

Giuseppe Tartini est connu pour une une sonate qui lui aurait été dictée dans un rêve par le diable en personne… Ce qui est bien pratique car grâce à Tartini, on sait depuis le début du 18e siècle comment un démon joue du violon !
Un jour Giuseppe Tartini (1692-1770), l’un des plus grands violonistes de son époque confia cette étrange expérience à un ami astronome nommé Jérôme Lalande : « Une nuit, j’ai rêvé que j'avais fait un pacte, et que le Diable était à mon service. Tout me réussissait au gré de mes désirs, et mes volontés étaient toujours prévenues par mon nouveau domestique. J'imaginai de lui donner mon violon, pour voir s'il parviendrait à me jouer quelques beaux airs ; mais quel fut mon étonnement lorsque j'entendis une sonate si singulièrement belle, exécutée avec tant de supériorité et d'intelligence que je n'avais même rien conçu qui pût entrer en parallèle.
« J'éprouvai tant de surprise, de ravissement, de plaisir, que j'en perdis la respiration. Je fus réveillé par cette violente sensation. Je pris à l'instant mon violon, dans l'espoir de retrouver une partie de ce que je venais d'entendre ; ce fut en vain. La pièce que je composais alors est, à la vérité, la meilleure que j'aie jamais faite, et je l'appelle encore la Sonate du Diable. »
La Sonate du Diable de Giuseppe Tartini peut donc s’entendre comme la transposition, d’une mélodie entendue dans un rêve. Une mélodie aux effets effrayants à commencer par une quinte diminuée, un intervalle tendu, dissonant que l’on associe depuis le Moyen-âge à la souffrance et au diable !
Mais l’élément le plus saisissant de cette sonate intervient dans le finale. Le violoniste joue un trille, c’est à dire qu’il tapote énergiquement la corde pour créer une oscillation entre deux notes, un frisson musical qui est au coeur d’un affrontement des forces du bien et du mal. Car cette mélodie ascendante jouée en trille s’oppose à un arpège joué par le même violon et qui plonge dans des graves infernaux…
Un passage diaboliquement difficile à jouer dans lequel le violon devient un instrument polyphonique capable de se démultiplier. Ce mode de jeu on le retrouve dans des Caprices d’un autre musicien qui aurait fricoté avec le diable à savoir Paganini mais aussi chez Black Sabbath qui associe comme Tartini la quinte diminuée diabolique à un trillé joué à la guitare. Les ingrédients essentielles d’une messe noire réussie !
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Programmation musicale
- 08h18
Tambourin en Ut Maj Jean Marie Leclair (Compositeur)Tambourin en Ut MajPatricia Kopatchinskaja (Violon), Sol Gabetta (Violoncelle)
Album Sol & Pat (2021)Label ALPHA CLASSICS (ALPHA757)
L'équipe
- Production
- Réalisation