New York, 1892 : Les 400 ans de la découverte de l'Amérique

Défilé lors du Jour de Christophe Colomb en 2017 à New York
Défilé lors du Jour de Christophe Colomb en 2017 à New York  - Lev Radin/Pacific Press/LightRocket via Getty Images
Défilé lors du Jour de Christophe Colomb en 2017 à New York - Lev Radin/Pacific Press/LightRocket via Getty Images
Défilé lors du Jour de Christophe Colomb en 2017 à New York - Lev Radin/Pacific Press/LightRocket via Getty Images
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Le Président Benjamin Harrison a décrété qu'une journée serait consacrée à célébrer l'anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492. Le 21 octobre a donc été déclaré jour férié, et de nombreux services seront fermés ce jour-là. Et la musique participe aux festivités.

Une fête nationale

Dès le lundi matin 10 octobre 1892, les défilés ont commencé dans New York, toutes sortes de défilés. Mais avant, le dimanche, chaque église de la ville a voulu célébrer l'évènement, et dans un mélange pittoresque de patriotisme et de religiosité, on a fait chanter les cantiques et les messes les plus populaires. Les prêches sont tous en rapport avec l'anniversaire, ils ont pour titres : "Comment Colomb trouva ce nouveau monde grâce à la foi" ou bien "La découverte de l'Amérique, et ce qu'elle a signifié pour l'humanité" ou encore "La mission providentielle de Colomb"… La Cathédrale St Patrick a prévu deux services, et entre les deux, des morceaux musicaux parmi lesquels aussi bien des airs nationaux qu'une Messe solennelle de Gounod.

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Sur 3 jours, du 10 au 12 octobre 1892, dans les rues de New York, tout ce qui peut défiler et parader va parader et défiler. Heureusement le temps est au beau fixe, et même de plus en plus chaud, c'est un véritable été indien. Dès le lever du soleil le lundi matin, les chaussées sont envahies d'une foule de badauds qui essaient de trouver la meilleure place. De nombreuses tribunes ont été édifiées : une de 7500 sièges le long de Broadway au niveau de Warren St, une autre de 7000 juste au coin de la 5ème avenue entre le Plaza et le Savoy, puis une de 6000 au coin de la 23 ème rue, et encore bien d'autres à tous les coins stratégiques de la ville. Les premiers à défiler sont les enfants des écoles. Pour les regarder, le demi-million d'enfants new yorkais de tous âges, qui ont été libérés de l'école, eux aussi.

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Musique classique et folklorique

Pour le défilé des écoliers new yorkais du 10 octobre 1892, tous les sièges des tribunes sont gratuits. On imagine que les enfants ont été heureux de regarder leurs jeunes collègues et qu'ils ont pu profiter un peu de la ville avant de rentrer chez eux. Pour les adultes chanceux qui ont eu une place pour le concert du soir, ils peuvent découvrir au Carnegie Hall (la toute nouvelle salle de concerts inaugurée l'année précédente) la cantate du compositeur états-unien Silas Pratt commandée tout exprès pour l'occasion, et intitulée fort à propos Le Triomphe de Christophe Colomb. Les autres pourront assister à une représentation de Guillaume Tell de Rossini, avec une distribution très soignée nous dit-on, ou se rendre à l'Association des Pompiers Volontaires, qui propose un concert instrumental et vocal. Le mouvement de jeunesse YMCA, quant à lui, a invité l'Orphéon Français avec ses 40 chanteurs ; enfin partout, on entend les airs du nouveau folklore local...

Dvořák défend la musique indienne

La musique des peuples premiers les "indiens" comme on les appelle aussi, n'est en général pas reconnue dans le tout petit monde musical états-unien de la fin du 19ème siècle, à majorité blanche. C'est pourquoi lorsque Dvořák, interrogé par un grand journal new yorkais, explique que la musique nationale américaine doit être fondée sur les sources populaires de tous les peuples du pays, il est considéré comme politiquement incorrect ! Qu'on mentionne les européens, irlandais, anglais, français, polonais, italiens, bohémiens etc… tout le monde comprend très bien, mais qu'on joigne à ceux-ci les natifs du continent, et ceux qui ont été amenés d'Afrique, alors là, pensent la plupart, c'est quand même un peu exagéré !

Programmation musicale

John Philip Sousa (1854-1932)
Marche du Washington Post (1889)
Philip Jones Ensemble, direction Elgar Howarth
Decca 410 290-2

Charles Gounod (1818-1893)
Messe solennelle de Sainte Cécile (1855) Domine salvam. Prière de la nation
Orchestre et Choeur de la Radio Bavaroise, direction Mariss Jansons
BR Klassik 900114

Musicopolis
25 min

Thomas A'Becket (1808-1890)
Columbia, the Gem of the Ocean (publiée en 1843)
New York Choral Society
Book of the Month Records 41-7632

Stephen Foster (1826-1864)
De Camptown races
Chœur et Orchestre sous la direction de Mitch Miller
Golden Record A198:17      

Gioacchino Rossini (1792-1867)
Guillaume Tell (1829) Ouverture
The Hanover Band, direction Roy Goodman
Newton 8802219

Musicopolis
25 min

Antonìn Dvořák (1841-1904)
Danse slave op 46 n°3 (1878)
Philharmonie tchèque, direction Charles Mackerras
Supraphon SU 3808-2

Antonìn Dvořák (1841-1904)
Columbian Te Deum (1892) IV. Dignare Domine
Eva Urbanova, soprano, Roman Janal, basse, Choeur Philharmonique de Prague, Orchestre symphonique de la Radio de Prague, direction Vladimir Valek
Clarton CQ 0013-2

Edward MacDowell (1860-1908)
Indian Suite (1892) III. In war-time
Royal Philharmonic Orchestra, direction Karl Krueger
Bridge 9124A/C

Musicopolis
25 min

Traditionnel / Harry Burleigh
Go down Moses
Harry Burleigh, baryton
Black Swan

Stephen Foster (1826-1864)
Old folks at home Chorale Robert Shaw, direction Robert Shaw
RCA 09026 61253 2

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