Au lendemain de la Saint Valentin, penchons nous sur une petite mélodie composée à la fin du XVIIIe siècle et qui a su traverser les époques et conquérir le coeur de musiciens très différents...
"Plaisir d’amour ne dure qu’un moment, chagrin d’amour dure toute la vie…" Une romance composée en 1784 par un certain Jean-Paul-Egide Martini. Un compositeur allemand qui a fait toute sa carrière en France et que l’on connait surtout pour cette mélodie, une mise en musique d'un extrait d'une nouvelle du non moins obscur Jean-Pierre Claris de Florian !
Cette chanson, qui dit-on, était la préférée de Marie-Antoinette a eu du succès dès sa première édition. Probablement parce que sa mélodie est facilement mémorisable, que son accompagnement est facile à jouer. Des couplets et des refrains qui ont beaucoup plu au roi de la mélodie avec orchestre en France : Hector Berlioz.
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En 1856, c’est à dire trois ans avant l’orchestration des Nuits d’Eté, il écrit un arrangement pour orchestre de chambre et voix. Cette réécriture de la mélodie de Martini composée initialement pour voix et piano-forte n’est pas un geste isolé. Dans la seconde moitié du XIXe siècle en France, les mélodies s’échappent des salons nobles et bourgeois pour conquérir de grandes salles de concerts publics. Les compositeurs écrivent des mélodies pour voix et orchestre ou arrangent pour de tels ensembles, des mélodies préexistantes comme ce Plaisir d’Amour de Martini. Mais Berlioz ne fut pas le seul à arranger cette romance...
Joan Baez, mais aussi Nana Mouskouri, Eddy Mitchell, Tino Rossi, Dorothée, Brigitte Bardot et bien d’autres y sont allés de leur reprise du plaisir d’amour ! De grandes voix lyriques ont aussi interprété cette mélodie dans sa version pour orchestre ou piano : Yvonne Printemps, Elisabeth Schwarzkopf, Barbara Hendricksentre autres… Certains ont même plagié Martini pour écrire leur propre chanson. C’est le cas d’Elvis Presley et de la ballade du film Blue Hawai (1961): Can’t help falling in love, largement inspirée du refrain de Plaisir d’Amour.
Can’t Help Falling in love d’Elvis Presley a donné une dimension mondiale à la mélodie de Martini. Cette copie montre à quel point une harmonie composée à la fin du XVIIIe siècle peut très bien servir de ballade des siècles plus tard… De ballade mais aussi de fausse mélodie traditionnelle comme le montre le chanteur algérien Idir avec Ssiy Tafat, où il chante sur l’air de Martini un souvenir d’enfance, lorsque sa mère et sa grand-mère lui racontaient des histoires d’ogres, d’ogresses mais aussi de princesses. Plaisir d’Amour de Martini dure toujours…
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