La Chanson de la lune extraite de l'opéra Rusalka d'Anton Dvorak est-elle à l'origine de l'une des plus célèbres chansons de toute l'histoire du cinéma ? Max Dozolme mène l'enquête...
Il y a 122 ans exactement, le grand compositeur tchèque Anton Dvorak composait l’une de ses oeuvres les plus célèbres… Rusalka, un opéra fantastique qui ressemble beaucoup au conte la Petite Sirène d’Andersen. En effet, dans l’opéra de Dvorak, Rusalka est une créature marine, une nymphe qui tombe amoureuse d’un prince qui vient pêcher non du lac où elle vit. Elle fait part de son amour à son père, Ondin, le roi des eaux mais celui-ci ne veut pas entendre parler d’une telle union. Alors, dès le début de l’opéra, Rusalka confie son amour à la lune en espérant que celle-ci pourra se faire la messagère auprès du prince.
Connu sous le nom de « chanson de la lune », cet air est immédiatement reconnaissable par sa belle octave ascendante, très expressive qui porte tout l’amour de Rusalka et qui retombe avec élégance… Elle nous fait aussi ressentir la détermination de ce personnage à quitter le monde confortable qu’elle connait, à dire adieu au royaume des eaux pour se changer en femme et partir vers l’inconnu et la personne qu’elle aime !
L’opéra de Dvorak a été donné pour la première fois aux Etats-Unis le 10 mars 1935 à Chicago. Quelques mois plus tard, un compositeur nommé Harold Arlen écrivait lui aussi une chanson mettant en scène une jeune fille désireuse de quitter le monde rural dans lequel elle s’ennuie pour partir à la découverte d’un ailleurs magique.
Quelque part, par-delà l’arc-en-ciel ce monde existe. La jeune Dorothy en est certaine. Vous aurez reconnu ici la voix de Judy Garland interprétant en 1938 la chanson Over the Rainbow dans le film à succès Le Magicien d’Oz de Victor Fleming. Un titre que Judy Garland chantera toute sa vie et qui intrigue en effet par les nombreuses similitudes qu’il partage avec la chanson de la lune de Rusalka. Dans les deux cas, il est question d’une jeune fille qui aspire à découvre un monde nouveau et dans les deux airs, cette aspiration à l’émancipation est incarné par des mélodies très proches qui commencent toutes deux par une belle octave ascendante et une désinence similaire.
Harold Arlen, le compositeur de cet air n’a jamais avoué s’être inspiré de l’air de Dvorak. Il a confié qu’il a eu l’idée d’Over The Rainbow par le plus grand des hasards, lors d’un voyage en voiture avec le parolier Edward Harburg. Peut-être que ces notes lui sont venus en cherchant une lumière dans le ciel, comme l’ondine de Rusalka ou Dorothy dans le Magicien d’Oz, bref en ayant la tête dans les étoiles !
Programmation musicale
- 08h18
L'opéra de quat' sous : Das Lied von der Unzulänglichkeit (Acte III) Kurt Weill (Compositeur)L'opéra de quat' sous : Das Lied von der Unzulänglichkeit (Acte III)Wilhelm Brückner-Rüggeberg (Chef d'orchestre), Lotte Lenya (Jenny), Willy Trenk-Trebitsch (Monsieur Peachum), Trude Hesterberg (Madame Peachum), Wolfgang Neuss (Le chanteur de complainte), Eric Schellow (Macheath), Ohanna Von Koczian (Polly), Inge Wolffberg (Lucy), Non Identifié
Album Die Dreigroschenoper / L'opéra de quat' sous (intégrale)Label CBS (MK 42637)
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