Le Carnegie Hall fête aujourd’hui ses 131 ans. Ce haut lieu de la musique classique a ouvert pour la première fois ses portes au jazz le 16 janvier 1938 avec un concert légendaire de Benny Goodman.
« Le 16 janvier 1938 était un dimanche. Un dimanche glacial. On ne savait pas vraiment ce qui allait se passer, comment la salle allait sonner et ce que le public allait penser de notre show. Avant d’arriver sur scène, on ne savait même pas combien de personne seraient présentes dans la salle. Alors nous avons joué immédiatement après notre arrivée sur scène. Notre premier morceau était Don’t Be That Way. »
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La personne que vous venez d’entendre et qui joue de la clarinette dans cette archive se nomme Benny Goodman. C’est grâce à ce musicien de jazz que pour la toute première fois de l’histoire du jazz a retenti dans un concert au Carnegie Hall de New-York. Il faut se replonger dans le contexte, en 1938, le jazz était considéré comme une musique de divertissement, peu prestigieuse. Voir des musiciens noirs et blancs jouer ensemble des airs de swing dans ce temple du classique, c’était du jamais vu.
Avant de monter sur scène, Benny Goodman et son orchestre sont effrayés par le public guindé du Carnegie Hall. Le trompettiste Harry James a l’impression, je cite, de se sentir comme une belle de nuit dans une église. Alors, dans les loges et pour détendre l’atmosphère, Benny fait des blagues. Par exemple, quand le régisseur lui demande : « Monsieur Goodman, combien de temps voulez-vous pour l’entracte » Benny lui répond : « Je ne sais pas moi… Combien de temps demande maestro Toscanini ? »
A 20h45, le groupe motivé par Benny monte sur scène. Il découvre alors que le public est venu en nombre malgré le prix très élevé des places. Devant les yeux et les oreilles de 2760 personnes les swings s’enchainent : Don’t Be that way, Sometimes I’m Happy, One’O Clock Jump, Shine... Le public du Carnegie Hall se laisse petit à petit apprivoiser, il se lâche et Oli Downes, la plume classique du New York Times est horrifié de voir sa fille adolescente sauter sur son siège lorsque retentit l’irrésistible Sing Sing Sing !
Parce que l’on peut y entendre des solos géniaux notamment lorsque Benny Goodman, Lester Young, Cootie Williams ou encore Count Basie jouent une jam de près d’un quart d’heure sur Honeysuckle Rose, parce que pour la première fois le jazz américain était adoubé par une grande salle de concert classique américaine, parce que cette musique était enfin prise au sérieux... Pour toutes ces raisons le concert du 16 janvier 1938 fut, comme le pressenti, le New York Time « un événement décisif dans l’histoire du swing ».
Programmation musicale
- 08h16
Sonate pour alto et piano : 2. Vivace Rebecca Clarke (Compositeur)Sonate pour alto et piano : 2. VivaceDana Zemtsov (Alto (instrument)), Anna Fedorova (Piano)
Album Silhouettes (2020)Label CHANNEL CLASSICS (CCS42320)
L'équipe
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