

Les premières scènes des films de Scorsese sont marquantes. A l'image, mais aussi du point de vue musical. Un répertoire qui va du baroque à la musique contemporaine.
Au cinéma, les scènes d’ouverture sont des moments particulièrement précieux. Celle de Casino de Martin Scorsese est l’une des plus saisissantes jamais réalisées. Dans cette très courte scène qui intervient juste avant le générique d’ouverture, on peut voir Robert De Niro sortant d’un bâtiment. Il rentre dans sa voiture et au moment où il met le contact, le véhicule explose. C’est à ce moment là que le choeur final de la Passion selon Saint Matthieu « Nous nous asseyons en pleurs… » de Jean-Sébastien Bach démarre.
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Pourquoi utiliser Bach dans ce générique ? Peut-être pour montrer le tragique destin de De Niro, sa chute annoncée. Car les thématiques de la rédemption, du sacré, de l’ascension puis de la chute sont centrales dans le cinéma de Scorsese. La référence au sacré n’est pas que musicale puisqu’après le générique apparaît un plan où des mafieux et des directeurs de casino sont attablés dans une mise en scène qui évoque la Cène, le Dernier repas du Christ.
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Dans la scène d’ouverture de Raging Bull, on retrouve Robert De Niro sur un ring de boxe, filmé en noir et blanc et au ralenti. On le voit s’entrainer encapuchonné et donner des coups dans l’air sur une musique complètement hors-sujet a priori, car il s'agit de l**’Intermezzo de l’opéra** Cavalleria Rusticana de Pietro Mascagni. Une musique d’opéra, un répertoire très utilisé par Scorsese, dont la douceur de l’orchestre à cordes tranche avec la dureté de celles épaisses et ensanglantées du ring. Un ring sur lequel Jake LaMotta, boxeur qui a vraiment existé, acquiert une figure, là aussi, quasiment christique dans la mise en scène de Scorsese. De nouveau, l’ascension et la chute.
« J’ai conçu chaque combat comme un numéro musical de New York New York, un plan toutes les 14 ou 12 mesures de musique ! Puis à 5’25, j’ai eu l’idée d’aborder la boxe comme une chorégraphie, comme de la musique en fait»
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Terminons ce top 3 des ouvertures classiques de Martin Scorsese par un film plus récent, Shutter Island, sorti en 2010. Sur un bateau, deux policiers joués par Leonardo Di Caprio et Mark Ruffalo discutent. Lorsque l’île de Shutter Island apparaît à l’écran, ce ne sont plus les cornes de brume mais cet ostinato implacable sorti tout droit de la Troisième symphonie de Krzysztof Penderecki qui retentit. Une passacaille aussi terrifiante que le film et le secret que cache cette île maudite de Shutter Island.
- Première diffusion le 6 novembre 2020
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