L’art des sonneurs de trompe est désormais reconnu au patrimoine immatériel de l’humanité à l’Unesco : coup de projecteur sur cet instrument à vent méconnu !
Quelques notes de trompes de chasse et c’est tout un imaginaire, tout un folklore qui s’ouvre à nos oreilles… La nouvelle n’a pas fait la une des journaux, mais la trompe de chasse et l’art d’en jouer ont été reconnus, en décembre dernier, par l’ Unesco, comme méritant d’être inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité. Une belle reconnaissance pour les sonneurs, ces musiciens qui sont encore très présents en France, et notamment dans le Loiret. La Fédération internationale des trompes de France est basée à Orléans ! Car c’est l’Hexagone qui compte le plus de sonneurs.
Sonner les chasses du Moyen-âge
Il faut dire que l’histoire de cet instrument assez confidentiel remonte à loin ; au Moyen-âge, les « trompeors », sonneurs de trompe, étaient présents à bien des occasions : dans la vie quotidienne des châteaux, pour « sonner le jour », c’est-à-dire le début de la journée, ou l’heure du repas, sur le champ de bataille, on disait alors « corner guerre », et, bien sûr, à la chasse. Aujourd’hui l’image de la trompe reste attachée à la chasse, chasse à courre notamment, mais pas seulement : les sonneurs jouent volontiers pendant les fêtes de villages, seuls ou avec les autres instruments à vent des fanfares. Pour les sonneurs, la trompe n’est pas un instrument réservé à la vènerie, dans lequel on souffle tout seul au fond des bois, mais c’est un vrai moteur de mixité sociale et de convivialité.
La trompe au conservatoire
La trompe de chasse était d’abord taillée dans de la corne animale, puis dans du bois. Aujourd’hui elle est découpée dans du laiton ou du bronze. Cet instrument se compose d'un tube conique enroulé sur lui-même et les notes qu’on en tire ne dépendent ni de touches ou de trous, mais de la voix du sonneur. Jouer de la trompe demande une belle une gestion du souffle et du vibrato et une sacrée oreille, pour pouvoir créer des polyphonies élaborées avec d’autres sonneurs. Cette inscription au patrimoine immatériel de l'Unesco va peut-être permettre à la trompe de trouver sa place parmi les grands instruments à vent et d'être enseignée dans les conservatoires : aujourd’hui il y a l’Ecole des sonneurs, qui a rouvert à Gien, dans le Loiret, en 2019, et on peut apprendre la trompe au conservatoire de Fontainebleau, dans la classe de Guyaume Vollet.
L’enseignement de la trompe en école est assez récent car la transmission demeure surtout orale : il y a encore peu d’écrits et de méthodes de trompe de chasse.
Documentaire réalisé par l’Unesco sur l’art des sonneurs de trompe :
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