Longtemps l’histoire de la musique essaie de nous faire croire que certains instruments sont « genrés » par essence. Soit la morale s’en mêle, soit on pense que les femmes n’ont pas la puissance physique nécessaire pour en jouer : les exemples de Edna White et Ida Presti sont éclatants !
Il est longtemps impensable que ces femmes viennent perturber les « clubs » réservés aux hommes que sont les orchestres ou encore moins prennent la baguette et dirigent. Pourtant, petit à petit, des femmes incroyablement talentueuses et persévérantes vont forcer les portes de l’orchestre et exploser des plafonds de verre. Par exemple, la cheffe d’orchestre Antonia Brico qui dirige avec succès l’Orchestre philharmonique de Berlin en 1929 ou la tromboniste Dorothy Ziegler en 1944 à (St-Louis), la flûtiste Doriot Anthony Dwyer en 1952 (Boston Symphony Orchestra) et la tubiste Constance Weldon en 1954 (Boston Pops Orchestra) : premières femmes à obtenir des postes dans des grands orchestres. Des parcours de battantes, de véritables pionnières : des musiciennes qui font la légende !
Née en 1924, Ida Presti, fait des débuts de prodige. Alors qu’elle n’a pas 12 ans, elle est invitée par la Société des Concerts du Conservatoire et les Concerts Pasdeloup. S’en suit une grande carrière solo, avec concerts et ses premiers enregistrements. En 1951, sa rencontre avec un autre guitariste reconnu Alexandre Lagoya, son deuxième mari, l’amène vers une nouvelle carrière internationale - en duo cette fois. Presti-Lagoya deviennent alors de véritables ambassadeurs de la guitare, se produisant aux quatre coins du monde avec des péripéties inénarrables. Ils suscitent la création de nombreuses œuvres de Mario Castelnuovo-Tedesco, d’André Jolivet ou Pierre-Petit.
Née en 1892 aux Etats-Unis, Edna White eut des débuts d’enfant prodige. En 1904, à 12 ans, elle entre au tout nouveau Institute of Musical Art (la future Juilliard School). Malgré son talent évident et sa formation à la Juilliard School, la trompettiste Edna White voit ses perspectives de carrière limitées. Décrocher un poste d’orchestre lui permettrait d’acquérir une sécurité financière, mais impossible à cette époque en particulier pour les pupitres de cuivre.
Née en 1902, Antonia Brico grandit en Californie. Après moultes péripéties et des études en Allemagne, elle fait des débuts triomphaux en 1930 avec l’Orchestre philharmonique de Berlin. Les critiques sont dithyrambiques. Malgré des débuts flamboyants, la carrière d’Antonia Brico est semée d’embûches et s’essouffle après de cruelles déceptions. Des chanteurs refusent de travailler avec une femme chef d’orchestre, de peur que cela ne détourne l’attention du public et de la presse ! Il faudra attendre un documentaire réalisé sur elle en 1974 par une de ses anciennes élèves pour qu’Antonia Brico soit à nouveau au centre de l’attention et soit invitée par les orchestres londoniennes ou au festival Mostly Mozart. Elle a alors 72 ans.
Programmation musicale
Emilio Pujol
Évocation cubaine (guajira)
Ida Presti (guitare)
RCA
Manuel de Falla
Danse rituelle du feu "l'amour sorcier" - transcription pour 2 guitares
Alexandre Lagoya (guitare) - Ida Presti (guitare)
PHILIPS
Ida Presti
Etude fantasque / Pour 2 guitares
Alexandre Lagoya (guitare) - Ida Presti (guitare)
PHILIPS
Pierre Petit
Toccata / Transcription pour 2 guitares
Alexandre Lagoya (guitare) - Ida Presti (guitare)
PHILIPS
Enrique Granados
Oriental - danses espagnoles op 37 / Transcription pour 2 guitares
Alexandre Lagoya (guitare) - Ida Presti (guitare)
PHILIPS
Herbert Lincoln Clarke
The Debutante - Caprice Brillante
Edna White (trompette)
Paul White
Sea chanty : 2. Andante espressivo - pour harpe quatuor à cordes et contrebasse
Orchestre de Philadelphie - Eugene Ormandy
Edna Phillips (harpe) - Alexander Hilsberg (violon) - Sol Ruden (violon) - Samuel Roens (alto) - Samuel Mayes (violoncelle) - Anton Torello (contrebasse)
SONY CLASSICAL
Johann Strauss Fils - Arnold Schoenberg
Kaiser-Walzer op 437 - réduction pour 2 violons alto violoncelle flûte clarinette et piano
Boston Symphhony Chamber Players
DGG
Maître Maria Vérone parle du feminisme (première partie)
Maria Verone (voix)
POLYDOR
Manuel de Falla
La vie brève : Danse espagnole n°1 - arrangement pour violon et piano
Fritz Kreisler - Ginette Neveu (violon) - Jean Neveu (piano)
WARNER CLASSICS
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