Nelson Freire est indissociable du Brésil. Il aura vécu toute sa vie à Rio de Janeiro et c'est dans cette ville qu'il s'est éteint hier. Hommage au pianiste et à l'amour qu'il portait aux musiques de son pays.
Minha Terra. Mon pays. A côté du titre, une écriture enfantine a laissé ces quelques mots : « ma partition préférée ». Nelson Freire a 6 ans et passe la plupart de son temps devant le piano Zimmerman importé d’Allemagne par sa mère, qui trône fièrement dans le salon de la maison familiale à Rio de Janeiro. Et de tous les morceaux entendus et appris jusque-là, c’est Minha Terra, cette petite rêverie du brésilien Joaqim Antonio Barroso-Netto qui lui procure le plus de joie.
Les promenades dans le quartier d’Ipanema, la douceur des nuits passées sur la plage, les improvisations sur des mélodies populaires et à la mode. Tous ces souvenirs d’enfance qui composaient ce qu'il appelait les meilleures années de sa vie, est-ce à cela que pensait Nelson Freire lorsqu’il jouait cette pièce des années plus tard ? Cette œuvre ne l’a, en tout cas, jamais quitté. Il finit même par l’enregistrer en 2012 au sein d’un disque consacré tout entier à la musique brésilienne.
Un album intitulé Brasileiro où Nelson Freire montre qu’il n’était pas seulement un très grand interprète des œuvres de Brahms et Chopin mais qu’il pouvait jouer avec une précision extrême des œuvres de ses compatriotes Heitor Villa-Lobos, qu'il a enregistré plusieurs fois au cours de sa vie mais aussi Camargo Guarnieri, Henrique Oswald, Alexandre Levy, Francisco Mignone ou ou encore cette redoutable Toccata de Claudio Santoro qu’il avait réussi par dompter à ses 14 ans.
Comme la pianiste brésilienne Guiomar Novaes ou Martha Argerich, deux amies qu’il admirait, Nelson Freire a donc lui aussi contribué à faire connaître tout un répertoire de musiques brésiliennes parfois peu connues et inspirées par des rythmes et des mélodies populaires. En témoigne cette pièce de Villa Lobos, une évocation de la danse sertao avec son accompagnement comme des accords de guitare imaginaire qui se balancent entre rythme à deux et trois temps…
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Sans ces œuvres apprises dans l’enfance et l’adolescence heureuse passées à Rio de Janeiro où il a fini ses jours, Nelson Freire ne serait peut-être jamais devenu ce pianiste qu’Antonio Carlos Jobim considérait comme "une comète que l’on voit passer une fois par siècle."
Programmation musicale
- 08h18
Nocturne nº8 en Ré bémol Maj op 27 nº2 pour piano : Lento sostenuto Frédéric Chopin (Compositeur)Nocturne nº8 en Ré bémol Maj op 27 nº2 pour piano : Lento sostenutoNelson Freire (Piano)
Album Chopin / The nocturnes 1à 20 / Freire (2010)Label DECCA
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