A l’occasion de la fête nationale géorgienne, Max Dozolme se penche sur la grande tradition chorale de ce pays à la croisée des cultures. Un répertoire riche et très ancien, inscrit depuis 2008 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité et qui fascinait Stravinsky.
C’est un chant qui nous vient de très loin. Il est l’âme d’un pays situé au carrefour de l’Europe et du Moyen-Orient, au sud du Caucase, entre la Mer Noire et la Mer Caspienne. Par les mélismes, ses arabesques et ses notes tenues dans le grave, il nous rappelle que la Géorgie a toujours été un pays de brassage entre l’Occident et l’Orient…
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Cet air est interprété par un chœur qui vient de Kakhétie, une région située à l’est de la Géorgie, non-loin des frontières arméniennes, azerbaïdjanaises et russes. C’est un chant de labour qui diffère beaucoup des airs liturgiques que l’on peut entendre à l’Ouest du pays. Des chants plus harmoniques, plus proches des hymnes grégoriens occidentaux.
Les chants géorgiens ne retentissent pas seulement dans les lieux de cultes. Pendant des siècles, ils accompagnent le travail, les fêtes, les guerres, ils chantent les saisons et l’amour comme c’est le cas de cette très belle romance qui commence par quelques notes de pandouri, l’instrument à cordes national de Géorgie.
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Dans ce chœur à plusieurs voix, vous pouvez entendre un mode de jeu très étonnant nommé le krimanchuli. C’est une technique vocale pratiquée par la voix la plus aigu d’un chœur et qui se démarque des autres lignes mélodiques grâce à son timbre perçant et ses notes improvisées proches du yodel.
Le chant polyphonique est l’âme de la musique grégorienne. C’est lui qui fait la singularité des opéras géorgiens du 19e et du 20e siècle et on le retrouve même dans les chansons d’Orera, un groupe géorgien des années 70 qui rend parfois hommage au krimanchuli traditionnel.
Outre les Frères Cohen, qui ont utilisé des choeurs géorgiens dans le film The Big Lebovsky ou encore Billy Joel qui a chanté plusieurs fois sur scènes avec des formations vocales du pays, il est un autre musicien qui était fasciné par le krimanchuli et la musique géorgienne en général. C’est Igor Stravinsky, qui confia plusieurs fois à la fin de sa vie dans les années 60 qu’il écoutait très souvent des enregistrements de ces chants. Une musique qu’il considérait comme un trésor merveilleux, précieux et particulièrement inspirant…
Programmation musicale
- 08h17
Overture Justin Hurwitz (Compositeur)OvertureTim Simonec
Album Bof / Whiplash (2014)Label Varese Sarabande
L'équipe
- Production
- Réalisation