Les œuvres « zéro » de Beethoven à Bruckner

Beethoven illustré par Antoine Bourdelle et silhouette d'Anton Bruckner.
Beethoven illustré par Antoine Bourdelle et silhouette d'Anton Bruckner. - Fine Art Images/Heritage Images/DEA / A. DAGLI ORTI/De Agostini via Getty Images
Beethoven illustré par Antoine Bourdelle et silhouette d'Anton Bruckner. - Fine Art Images/Heritage Images/DEA / A. DAGLI ORTI/De Agostini via Getty Images
Beethoven illustré par Antoine Bourdelle et silhouette d'Anton Bruckner. - Fine Art Images/Heritage Images/DEA / A. DAGLI ORTI/De Agostini via Getty Images
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Quand un compositeur indique Concerto pour piano n°0 est-ce que cela veut dire que l’œuvre a été écrite avant son premier concerto ? Que cette œuvre n’aurait jamais du être jouée ? Que celle-ci est inachevée ? Tâchons d’y voir un peu plus clair…

Comment expliquer la présence d’œuvres numérotés par un zéro dans le catalogue de certains compositeurs ? En musique, une œuvre « numéro zéro » n’est pas vraiment la même chose qu’un « épisode zéro » ou que le « pilote » d’une série ou d’une émission de radio ou de télévision. Il ne s’agit pas d’une œuvre préparatoire mais très souvent d’une pièce de jeunesse, reniée par le compositeur, et placée a posteriori, par le compositeur ou un musicologue, en marge du classement des œuvres intégrales. C’est le cas du Concerto pour piano et orchestre n°0 composé par un Ludwig van Beethoven âgé de seulement 14 ans.

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La trajectoire est à peu près la même en ce qui concerne la Symphonie n°0 (1957) d’Alfred Schnittke. Cette symphonie, très marquée par le style de Chostakovitch est le fruit des études du compositeur au Conservatoire de Moscou. Même chose en ce qui concerne la très belle Sonate pour violon en ré mineur n°0 H.3 (1912) d’Arthur Honegger. Le numéro zéro signifie ici que cette sonate de jeunesse - Honegger était violoniste de formation - a été composée avant ses deux sonates pour violon et piano « officielles », les H.17 (1918) et H.24 (1919). Harry Halbreich, éditeur du catalogue des œuvres complètes de Honegger, a donc décidé lui attribuer le n°0.

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En 1895, un an avant sa mort, le musicien fait l’inventaire de la somme de ses œuvres. Il classe et numérote la somme de ses œuvres et laisse de côté quelques pièces dont une symphonie en ré mineur qu’il aurait composé en 1869 lors de son arrivée à Vienne. Bruckner est sévère avec cette partition comme en témoignent ses annotations à plusieurs endroits du manuscrit : ungiltig (« invalide »), annulirt (« annulé ») ou encore ganz nichtig (« totalement nul »). Écartée par Bruckner, cette Symphonie en ré mineur est flanquée du n° 0 et prend le nom suivant : « Die Nullte ».

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Mais ça se complique. Cette symphonie est chronologiquement la troisième de Bruckner… Trois ans avant la symphonie en ré mineur, Bruckner composait sa Symphonie n°1 en ut mineur (1866) et surtout une symphonie d’étude en fa mineur (1863). Pour rétablir la bonne chronologie, les musicologues attribuent le numéro 00, « double zéro », à cette Symphonie en fa mineur N°00 WAB 99 qu’Otto Kitzler, professeur de Bruckner et commanditaire de l’œuvre jugeait « peu inspirée ». Cet ouvrage rejoint donc le panthéon des œuvres mal-aimées en prenant, au passage, un nom d’agent secret.

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Pour en savoir plus sur Anton Bruckner

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- Buchet-Chastel

Anton Bruckner ou l'immensité intime - Eric Chailler (Buchet-Chastel, avril 2022)

Programmation musicale

  • 08h19
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    Wolfgang Amadeus Mozart (Compositeur)
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    Colin Davis (Chef d'orchestre), Jessye Norman (Soprano, La comtesse Almaviva), Orchestre Symphonique de la BBC

    Album Le nozze di Figaro K 492 (intégrale) (1971)
    Label Philips (426 195-2)

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