Le groupe de rock Gentle Giant signe un bel exemple de contrepoint musical dans ses compositions. Cet art de la maîtrise de l'écriture, dont Jean Sebastien Bach est le maître, s'illustre parfaitement grâce aux rockeurs anglais.
Un leprechaun au front immense prolongé par sa calvitie et qui nous sourit étrangement. N’importe quel fan de rock progressif témoigne que derrière la pochette iconique du premier album de Gentle Giant se cache un disque merveilleux, voire incontournable. Rares sont les groupes de rock progressif qui ont écrit une musique aussi savante et riche. Que ce soit en terme de diversité d’instrument mais surtout en ce qui concerne l’écriture musicale. Une écriture très souvent polyphonique avec une harmonie délirante qui sonne pourtant. En un mot, Gentle Giant est au rock ce que Bach est au classique.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Gentle Giant est un des groupes de rock progressif qui va le plus loin dans la polyphonie et notamment dans l**’écriture contrapuntique**. Polyphonie signifie étymologiquement plusieurs voix. Et contrepoint correspond à cette manière d’écrire de la musique dans laquelle plusieurs voix ou mélodies indépendantes se mélangent habilement, note contre note, point contre point, d’où son nom. Dans la chanson As Old as you’re young extraite de l’album The missing piece de 1977, on peut entendre deux voix qui chante exactement la même mélodie et les mêmes paroles mais en décalé. C’est ce que l’on appelle un canon, comme dans Frère Jacques.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Ici on a l’impression que les deux voix se courent après, mais l’écriture contrapuntique de Gentle Giant ne va pas seulement chercher du côté du canon plus ou moins strict. Le groupe de rock progressif anglais ose aussi s’affronter à la forme reine du contrepoint qui n'est qu'autre que la fugue. C’est ce que l’on constate à l’écoute de Moog Fugue, un titre qui évoque à la fois la fugue et le roi des synthétiseurs depuis la fin des années soixante, à savoir le Synthétiseur Moog que le groupe utilise beaucoup. Dans ce morceau instrumental et comme dans une fugue de Bach, tout commence par trois entrées de mélodies, à différentes hauteurs. Une fois que la première voix est entrée, la seconde joue une nouvelle partie accompagnatrice, ce que l’on appelle le contresujet.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Comme pour une fugue classique, une fois que toutes les voix sont entrées, elles se mélangent et échangent des motifs, ce que l’on appelle le divertissement. Puis les trois voix reviennent en décalé à la fin de manière resserrée, tout comme dans une fugue classique. Il va sans dire qu’un musique pareille n’est pas improvisée et est totalement écrite par les membres de Gentle Giant. De quoi rendre l’opposition entre musique populaire et savante qui serait écrite extrêmement floue.
Programmation musicale
- 08h16GEORGE GERSHWIN (Compositeur)GERSHWIN Someone to watch over me
, GUY MINTUS TRIO
L'équipe
- Production