Aujourd’hui Max Dozolme nous parle de la note pédale. Une note paresseuse ou en tout cas sédentaire. Qui refuse de bouger quand autour d’elle une mélodie ou des accords se déploient. Une note qui réunit des styles musicaux très différents !
Comment évoquer la naissance ainsi que la puissance et l’immensité d’un fleuve ? Un cours d’eau majestueux qui ouvre l'opéra l’Or du Rhin et avec toute la tétralogie du Ring ! L’astuce qu’a trouvée Wagner est des plus saisissantes. Utiliser une note grave de laquelle émerge tout un monde. Une pédale de mi bémol tenue pendant 136 mesures à savoir l’intégralité du prélude !
Cette introduction saisissante repose sur un principe musicale extrêmement ancien que l’on nomme le bourdon, la note pédale ou tout simplement "pédale". Comme son nom l’indique, la note pédale évoque le jeu de pédalier des organistes. Il s’agit d’une note tenue qui ne bouge jamais, peu importe ce qui se passe autour d’elle. Elle est très souvent jouée dans le grave on parle dans ce cas de pédale de basse ou de bourdon mais on peut aussi la trouver dans d’autres registres plus aigus. C’est le cas dans une oeuvre bien plus ancienne que le prélude de Wagner à savoir la Fantaisie sur une seule note composée en 1680 par Henry Purcell. Une pièce où une viole tient en permanence une note de do.
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Dans un entretien, le producteur de musique électronique Hudson Mohawke expliquait qu’il était fasciné par ce tour de force de Purcell. Cela peut s’expliquer par le fait que lui même a parfois recours à ce procédé pour écrire ses propres compositions électroniques comme en témoigne le titre Acoustic Lady qui repose sur un accord planant tenu pendant l’intégralité du morceau…
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Tenir une note à partir de laquelle on improvise des mélodies est un geste musical que l’on trouve à toutes les époques et dans le monde entier. Des bourrées auvergnates jouées à la vièle à roue ou à l’accordéon en passant par chants de transe soufies ou la pop raffinée des Beach Boys.
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La note pédale a un effet particulier sur notre perception de la musique. Elle agit comme un point de repère. Malgré les mesures qui passent, elle demeure comme un souvenir, un élément stable qui retient le temps. Elle est la gravité même de l’harmonie, une note qui fait résonner les styles musicaux entre-eux.
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Programmation musicale
- 08h17
Salve Regina HWV 241 : Eia ergo avvocata nostra Georg Friedrich Haendel (Compositeur)Salve Regina HWV 241 : Eia ergo avvocata nostraGaetan Jarry (Chef d'orchestre, Orgue), Chiara Skerath (Soprano), Marguerite Louise
Album Haendel : Concertos pour orgue (2020)Label CHATEAU DE VERSAILLES (CVS049)
L'équipe
- Production
- Réalisation