Les musiques d'ambiance d'Erik Satie à Brian Eno

Brian Eno : les richesses du minimalisme
Brian Eno : les richesses du minimalisme - Wegner/ullstein bild via Getty Images
Brian Eno : les richesses du minimalisme - Wegner/ullstein bild via Getty Images
Brian Eno : les richesses du minimalisme - Wegner/ullstein bild via Getty Images
Publicité

Aujourd’hui Max Dozolme nous parle des inspirations classique de Brian Eno, musicien particulièrement influencé par le courant minimaliste américain mais aussi par les musiques d’ambiance de Satie et une oeuvre célèbre de Pachelbel...

Un jour pluvieux de janvier 1975, Brian Eno se remet d’un accident de voiture qui le cloue au lit. Il regarde la chaîne hi-fi silencieuse et se décide à mettre un disque de harpe du 18e siècle que lui a apporté son amie Judy Nylon. Après avoir réussi non sans mal à mettre le vinyle sur la platine, Brian Eno se rend compte que le volume est très bas. Il ne se sent pas le courage de monter le son et les notes de la harpe se mêlent aux gouttes de pluie. Dans un demi-sommeil, il se laisse bercer par cette musique non-narrative, présente sans l’être vraiment, une musique d’ambiance qu’il théorisera mais qu’il n’a pas inventée.

MAXXI Classique
7 min

En 1893, un Français un peu fantasque écrivait une musique répétitive censée représenter musicalement l’ambiance d’un cabinet préfectoral. Ce musicien c’est Erik Satie, le modèle des minimalistes américains tels que Cage, Riley, Glass, La Monte Young ou Adams. Satie, compositeur de pièces si pauvres qu’elles en deviennent géniales comme les Vexations et leur unique thème joué, sans broncher 840 fois ou encore ces Musiques d’ameublement, une tapisserie sonore, un carrelage phonique que l'on écoute d'une oreille seulement. Brian Eno se souviendra de cette œuvre en enregistrant en 1978 son album Ambient 1: Music for Airports.

Publicité

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Une musique faite de nappes de synthétiseurs et de mélodies répétitives censées créer le calme et l’espace nécessaire à la détente ou à la réflexion. Ambient 1 : Music for airports est probablement le plus célèbre des disques de musique d'ambiance. Il s'agit d'un prolongement de Discreet Music (1975), l’album manifeste de l’ambient music selon Brian Eno où l’on peut entendre une réécriture, sous la forme de trois variations d'après le Canon en ré majeur de Pachelbel. 

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Dans ce disque, l’œuvre baroque est jouée par un orchestre à cordes dirigé par Gavin Bryars. Les sonorités du Cockpit Ensemble se mélangent dans un jeu d'écho, le temps est suspendu, de nouvelles harmonies apparaissent.

Finalement en 1975, le temps a opéré une rotation sur lui-même puisque des musiques d’ameublement du XIXe siècle et des harpes du XVIIIe siècle ont inspiré à Brian Eno une réécriture étonnante d’une œuvre baroque. Une esthétique planante qu’il développera aussi avec Low, Heroes et Lodger, trois disques de David Bowie et qui feront l'objet, à leur tour, de trois symphonies composées par Philip Glass.

MAXXI Classique
4 min