Nino Rota : l’art du pastiche musical de Verdi à Stravinsky

Nino Rota en 1972.
Nino Rota en 1972.  - Keystone/Hulton Archive/Getty Images
Nino Rota en 1972. - Keystone/Hulton Archive/Getty Images
Nino Rota en 1972. - Keystone/Hulton Archive/Getty Images
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Il y a 44 ans jour pour jour, le 22 juin 1977 était créé à Spoleto en Italie, l’opéra « Napoli milionaria » d’un certain Nino Rota. Un compositeur maître du pastiche et de la citation musicale.

Une aria peut parfois en cacher une autre. C’est ce que semble vouloir nous dire Nino Rota dans cet extrait de son Concerto pour cordes composé en 1965. Une page musicale qui semble se souvenir de la célèbre aria de la Suite en ré majeur de Bach.

« Le plagiat en musique n’existe pas. La matière musicale est à la disposition de tous » disait Nino Rota. Un compositeur connu pour avoir écrit les bandes originales du Parrain de Coppola, du Guépard de Visconti et de nombreux films de son acolyte Federico Fellini. Mais saviez-vous que la valse brillante que l’on entend dans le Guépard de Visconti est une orchestration d’une valse pour piano de Verdi ? Et ce thème extrait du film La Strada ? Il ne vous fait pas penser à une autre œuvre ? Cherchez bien..  

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Comme vous l’avez peut-être remarqué, ce thème extrait de la Suite pour orchestre "La Strada" est très largement inspiré de la  "Danse sacrale" du Sacre du Printemps de Stravinsky, un ami de Nino Rota à qui l’on doit ces accords lapidaires et imprévisibles.  

Tout comme Stravinsky, Nino Rota avait l’art de mêler les styles et les époques, de multiplier les citations pour écrire une musique qui nous semble étrangement proche et en même temps totalement originale, une musique nouvelle et que l’on reconnait pourtant ! C’est, par exemple, le cas de ce thème de la Dolce Vita

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Un thème qui ressemble beaucoup à la complainte de Mackie extraite de L’Opéra des Quat’sous du duo formé par Bertold Brecht et Kurt Weill. Cela s’explique par le fait que Fellini écoutait en boucle cette chanson sur le tournage de la Dolce vita. Il avait tourné les images au son de cette musique et comme à son habitude, il avait demandé à Nino Rota d’écrire une partition similaire. 

« Je suis absolument convaincu qu’il n’y a rien de tel que le plagiat en musique. Le matériel musical est un bien collectif : si quelqu’un s’en empare et l’adopte, il ne doit la reconnaissance qu’à son prédécesseur » disait Nino Rota, un compositeur et pédagogue très cultivé comme le rappelle Riccardo Muti. Celui qui fut son élève se souvient d’une soirée où il avait défié Sviatoslav Richter dans un jeu de citations de thèmes classiques au piano. Mais l’histoire ne dit pas qui a gagné ! 

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