Ray Charles et l'invention de la soul

Ray Charles à Londres en 1973.
Ray Charles à Londres en 1973.  - CBS Photo Archive/Getty Images
Ray Charles à Londres en 1973. - CBS Photo Archive/Getty Images
Ray Charles à Londres en 1973. - CBS Photo Archive/Getty Images
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Le 10 juin 2004 disparaissait à Beverly Hills le pianiste et chanteur américain Ray Charles. Celui qui a réinventé les chants gospels en les dotant de textes profanes et de rythmes de blues entraînants. Max Dozolme rend hommage à l’inventeur de la soul.

Eté 1954, Ray Charles et son groupe sont en tournée. Ils sillonnent les routes américaines quand ils tombent sur un air gospel diffusé à la radio. It Must Be Jesus des Southern Tones.

Avec son trompettiste et chef d’orchestre Renald Richard, Ray Charles décide de remanier cette chanson. Quelques mois plus tard, en automne 1954, Ray Charles fait écouter sa reprise à Jerry Wrexler, le producteur du jeune label Atlantic Records. Et le producteur tombe sous le charme de cette musique inouïe… Sur un rythme de rythm and blues joué par un orchestre de jazz, Ray Charles transforme l’amour de Jésus en une passion d’amour. « J'ai une femme, de l'autre côté de la ville ». Avec I Got Woman, la musique soul est née.

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I Got a Woman est considérée comme l’acte de naissance de la soul. La musique de l’âme porte bien son nom puisque ses racines vont puiser au cœur des chants sacrés, des negro spirituals et surtout des gospels. Des hymnes entonnés dans les églises évangéliques américaines et que Ray Charles connait bien. Lui, qui passait tous ses dimanches dans les églises baptistes... 

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Sans doute Ray Charles était-il sensible à ces jeux de questions-réponses entre le révérend et l’assemblée de fidèles que l’on peut entendre dans de nombreux gospels. Il se souvient en tout cas de ce geste musical lorsqu’il compose quelques années plus tard en 1959 l’un de ses titres les plus célèbres : What’d I Say. Son premier disque d’or où tel un révérend profane, il galvanise les musiciens et le public de ses concerts en reprenant à son compte ce geste musical de questions-réponses !

En créant la soul, Ray Charles a réuni deux mondes musicaux qui ne se mélangeaient pas jusqu’ici : le gospel sacré et le blues profane. Il a également réussi à réunir des publics noirs et blancs autour d’une même musique en mettant tout le monde d’accord, de Sam Cook à Johnny Cash en passant par Elvis Presley qui pris l’habitude dès 1955 de jouer I Got a Woman. Ce titre trouvera tout naturellement sa place dans le premier album du King. Preuve que le rock’n’roll peut aussi dire merci à Ray Charles !

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