Peut-on être femme, vicomtesse et compositrice professionnelle ? Difficile dans ce XIXème siècle français au coeur duquel Clémence de Grandval se sentira toujours à l'étroit. Histoire de cette compositrice oubliée et pourtant formée par Frédéric Chopin et Camille Saint-Saëns.
Clémence de Grandval, une vie dédiée à la musique.
Née en 1828, Clémence de Reiset commence son apprentissage musical vers l'âge de 6 ans. Elle s'intéresse rapidement à la composition et prend des leçons de piano avec Frédéric Chopin, de chant avec Laure Cinti-Damoreau et s'initie à l'opéra et à la composition aux côtés de Friedrich von Flotow. A tout juste 20 ans, son nom apparaît déjà dans les journaux musicaux ; elle y est même qualifiée d'« excellente pianiste-compositeur » par Hector Berlioz. Après son mariage avec le vicomte Amable Enlart de Grandval, elle se forme à la composition dramatique avec le jeune maître Camille Saint-Saëns.
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Entre 1860 et 1868, elle compose sept ouvrages dont Les fiancés de Rosa et Le Sou de Lise. Ayant souvent recours à des pseudonymes, en raison de son statut de femme du monde, elle écrit, entre autres, sous les noms empruntés de Caroline Blangy ou Clémence Valgrand.
En 1871, tandis qu'elle participe à la création de la Société Nationale de Musique, qui donnera une soixantaine de ses oeuvres, Clémence de Grandval devient la compositrice la plus jouée à Paris. Dans les théâtres et les églises, sa Messe et son Stabat Mater sont régulièrement entendus. La consécration semble proche lorsqu'elle obtient le Prix Rossini pour un oratorio et le Prix Chartier pour sa musique de chambre. Et pourtant, Clémence de Grandval se sentira toujours exclue du monde artistique.
" On ne veut pas de moi, mon nom est un crime. "
En 1892, Mazeppa, son opéra en cinq actes, est donné à Bordeaux. C'est un véritable succès, l'oeuvre est reprise l'année suivante et entre au répertoire du théâtre.
Programmation musicale
Clémence de Grandval (1828-1907) (sous le pseudonyme de "Marie Grandval")
Deux Pièces, pour clarinette et piano (1885) I. Invocation
Luigi Magistrelli, clarinette, Claudia Bracco, piano
Gallo CD-1355
Clémence de Grandval (1828-1907)
Ronde de nuit pour orchestre (1879)
Orchestre Colonne, direction Marc Korovitch (enregistrement en concert le 9 mai 2021)
Clémence de Grandval (1828-1907)
Suite pour flûte et piano (1873) II. Scherzo
Juliette Hurel, flûte, Hélène Couvert, piano
ALPHA573
Clémence de Grandval (1828-1907)
Trio de salon pour hautbois, basson et piano (v. 1850) II. Moderato
Lajos Lencses, hautbois, Limor Sima, basson, François Killian, piano
Hänssler Classics 98295
Clémence de Grandval (1828-1907)
Romance pour hautbois, violoncelle et cordes (1884)
Lajos Lencses, hautbois, Ansgar Schneider, violoncelle, Budapest Strings
Hänssler Classics 98295
Clémence de Grandval (1828-1907)
Concerto pour hautbois op 7 (1878) I. Allegro moderato
Lajos Lencses, hautbois, Orchestre Symphonique de Stuttgart, direction Andrey Boreyko
Hänssler Classics 98295
Clémence de Grandval (1828-1907)
Noël pour soprano, hautbois et piano (1901) Poème de Sully-Prudhomme
Ulrike Sonntag, soprano, Lajos Lencses, hautbois, François Killian, piano
Hänssler Classics 98295
Clémence de Grandval (1828-1907)
Concerto pour hautbois op 7 (1878) I. Allegro moderato
Lajos Lencses, hautbois, Orchestre Symphonique de Stuttgart, direction Andrey Boreyko
Hänssler Classics 98295
Clémence de Grandval (1828-1907)
Suite pour flûte et piano (1873) IV. Romance
Juliette Hurel, flûte, Hélène Couvert, piano
ALPHA573
Clémence de Grandval (1828-1907)
Lamento pour hautbois et cordes (1884)
Lajos Lencses, hautbois, Budapest Strings
Hänssler Classics 98295
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