Les Quatre Saisons de Weezer

D’où viennent donc cette mélodie qui s’étire sans fin et ces battements de cordes joués en pizzicati ? Chanté de manière très pop par Rivers Cuomo, le leader de Weezer, cet air qui ouvre SZNZ : SUMMER repose sur une partition originale écrite il y a très longtemps, au début du 18e siècle en Italie. Une oeuvre composée par un Italien très célèbre justement pour avoir lui aussi rendu hommage aux quatre saisons…

Vous avez certainement reconnu l’air baroque à l’origine de la chanson Lawn Chair. Il s’agit d’un extrait des Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi et plus précisément du début du Concerto pour violon n°4 en fa mineur, son très court mouvement lent pour être exact.

Les spécialistes de Vivaldi qui nous écoutent ce matin auront peut-être remarqué que le Quatrième et dernier concerto des Quatre Saisons de Vivaldi n’évoque pas l’été mais l’hiver ! Vous avez tout à fait raison ! Il est fort à parier que Rivers Cuomo a choisi cet extrait du Concerto l’Hiver pour ses qualités musicales et la simplicité de sa ligne mélodique et de son accompagnement. En revanche, si vous écoutez le précédent EP de Weezer. SZNZ Spring, vous pourrez constater que cette fois le groupe américain a bel et bien choisi un thème printanier en ouverture de leur disque.

Là c’est bon on est raccord ! Pour rendre hommage au Printemps, Weezer nous fait bel et bien entendre une reprise du Concerto pour Violon Le Printemps de Vivaldi ! Un thème culte qui fait office de refrain à la chanson Opening Night…

Selon  Rivers Cuomo, les deux disques concepts Seasons Spring et Seasons Summer sont l’occasion pour Weezer de rappeler leur goût pour la musique classique. Après avoir tenter dans les années 90 d’écrire un véritable opéra-rock intitulé Songs from the Black Hole qui ne verra jamais le jour, après s’être inspirés de l’opéra Madame Butterfly de Puccini pour réaliser le disque Pinkerton, les très prolifiques membres de Weezer avait d’ailleurs sorti l’année dernière un album très orchestral nommé OK Human, clin d’oeil non dissimulé à l’album Ok Computer de Radiohead.

Derrière cette mélodie aux allures de sonatine classique et ces notes de cordes jouées au mellotron aucune citation d’oeuvre ancienne. Seulement la déclaration d’amour d’un groupe qui aime par-dessus tout les airs lents et tristes aux airs de déjà-vu…