Invitation au « Voyage voyage » : La Jeune fille et l’araignée de Ramon et Silvan Zürcher

Scène du film La Jeune fille et l'araignée qui sort aujourd'hui en salle.
Scène du film La Jeune fille et l'araignée qui sort aujourd'hui en salle. - Wayna Pitch
Scène du film La Jeune fille et l'araignée qui sort aujourd'hui en salle. - Wayna Pitch
Scène du film La Jeune fille et l'araignée qui sort aujourd'hui en salle. - Wayna Pitch
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Aujourd’hui sort dans les salles de cinéma le film "La Jeune fille et l’araignée" des frères réalisateurs Ramon et Silvan Zürcher. Un film où le tube de Desireless dialogue avec une valse d'Eugen Doga et peut-être le fantôme de Franz Schubert...

En mars 1824, le compositeur autrichien Franz Schubert écrivait un quatuor à cordes inspiré d’un de ses plus beaux lieder. Une page musicale intitulée La Jeune Fille et la Mort où une femme très jeune succombe à la séduction d’une mort doucereuse. Dans ce lied, la mort emploie des mots charmants pour attirer la jeune fille dans le monde du repos éternel. Donne-moi la main, douce et belle créature ! Je suis ton amie, tu n'as rien à craindre. Laisse-toi faire. N'aie pas peur, viens doucement dormir dans mes bras."

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Aujourd’hui, 20 octobre 2021, les réalisateurs suisses Ramon et Silvan Zürcher reprennent à leur compte l’œuvre de Schubert. Car leur second film est aussi une affaire de piège, d’enfermement et de temps figé. Celui qui flotte dans l’ancien appartement d’un trio d’amis. Trois colocataires qui ne vivront plus ensemble depuis que Lisa a pris la décision de d’emménager seule dans un nouveau lieu. La page se tourne. L’encombrement de l’appartement, les va-et-vient des nouveaux voisins et des déménageurs dans le nouvel appartement de Lisa sont ressentis comme une déchirure par Mara jouée par la géniale Henriette Confurius. Dans cet appartement aux couleurs saturées, elle s'habille en gris et son regard est triste. Sans en avoir l’air, la jeune fille endeuillée tisse par ses gestes et ses mots un réseau de souvenir, une toile qui se referme autour des personnages. Elle aimerait que leur danse à trois ne s’arrête jamais. 

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Comme pour mieux représenter l’enfermement psychologique et le piège de Mara, le film se passe quasi-exclusivement dans un huis-clos, le nouvel appartement de Lisa. Les plans de caméra sont serrés à la poitrine et une musique revient régulièrement à l’intérieur de différentes scènes. Il s’agit d’une danse à la forme fermée à savoir une valse. La valse et ses trois temps désespérément réguliers qui font eux-aussi des va-et-vient, qui nous mettent dans un état de transe lente et mélancolique. 

MAXXI Classique
4 min

Comment venir à bout de cet enfermement ? Comment se libérer de ce climat lourd, des non-dits, vaincre la nostalgie de cette valse un peu naïve ? Avec une autre musique qui évoque le voyage réel et intérieur. Ainsi, dans La Jeune Fille et l’araignée, la valse intitulée Gramophon et composée par le musicien moldave Eugen Doga dialogue-t-elle avec un autre thème musical qui lui, nous invite à prendre le large, à voyager au-delà des idées fatales. 

MAXXI Classique
3 min

"Au-dessus des vieux volcans, Glissent des ailes sous les tapis du vent, Voyage, voyage Éternellement." Derrière ce thème joué au piano tout au long du film c’est bel est bien le tube Voyage Voyage de Desireless que l’on retrouve comme un souffle réconfortant. Une chanson comme une main qui déchire les toiles parfois dangereuses de la nostalgie. 

MAXXI Classique
3 min

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