Un ocarina dans "Alexandre le Bienheureux", des cromornes dans "Clérambard", une flûte de pan et un cymbalum dans "Le Grand blond avec une chaussure noire"... Une chronique à la découverte des sonorités originales de thèmes cultes de Vladimir Cosma.
La carrière de compositeur de musique de film de Vladimir Cosma commence en 1968 avec la sortie du film "Alexandre le Bienheureux" d'Yves Robert. Pour cette comédie, Vladimir Cosma met au point une technique d’arrangement qui deviendra l’une de ses signatures et qu’il réutilisera plusieurs fois au cours de sa longue collaboration avec Yves Robert. Cette idée, toute simple et que n’aurait pas renié Prokofiev dans Pierre et le Loup est la suivante : associer systématiquement un personnage de l’intrigue avec un instrument spécifique. Ainsi, dans "Alexandre le Bienheureux", le petit chien futé d’Alexandre est incarné musicalement par ce thème joyeux interprété par un instrument plutôt rare, une ocarina basse…
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Un an après la sortie d’Alexandre le Bienheureux, Yves Robert et Vladimir Cosma se retrouvent autour d’un nouveau film intitulé Clérambard et dans lequel Philippe Noiret incarne un châtelain ruiné et qui tente de sauver sa famille de la faillite. Et là encore, Vladimir Cosma compose un thème musical sur mesure pour ce personnage. Une mélodie comique que vous avez toutes et tous déjà entendue et où l’on fait la connaissance d’un drôle d’instrument : le cromorne.
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Ce cromorne n’est évidemment pas choisi au hasard. Il s’agit d’un instrument très ancien, une sorte de hautbois qui était très à la mode au XVIIe et au XVIIIe siècle. Utiliser un tel instrument est peut-être une manière de nous faire ressentir le fort attachement de Clérambard à l’histoire et à la tradition. De plus, en l’associant à une rythmique et à des instruments plus pops comme la basse électrique ou une guitare avec pédale wawa, on sent bien que ce pauvre Clérambard est en décalage avec son époque.
Cette caractérisation des personnages grâce à la musique de film on la retrouve aussi dans l’une des partitions les plus célèbres de Vladimir Cosma. Un concerto néobaroque où il est question de gastronomie et d’un héritier turbulent.
Je ne sais pas si vous l’aviez déjà remarqué mais dans la musique du générique de "L’Aile ou la cuisse", la trompette soliste joue dans deux styles qui lui vont bien. Tantôt elle joue des breaks et un phrasé que l’on pourrait qualifier de "jazzy" tantôt elle entonne une mélodie plus staccato et baroque, comme si Cosma préfigurait l’opposition de styles entre le très sérieux Louis de Funès et son clown de fils joué par Coluche.
Composer des mélodies chantantes, qui ont le don de rester dans la tête, les faire jouer par des instruments rares comme des synthétiseurs, symboles de modernité dans "Le Jouet" ou pour flûte de pan et cymbalum d’Europe de l’Est dans "Le Grand Blond avec une chaussure noire", voilà peut-être l’un des secrets du génie de Vladimir Cosma !
Programmation musicale
- 08h14
Concerto pour piano n°2 en Si bémol Maj op 19 : 3. Rondo Ludwig van Beethoven (Compositeur)Concerto pour piano n°2 en Si bémol Maj op 19 : 3. RondoFrancois Frederic Guy (Chef d'orchestre), François Frédéric Guy (Piano), Orchestre Symphonique De Varsovie
Album Ludwig van Beethoven : Intégrale des concertos pour pianoLabel PRINTEMPS DES ARTS DE MONTE-CARLO (PRI034)
L'équipe
- Production
- Réalisation