Un symbole de la Suisse et du romantisme : le ranz des vaches

Deux bergers suisses conduisant des vaches à Appenzell (1872)
Deux bergers suisses conduisant des vaches à Appenzell (1872) - DEA / ALBERT CEOLAN / GETTY
Deux bergers suisses conduisant des vaches à Appenzell (1872) - DEA / ALBERT CEOLAN / GETTY
Deux bergers suisses conduisant des vaches à Appenzell (1872) - DEA / ALBERT CEOLAN / GETTY
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Direction les Alpes Suisses où depuis des temps immémoriaux, bouviers et bergers chantent le Ranz des vaches. Une mélodie qui, selon Rousseau faisait pleurer les soldats suisses engagés en France et qui est devenue, avec Rossini, Liszt et Berlioz, l'un des ingrédients de la musique romantique.

Dans son dictionnaire de la musique publié en 1767, Jean-Jacques Rousseau mentionne un air suisse appelé le Ranz des Vaches. Des chants très anciens entonnés par les bergers et les bouviers pour conduire le bétail dans les montagnes. Selon Rousseau, les soldats suisses exilés au service du Roi de France avait interdiction de le chanter car, écrit-il « il faisait fondre en larmes, déserter ou mourir ceux qui l’entendaient, tant il excitait en eux l’ardent désir de revoir leur pays ».

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Grâce au Dictionnaire de Rousseau et d’autres ouvrages théoriques parus par la suite, de nombreux musiciens sont tombés sous le charme de cette mélodie. En 1804 par exemple, le compositeur Louis Adam l’a utilisé dans une étude pour piano mettant en valeur les capacités nouvelles des pianos du début du siècle. Des instruments qui permettaient grâce à leur jeu de pédale novateur de modifier le son du piano et donner des effets de résonances incroyables !

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Comme vous pouvez l’entendre, le jeu en trémolo, c’est à dire en notes répétées, mais aussi l’usage de la pédale douce et des étouffoirs nous donnent l’impression que ce Ranz des vaches est effectivement joué en pleine montagne. Et ce principe de mélodie reprise en écho, on le retrouve aussi chez Gioachino Rossini qui fait jouer un ranz des vaches de son cru à un cor anglais et une flûte traversière dans l’ouverture de l’opéra de Guillaume Tell.

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Rossini n’est pas le seul musicien à avoir utilisé le Ranz des Vaches pour évoquer la Suisse. En 1780, le compositeur André Grétry avait lui aussi utilisé ce chant dans l’ouverture de son opéra Guillaume Tell. Tout comme Franz Liszt qui a intégré à son Album d’un Voyageur une vaste improvisation pianistique sur le Ranz des Vaches. Sans doute l’œuvre la plus ambitieuse composée d’après ce thème et qui résonne ici comme le souvenir d’un voyage en Suisse réalisé en 1836…

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Des sons résonants et l’utilisation de deux notes très espacées qui évoquent le rappel des troupeaux sont des ingrédients incontournables du Ranz des Vaches de l’époque romantique. Deux principes que l’on retrouve par exemple dans la Symphonie Fantastique de Berlioz, avec ce jeu de question-réponse entre un cor anglais et un hautbois qui ouvre le troisième mouvement.  Avec Berlioz, le Ranz des Vaches n’évoque plus seulement la Suisse, il est devenu l’incarnation même de la solitude et de la nature, deux thèmes chers aux compositeurs romantiques !

MAXXI Classique
7 min

Programmation musicale

  • 08h18
    Encanto meu
    Encanto meu
    Tania Maria Correia Reis (Compositeur)
    Encanto meu

    , Thierry Peala (Voix, Piano), Verioca Lherm (Guitare, Voix), Edmundo Carneiro (Percussions)

    Album A Tania Maria Journey
    Label Autoproduction (VTPL1566/1)

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