozart et Beethoven mais aussi par des compositeurs plus proches de nous tels que Prokofiev ou Philip Glass au 20e siècle.

Domenico Alberti. Voilà un compositeur que l’on cite plus souvent dans les cours de solfèges et d’analyse musicale que dans les programmes de disques et de concert. Si l’on a injustement oubliée sa musique, le nom Alberti en revanche est resté aussi connu que celui de ses exacts contemporains à savoir Bach, Haendel, Scarlatti et consorts… Pourquoi ? Car il aurait, dit-on, inventé un motif musical qui faisait un tabac au 18e siècle. Un accompagnement simplissime et hypnotique qui laisse beaucoup de place à la mélodie. Au lieu de les plaquer et de jouer toutes les notes d’un coup pour former un accord, la basse d'Alberti les déploie sous la forme d’un arpège qui se referme sur lui-même, comme une boucle.

MAXXI Classique
6 min

Un accompagnement simplissime qui laisse beaucoup de place à la mélodie. Dans cette sonate, Alberti décompose des accords, au lieu de les plaquer et de jouer toutes les notes d’un coup, il égrène les notes sous la forme d’un arpège qui se referme sur lui-même, comme une boucle !

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En réalité, il n’est pas du tout sûr qu’Alberti ait inventé cette basse qui porte son nom. Mais le nom de basse d’Alberti n’est pas volé car l’Italien a énormément utilisé cette formule musicale dans ses oeuvres pour clavier. Un accompagnement qu’il n’était pas le seul à apprécier puisqu’on le retrouve également dans la Sonate facile de Mozart mais aussi jouée par un violon comme en témoigne la sonate Le Printemps de Ludwig van Beethoven.

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Si la basse d’Alberti est un symbole de la musique classique, c’est-à-dire du style galant de la seconde moitié du 18e siècle, cette formule n’a jamais vraiment disparu et a même bénéficié d’un regain d’intérêt au 20e siècle. Dans des œuvres comme la Sonate pour flûte de Poulenc ou encore au basson dans cet extrait de la Symphonie classique de Prokofiev. La basse d’Alberti est un ingrédient du style néoclassique.

Alors que chez Prokofiev cet accompagnement presque comique du basson est un clin d’oeil aux symphonies classiques de Mozart et Haydn certains compositeurs lui ont donné une valeur intemporelle. Avec Philip Glass et ses Metamorphosis d’un minimalisme radicale la basse d’Alberti prend du galon. Chez Glass, elle n’est plus seulement une formule d’accompagnement qui permet à une mélodie de se déployer, elle est devenue la mélodie même. La basse d’Alberti, un bel exemple d’émancipation musical ! 

MAXXI Classique
4 min

Programmation musicale

  • 08h19
    Rigoletto : Cortigiani vil razza dannata (Acte II Sc 2) Rigoletto
    Rigoletto : Cortigiani vil razza dannata (Acte II Sc 2) Rigoletto
    Giuseppe Verdi (Compositeur)
    Rigoletto : Cortigiani vil razza dannata (Acte II Sc 2) Rigoletto

    Frédéric Chaslin (Chef d'orchestre), Ludovic Tézier (Baryton (voix), Rigoletto), Orchestre Du Théâtre Communal De Bologne

    Album Ludovic Tézier : Verdi (2021)
    Label Sony Classical (19439753632)

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