270 disques d’or, 90 millions d’albums vendus à travers le monde et des milliers de concerts ne suffisent pas à Richard Clayderman, l’auteur de mélodies légères, sans paroles et aux nuances classiques revient cette année avec l'album Forever Love
On peut se moquer, trouver cet air kitsch à souhait et d’un autre temps. Sortie en 1977, la Ballade pour Adeline propulse Philippe Pagès alias Richard Clayderman sous les feux de la rampe. C’est en effet un air intemporel. Une musique qui aurait pu être écrite il y a des siècles, en 1722 par exemple et par un musicien qui lui ne souffre d’aucune moquerie. Le très respectable Jean-Sébastien Bach qui utilisait quasiment les mêmes accords joués en arpège au début de ce prélude bien connu du Clavier bien tempéré.
Si l’on doit considérer la Ballade pour Adeline comme de la musique d’ascenseur, doit on aussi douter du goût musical d’un Charles Gounod quand il reprend à son compte la partition de Bach en 1859 et la transforme en une mélodie française et spirituelle portant le nom d’Ave Maria ?
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On peut aussi considérer que le prélude de Bach et l’Ave Maria de Gounod sont de la mauvaise musique ! Seulement, ce simple jeu d’écoute montre à quel point Richard Clayderman souffre peut-être d’une incompréhension. Jamais ce pianiste mondialement connu depuis la fin des années soixante-dix ne s’est considéré comme un musicien classique.
Quand il joue ses compositions, celles de Paul de Senneville ou qu’il reprend en 1986 la Sonate "Clair de Lune" de Beethoven en rajoutant des choeurs de synthétiseurs, une basse électrique et une boucle de batterie, Richard Clayderman ne fait pas de l’ombre aux pianistes classiques. Il révèle simplement le potentiel pop de certains airs anciens. Il mélange les codes, il réunit les styles sans distinction de valeurs. D’ailleurs Richard Clayderman ne reprend pas que des airs classiques comme le prouve son nouvel album Forever Love, un florilège d’arrangement d’airs de Coldplay, d’Adèle ou de Henri Mancini !
Comme il le confiait récemment à Bénédicte Agoudetsé dans Le Figaro, Richard Clayderman a un pied dans la variété et l’autre dans le classique. Il se définit lui-même comme un pianiste populaire, un musicien qui n’aime pas sa voix et qui s’exprime donc uniquement avec son piano, sur des chansons sans paroles. Une musique de variété donc, easy-listenig comme on dirait outre-Atlantique, reposant sur des tournures classiques, faciles, que certains aimeraient voire reléguer aux sous-sols des parkings où résonne aujourd’hui les sempiternels concertos de Vivaldi, Haydn et Grieg.
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