Un peu de cinéma ce matin dans la chronique de Suzanne Gervais ; nous partons à New York.
Netflix a racheté l’un des plus vieux et des plus mythiques cinémas des Etats-Unis, le Paris Theater, à New-York, en plein Manhattan, une institution pourtant laissée à l’abandon depuis le mois d’août. Le géant du numérique n’a pas tardé à voler à la rescousse de cette salle mythique : et Netflix qui investit dans les salles obscures, c’est tout un symbole et un signal fort envoyé à l’industrie du cinéma.
A vrai dire, cette annonce n’a pas surpris grand monde, Netflix n’a jamais caché son intérêt, d’ailleurs de plus en plus grand, pour le septième art. Il semble loin le tollé du festival de Cannes 2017, provoqué par la présence de Netflix en compétition : trois ans plus tard, la plateforme de streaming présente des films dans la plupart des grands festivals internationaux.
Ce n’est donc pas pour la beauté du geste que Netflix a investi dans le Paris Theater de New-York : la plateforme s’assure là un moyen efficace d’envoyer certains de ses films aux Oscars en les diffusant au cinéma… Car pour qu’un film puisse être sélectionné par l’académie, il faut qu’il soit au moins une semaine à l’affiche dans un cinéma.
Alors on peut se réjouir de voir Netflix sauver des institutions menacées de fermeture, voire de destruction : rien qu’à Paris, les cinémas de quartiers sont de plus en plus menacés de fermeture ; mais on peut aussi craindre que ce rachat, qui n’est peut-être que le premier d’une longue série, soit synonyme, à terme, d’une proposition culturelle uniformisée, jusque dans les cinémas indépendants. Une chose est sûre, la suprématie du roi Netflix ne fait que commencer…
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