1991, Galina Oustvolskaia : Création de sa Symphonie n°5

White oval, 1919, Vassily Kandinsky (1866-1944) /1991, Galina Oustvolskaia : Création de sa Symphonie n°5- Musicopolis
White oval, 1919, Vassily Kandinsky (1866-1944) /1991, Galina Oustvolskaia : Création de sa Symphonie n°5- Musicopolis ©Getty - De Agostini Picture Library / Getty Images Plus
White oval, 1919, Vassily Kandinsky (1866-1944) /1991, Galina Oustvolskaia : Création de sa Symphonie n°5- Musicopolis ©Getty - De Agostini Picture Library / Getty Images Plus
White oval, 1919, Vassily Kandinsky (1866-1944) /1991, Galina Oustvolskaia : Création de sa Symphonie n°5- Musicopolis ©Getty - De Agostini Picture Library / Getty Images Plus
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Anne-Charlotte Rémond vous invite à découvrir la compositrice russe Galina Oustvolskaia, disparue en 2006, et dont on célèbre le centenaire aujourd'hui. Sa ''5ème Symphonie'', dont la partition est assez surprenante puisque sans orchestre, fut créée en avril 1991 à Saint Petersbourg.

Elle-même a voulu donner de sa personne une image très restrictive, celle d'une artiste sans aucune compromission, unique dans son style, sans aucune influence

Qui est donc  Galina Oustvolskaia ? Voici une question à laquelle il est assez difficile de répondre ! Pour la raison qu'elle-même a voulu donner de sa personne une image très restrictive, celle d'une artiste sans aucune compromission, unique dans son style, sans aucune influence. 

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Née le 17 juin 1919, à Petrograd, dans une famille non-musicale, elle se rappelle avoir été une enfant solitaire, isolée et incomprise ! A 7 ans, elle entre au Collège Choral de Leningrad où elle étudie le violoncelle et la composition. Puis elle entre au Collège de Musique du Conservatoire, puis au Conservatoire de Leningrad, où elle étudie avec Chostakovitch. Ses études sont interrompues pendant la guerre, où elle aurait travaillé dans un hôpital militaire. Elle les reprend ensuite, et obtient son diplôme en 1947. Apparemment sa musique est déjà considérée comme à part, et assez discutée. On est à l'époque où les autorités s'en prennent à ce qu'elles appellent le "formalisme" des compositeurs.

Galina Oustvolskaia a été obligée pendant un moment de composer des œuvres qui pouvaient lui permettre d'aider sa famille, qui traversait des temps très durs d'extrême pauvreté ; quelques œuvres symphoniques, quelques musiques de film, toutes pièces qu'elle n'a pas intégrées dans son catalogue. Comme elle le dit on peut les distinguer des autres à première vue, ou à première écoute !

''J'écris lorsque je suis dans un état "sacré". Alors je laisse reposer l'oeuvre pendant quelques temps, et lorsque le moment est venu, je lui donne sa liberté.''

Les œuvres que Galina Oustvolskaia a incluses dans son catalogue sont au nombre de 21. C'est peu, ce qui se comprend lorsqu'on connaît les conditions dans lesquelles elle compose. Elle explique à son éditeur en février 1990 : "J'écrirais volontiers quelque chose pour votre maison d'édition, mais cela dépend de Dieu — pas de moi. Si Dieu me donne l'opportunité de composer quelque chose, je le ferai sans faute. Ma méthode pour achever une oeuvre est essentiellement très différente de celle des autres compositeurs. J'écris lorsque je suis dans un état "sacré". Alors je laisse reposer l'oeuvre pendant quelques temps, et lorsque le moment est venu, je lui donne sa liberté. Si le moment n'arrive pas, alors je la détruis. Je n'accepte pas les commandes. Tout le processus de composition est accompli dans ma tête et dans mon âme. Je suis la seule à pouvoir déterminer le chemin de ma composition. "Seigneur, donne moi la force de composer ! — Je te supplie."

''Je suis d'accord avec les mots de Schumann "La meilleure méthode pour parler de la musique est de rester silencieux"

Les œuvres de Galina Oustvolkaia ont souvent attendu très longtemps pour être publiées. Une vingtaine d'années pour ses pièces des années 40 et 50, un peu moins par la suite. Pendant ce temps, elles étaient parfois jouées, mais de manière confidentielle. Elle-même s'est beaucoup recluse et n'a rien fait pour propager ses œuvres. Mais en 1990, sa réputation a commencé à grandir, et sa 5ème Symphonie, qui s’avérera être sa dernière est publiée tout de suite par Sikorski, son éditeur de Hambourg. Elle lui écrit le 16 avril 1990 : "Je vous envoie la Symphonie n°5 "Amen". Il est difficile pour moi de dire la moindre chose sur cette composition ; je suis d'accord avec les mots de Schumann "La meilleure méthode pour parler de la musique est de rester silencieux"

Programmation musicale

Galina Oustvolskaia (1919-2006)
Symphonie n°5 (1989-90)
Mark Stephenson Ensemble, récitant Sergei Leiferkus
(Enreg non commercialisé)   

Galina Oustvolskaia (1919-2006)
Symphonie n°5 (1989-90)
Pjotr Tosenko, hautbois, Vassili Kan, trompette, Valentin Abbakumov, tuba
Alexander Shustin, violon, Valery Javnerchnik, percussion
Oleg Popkov, récitant, Oleg Malov, direction  
(Enregistré à la radio de St Petersbourg en octobre-novembre 1994)
Megadisc MDC7854   

Galina Oustvolskaia (1919-2006)
Concerto pour piano (1946)
Oleg Malov, piano
Orchestre Philharmonique d'Oural, direction Dimitri Liss
Megadisc MDC 7856   

Galina Oustvolskaia (1919-2006)
Trio pour violon, clarinette et piano (1949)
Adil Feodorov, clarinette, Alexander Shustin, violon, Oleg Malov, piano
Megadisc MDC7865   

Galina Oustvolskaia (1919-2006)
Suite pour les enfants (1955) II. Joyeuse promenade
Orchestre Philharmonique de Leningrad, direction Evgeny Mravinsky
(Enreg non commercialisé)   

Galina Oustvolskaia (1919-2006)
Grand Duo pour violoncelle et piano (1959)
Mstislav Rostropovitch, violoncelle, Alexei Lubimov, piano
EMI 2 27932 2   

Galina Oustvolskaia (1919-2006)
Symphonie n°5 (1989-90)
Pjotr Tosenko, hautbois, Vassili Kan, trompette, Valentin Abbakumov, tuba
Alexander Shustin, violon, Valery Javnerchnik, percussion
Oleg Popkov, récitant, Oleg Malov, direction  
(Enregistré à la radio de St Petersbourg en octobre-novembre 1994)
Megadisc MDC7854
 

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