Musées et immersion sonore : le Sitem ouvre ses portes à Paris

Photot d'illustration
Photot d'illustration ©Getty -  Johner Images
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Les musées sont, à l’instar des salles de concerts, toujours plus nombreux à solliciter les nouvelles technologies. Et plusieurs inventions connectées seront justement présentées au Salon international des techniques muséographiques, le Sitem, qui s’ouvre ce matin au Carrousel du Louvre à Paris.

C’est un salon qui dure deux jours, deux jours pendant lesquels quelques 165 exposants présentent leurs nouveautés aux musées, aux châteaux, aux archives et aux bibliothèques. L'événement donne une idée de ce que sera le musée de demain : un musée de plus en plus connecté.

Et dans ce panel d’inventions, plusieurs concernent la notion d’immersion sonore : les sons et la musique ont de plus en plus droit de cité dans les musées, où le silence ne règne plus toujours en maître. Il y a les concerts au musée, avec des musiciens de chair et d’os, mais aussi de nouveaux outils numériques à disposition des visiteurs, qui permettent de s’immerger totalement dans l’ambiance sonore d’une époque, tout en déambulant dans une exposition. 

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Par exemple, LoSonnante fait pas mal parler de lui : il s'agit d'un boîtier en bois sur lequel il faut poser ses coudes, puis placer ses mains sur ses oreilles, pour entendre un contenu sonore propagé par vibrations osseuses jusqu’à l’oreille interne. La conduction sonore par vibration est une belle idée car elle n’isole pas le visiteur comme pourrait le faire un casque audio : le boîtier peut être utilisé par plusieurs personnes en même temps. Cet outil a été développé par des chercheurs du CNRS. 

On retient aussi le travail, très apprécié des musées, de l’ingénieure Mylène Pardoen, spécialisée dans les acoustiques virtuelles. Grâce au numérique, cette chercheuse reconstitue les sons du passé : l’acoustique d’une église médiévale, d’un théâtre du 18e siècle… Armé d’un smartphone et d’un casque, le visiteur découvre l’ambiance sonore de scènes disparues, ce qui permet de mettre en contexte une exposition. Mylène Pardoen a notamment travaillé à la reconstitution de l’acoustique de Notre-Dame.

Certains regrettent peut-être que le numérique gagne aussi du terrain dans le monde de l’art, mais force est de constater que lorsqu’on a à faire à des outils intelligents, et non à des gadgets, développés par des chercheurs, le numérique facilite la rencontre du public avec les œuvres. 

On parle souvent du renouvellement nécessaire du public de la musique classique, mais du côté de l'art, seulement 33% des Français poussent la porte d’un musée… Il y a, là aussi, un effort à faire pour attirer les néophytes. Les expériences immersives ainsi que la réalité virtuelle ou augmentée ont donc plus que jamais leur carte à jouer.

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