

Il aurait fêté ses 97 ans il y a quelques jours. Ce matin Max Dozolme rend hommage au grand Luciano Berio et à l'une de ses oeuvres les plus étonnantes : sa Sinfonia (1968) , un monumental patchwork musical !
En 1894, le compositeur et chef d’orchestre autrichien Gustav Mahler achevait sa Seconde Symphonie. Une œuvre qui se souvient du passé à plusieurs égards. Tout d’abord ce thème dansant que vous entendez et qui n’est autre que le troisième mouvement de la symphonie, est un arrangement sans paroles d’une œuvre de 1893. Le mouvement de cette symphonie est un arrangement d’un lied, c’est-à-dire, une pièce pour voix et orchestre intitulée Le Prêche de Saint Antoine de Padoue aux poissons composé un an avant la Deuxième Symphonie par Gustav Mahler lui-même.
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Parce que le Troisième Mouvement de la Symphonie de Mahler est une reprise d’une musique préexistante, parce que Mahler est un compositeur très inspiré par les musiques du passé et peut-être parce que sa Symphonie porte le titre de Résurrection, bien des années plus tard, en 1968, un compositeur avant-gardiste nommé Luciano Berio va se saisir de la partition de Mahler pour écrire, à son tour, une musique post-moderne proposant une relecture originale de musiques contemporaines et du passé.
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Ce que vous entendez est un extrait de la Sinfonia de Luciano Berio. Une symphonie moderne où huit voix amplifiées récitent des textes de Levi-Strauss, Joyce ou Beckett tandis que les musiciens citent également tout un tas de mélodies du passé ! des petites phrases musicales de Stravinsky, Strauss, Berg, Berlioz, Stockhausen, Hindemith, Bach qui se fracassent ou s’accordent comme vous préférez sur la seconde symphonie de Mahler, qui suit tranquillement son cours.
Si vous prenez le tout début de la musique de Berio, tout commence par quelques mesures des 5 pièces pour orchestre d’Arnold Schoenberg. Puis retentit le début de Jeux de Vagues, extrait de la mer de Debussy. Jeux de vagues qui laissent finalement place à d’autres citations d’œuvres du passé, la Seconde Symphonie de Mahler en tête !
La Sinfonia de Berio peut s’entendre de mille façons. Berio a lui-même définit sa pièce comme « Une méditation sur un objet trouvé mahlérien » (…) un hommage à Gustav Mahler dont l’œuvre semble porter le poids de toutes l’histoire de la musique de ces deux derniers siècles ».
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