

Le 16 février 1848, il y a 174 ans jour pour jour, Frédéric Chopin donnait son dernier concert à Paris ! Un adieu à la scène parisienne qui a eu lieu au Salon Pleyel, 20 rue de Rochechouart, devant une salle comble tandis que dehors, la rue faisait entendre les rumeurs d’une révolution imminente...
Un parfum de crépuscule flotte dans le Salon Pleyel, ce soir du 16 février 1848. Chopin, grippé, n’a plus qu’un an à vivre et dans quelques jours, une insurrection entraînera, la mort d’une cinquantaine de Parisiens, l’abdication du roi Louis-Philippe, la chute de la Monarchie de Juillet et avec elle, la proclamation de la Deuxième République. Parmi les 400 spectateurs, personne ne sait que cette rare apparition de Frédéric Chopin est sa dernière devant un public parisien.
Qu’est-ce qui a décidé Frédéric Chopin, pourtant affaibli par la maladie et peu amateur des concerts de jouer, ce soir du 16 février 1848 ? Probablement l’insistance de ses amis qui lui ont assuré qu’il n’aurait à s’occuper de rien et surtout qui l’ont rassuré sur tout un tas de détails. Ils seront nombreux avec ses élèves à venir l’écouter dans cette nouvelle salle, un lieu à taille humaine, qui a les charmes des salons privées que Chopin aime tant. Sur la scène, il pourra bien sûr compter sur le seul instrument capable d’exprimer les nuances délicates du pianiste, à savoir un piano Pleyel à la sonorité peu puissante mais intime. Les amis seront aussi présents sur scène à l’instar du violoncelliste star Auguste-Joseph Franchomme qui crée ce soir-là la Sonate pour violoncelle de Chopin.
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Le programme du concert indique que Chopin a également partagé la scène avec la mezzo-soprano Antonia Molina di Mendi et le ténor Hippolyte Roger qui chantèrent différents airs lyriques notamment de Meyerbeer. En ouverture, Chopin joua aussi un Trio de Mozart aux côtés du violoncelliste Franchomme mais aussi du violoniste Jean-Delphin Allard. Mais le clou du spectacle fut surtout les mazurkas et les valses ou encore la Barcarolle jouées par le compositeur. « Jamais je n’oublierai la manière dont il exécuta la Barcarolle, cette adorable composition » se souvient Camille Dubois-O’Meara l’une des dernières élèves de Chopin.
De son côté, le pianiste Charles Hallé également présent dans la salle fut très étonné d’entendre la dernière partie de cette même Barcarolle jouée pianissimo par Chopin alors même que la partition indiquait une nuance forte. « Il joua avec des nuances si merveilleuses qu’on pouvait se demander si cette nouvelle version n’était pas préférable à celle dont on a l’habitude. Seul Chopin pouvait accomplir pareil exploit. »
Le dernier concert parisien de Chopin fut à l’opposé d’un récital éclatant de Liszt, comme un adieu discret, chuchoté dans le creux de l’oreille de chacun des spectateurs. Comme l’écrit le Marquis de Custine, présent dans la salle. Ce soir-là, dans cette foule et pour la dernière fois, tout le monde avait l’impression d’être seul avec Chopin.
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