C'est en 1795, à Londres, que le compositeur Muzio Clementi publie sa Sonate pour piano en sol mineur op 34 n°2.
Seuls l'auteur de ces sonates ou le diable pouvaient les exécuter
Le jeune Clementi a 21 ans quand il tente sa chance à Londres. Nous sommes au tout début de 1775. La capitale britannique est une véritable métropole musicale, où on trouve plus de concerts publics que partout ailleurs en Europe, et plus même que dans les deux autres villes qui peuvent rivaliser, à savoir Paris et Vienne. Londres accueille déjà beaucoup d'étrangers qui sont certains de pouvoir se produire. Clementi se fait entendre à plusieurs reprises, et il publie ses premières oeuvres. Sa Sonate op 2 n°2 est vite connue comme "Clementi's celebrated Octave lesson" : La célèbre étude en octave de Clementi. Lui-même est réputé pour être un virtuose et un de ses contemporains compositeurs dit à propos des Sonates op 2, qui enchaînent tierces, octaves, trilles, gammes et arpèges que "seuls l'auteur lui-même ou le diable pouvaient les exécuter."
En 1791 Londres reçoit le plus grand compositeur européen du moment : Joseph Haydn. Il fait sensation avec ses dernières symphonies, dont plusieurs composées sur place, directement destinées aux britanniques. A la même époque, Clementi lui aussi se fait remarquer par ses symphonies, mais le public préfère celles de Haydn. Ainsi Clementi est probablement soulagé lorsque l'Autrichien quitte Londres en 1795, et ce de manière définitive. Ses symphonies peuvent être ré-entendues plus sereinement.
En revanche, Mozart lui a fait davantage de mal... Après une séance où ils jouent tous les deux devant Joseph II d'Autriche, Mozart écrit à son père que Clementi est un charlatan, qu'il est virtuose certes, mais sans aucun style ! Ce qui aurait dû rester une correspondance privée devient public lorsque la première biographie de Mozart est publiée. Clementi, qui pensait avoir eu de très bons rapports avec son collègue, le découvre 50 ans plus tard ! De surcroît, à la fin du 19ème siècle, un éditeur se met en tête de publier le recueil pédagogique de Clementi Gradus ad parnassum, mais en conservant seulement les exercices digitaux et arides, et en évacuant toutes les pièces très musicales qui y sont pourtant en majorité. Voilà comme on défait pour longtemps une réputation...
Programmation musicale
Muzio Clementi (1752-1832)
Sonate op 34 n°2 en sol mineur (pub. 1795) I. Largo e sostenuto - Allegro con fuoco
Howard Shelley, piano
Hypérion CDA67814
Muzio Clementi (1752-1832)
Sonate op 34 n°2 en sol mineur (pub. 1795) I. Largo e sostenuto - Allegro con fuoco
Vittorio Forte, piano
Lyrinx LYR 2264
Muzio Clementi (1752-1832)
Sonate op 1 n°4 en Fa majeur (pub. 1771) I. Spiritoso
Constantino Mastroprimiano, piano Ugo Casilia d'après Silbermann 1749
Brilliant Classics 93685
Domenico Scarlatti (1685-1757)
Sonate K 133 en Do majeur
Blandine Verlet, clavecin Hemsch 1754
Philips 6 504 119 (33T)
Muzio Clementi (1752-1832)
Sonate op 2 n°2 en do majeur (pub en 1779) I. Presto
Howard Shelley, piano
Hypérion CDA67632
Muzio Clementi (1752-1832)
Sonate op 2 n°6 en si bémol majeur (pub en 1779) I. Allegro di molto
Howard Shelley, piano
Hypérion CDA67632
Muzio Clementi (1752-1832)
Sonate op 34 n°2 en sol mineur (pub. 1795) I. Largo e sostenuto - Allegro con fuoco
Vittorio Forte, piano
Lyrinx LYR 2264
Muzio Clementi (1752-1832)
Sonate op 34 n°2 en sol mineur (pub. 1795) II. Un poco adagio
Vittorio Forte, piano
Lyrinx LYR 2264
Muzio Clementi (1752-1832)
Symphonie op 18 n°1 (v. 1785) I. Allegro assai
The Philharmonia
Dir. Francesco d'Avalos
ASV CDDCA802
L'équipe
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