Quand un quatuor à cordes et des sonorités électroniques sont inspirés par des mélodies et de timbres traditionnels de La Réunion. Cela donne Eclat, le nouvel album de l’artiste réunionnais Jérémy Labelle.
Une calebasse évidée à laquelle est accrochée un manche en bois et une unique corde de cuivre. Sur cet arc musical, un homme fait rebondir un archet contenant un sachet de graines et laisse échapper un son percussif, métallique. Celui du bobre. Un instrument réunionnais que Jérémy Labelle connait depuis qu’il est petit et auquel il rend hommage à sa façon dans son nouvel album.
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En demandant à un violoncelle, un violon et un alto de jouer des motifs lancinants en pizzicatis puis en retravaillant leur timbre dans un studio de mixage, Jérémy Labelle remet au gout du jour le son du bobre traditionnel et avec lui tout un style musical considéré comme l’âme musicale de La Réunion. Le maloya, des chants et des danses séculaires qui rythment encore aujourd’hui les saisons, les fêtes, et le quotidien de l’île.
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Dans les années 90, le grand ambassadeur du maloya**, le chanteur Firmin Viry rêvait que les générations futures gardent à jamais en mémoire ce style musical réunionnais.** Avec ce nouvel album comme dans ses précédents disques, force est de constater que Jérémy Labelle exauce à sa manière le voeu de Viry car c’est bel et bien en s’inspirant des instruments traditionnels, en reprenant à son compte la pulsation lourde et les mélodies lancinantes des rituels sacrés et profanes de La Réunion que Labelle a trouvé son style que d’aucuns qualifient d’électro-maloya !
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Avec Eclat, Jérémy Labelle prolonge son esthétique de réunions des styles. Car en faisant jouer à un quatuor à cordes de petits motifs musicaux qui se superposent et qui se métamorphosent progressivement, son écriture motorique peut aussi faire penser à la musique répétitive d’un David Skidmore ou d’un Michael Gordon.
Mais le quatuor de Jérémy Labelle est rarement seul. Par exemple dans le titre intitulé Triangle, l’incantation des cordes fait apparaître un double électronique. Des sonorités rondes et veloutées qui ne sont pas sans rappeler celle du balafon africain et qui finiront par engloutir le quatuor à cordes.
Illusions acoustiques, métamorphoses infimes et progressives de mélodies et de timbres, transe musicale. Chaque titre de l’album Eclat de Jérémy Labelle est aussi un hommage au maloya en ce sens qu’il peut s’entendre comme un rituel initiatique.
"Eclat" sorti le 14 janvier 2021 sur le label InFiné.
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