

Suzanne Gervais s'intéresse à la visibilité des cheffes d’orchestre sur les réseaux sociaux et notamment sur Instagram…
Chefs vs Cheffes sur la toile
À l’instar des interprètes, les chefs d’orchestre masculins sont de plus en plus présents sur les réseaux et on ne peut que s’en réjouir.
Tenez, le maestro Paavo Järvi, que recevez tout à l’heure Saskia, est un adepte d’Instagram où il est suivi par plus de 20 000 personnes.
On est certes loin des 123 millions d’abonnés d’une Beyoncé, mais comparons ce qui est comparable : à l’échelle de la musique classique, c’est un chiffre tout à fait honorable.
Le chef d’orchestre le plus suivi sur Instagram est sans doute le Vénézuélien Gustavo Dudamel, avec 334 000 abonnés.
On retrouve aussi Daniel Barenboïm, 77 000 followers, ou encore Valéry Gergiev, 60 000 abonnés. Mais sur Instagram comme dans la vraie vie, la question se pose : où sont les cheffes d’orchestre ?
Suzanne Gervais rappelle qu’elles ne sont que 21 sur la scène internationale, contre 586 chefs d’orchestres masculins.
Où sont les femmes ?
Les précédents chiffres sont ceux que la Société des auteurs compositeurs dramatiques (SACD) avait dévoilé il y a deux ans ; néanmoins, cette dissymétrie se retrouve, fatalement, sur le terrain numérique : les maestra ne sont pas aussi présentent sur les réseaux sociaux que leurs collègues masculins.
La cheffe américaine Marin Alsop, première femme à diriger l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne, est suivie par quelques 3600 personnes sur sa page Instagram professionnelle.
Côté français, Suzanne Gervais cite Claire Gibault, directrice artistique du Paris Mozart Orchestra, qui partage son travail et son quotidien de chef sur Instagram.
Aucune cheffe d’orchestre ne rassemble, aujourd’hui, des dizaines de milliers de followers sur Instagram. Plus encore, rares sont les cheffes d’orchestre à avoir, sinon un compte Instagram, au moins une page Facebook professionnelle, à l’instar de la quasi-totalité de leurs homologues masculins, bien plus médiatisés. Suzanne Gervais évoque ici la Lituatienne Mirga Gražinytė-Tyla, qui, dirige d’une main de maître, à 32 ans, l’Orchestre symphonique de Birmingham. Quasi absente des réseaux sociaux.
La faute à qui ? À qui la faute ?
Sans dire qu'une présence assidue sur les réseaux sociaux est la condition d’une belle carrière, mais une visibilité accrue des femmes chefs d’orchestre sur les réseaux sociaux serait le signe d’une féminisation d’un métier qu’on associe encore trop souvent au masculin.
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