

Bernard Herrmann est filmé à la tête de l'Orchestre Symphonique de Londres, Doris Day chante Que sera, sera et l'on assiste à une spectaculaire tentative d'assassinat en plein concert. Une scène mythique du cinéma. L'Homme qui en savait trop est peut-être le film le plus musical d'Alfred Hitchcock.
Dès le générique, Hitchcock dévoile ses cartes ! L’Homme qui en savait trop est un modèle de film à suspense et pourtant le réalisateur se paye le luxe de nous donner la clé du film avec une phrase qui nous dit ceci : « Un simple coup de cymbales et voilà bouleversée la vie d’une famille américaine. » Cette famille c’est le couple McKenna, des américains modèles incarnés par Doris Day et James Stewart. Bien malgré-eux, ils se retrouvent embarqués dans une intrigue politique et au milieu d’un projet d’assassinat. Un crime qui se veut parfait et qui doit avoir lieu à Londres, devant des centaines de personnes assistant à une cantate.
Des comploteurs ont prévu d’assassiner un politicien assistant à un concert donné au Royal Albert Hall de Londres. Afin d’éliminer sa cible discrètement, le tueur a prévu son coup. Caché dans une loge de la prestigieuse salle de concert, l’assassin doit synchroniser son tir avec un coup de cymbale puissant qui couvrira la détonation de son pistolet. Pour cela, il a longuement répété son geste en écoutant en boucle le disque de l’œuvre qui sera jouée ce soir-là ! Il s’agit de la cantate The Storm Clouds, les nuages de tempête une musique composée par un certain Arthur Benjamin.
Ce nom ne vous est peut-être pas totalement étranger ! Arthur Benjamin était le compositeur du tout premier L’Homme qui en savait trop d’Hitchcock sorti en 1934. Lorsque le réalisateur a tourné le remake de ce film en 1956, il a demandé à Arthur Benjamin l’autorisation de réutiliser cette musique pour la scène de meurtre. Le compositeur a accepté et la cantate a donc été réarrangée par Bernard Herrmann. C’est d’ailleurs ce dernier que l’on peut voir à l’écran dans la seconde version de L’Homme qui en savait trop, il dirige l’Orchestre Symphonique de Londres lorsque le coup de cymbale fatal est donné.
Rarement la musique et l’action filmée ont été aussi intimement liées que dans cette scène mythique de L’Homme qui en savait trop. Un film où Hitchcock déclare son amour à la musique en rappelant un ancien collaborateur, Arthur Benjamin et en filmant son compositeur attitré, Bernard Herrmann. Devant ses caméras, il a aussi immortalisé Que Sera, sera de Doris Day. La résonance réconfortante du plus célèbre coup de cymbale du cinéma…
Programmation musicale
- 08h14Mahler : Symphonie n° 4 | Michael SchønwandtActu Orchestres
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