A Lyon, une agence spécialisée dans la création d’ambiances sonores se lance dans le créneau œnologique en proposant de faire entendre la petite musique des vins, grands crus et cuvées modestes.
Merlot, Malbec, Cahors, Graves, Pessac-Léognan… Et si le vin pouvait se traduire en musique ? Voilà une proposition fort séduisante, aux allures de slogan publicitaire. Il faut dire que la recherche de l’accord parfait vin-musique séduit, régulièrement, non seulement le monde musical, mais aussi les commerciaux et spécialistes du marketing.
Un algorithme sur-mesure
C’est en tout cas le sympathique défi que s’est lancé le studio ATS, basé à Lyon… Cette agence n’est absolument pas versée dans l’œnologie - plutôt dans la création de musique d’attente téléphoniques - mais elle a mis au point il y a peu un algorithme qui permet de tisser des correspondances entre la couleur d’un vin, sa robe, et les timbres des instruments de musique, à partir de la mesure de leurs fréquences respectives. Prenons un bon verre de rouge : la fréquence d’onde d’un vin rouge est d’environ, selon les experts, 493 térahertz. Un chiffre qui ne parle pas tellement au commun des mortels, mais qui correspond, à la gamme de fréquence de certains instruments, comme le violoncelle, l’alto ou l’accordéon. La couleur d’un vin diffère selon le cépage, le climat sous lequel grandissent les grappes ou la méthode de vinification utilisé par le vigneron, sa signature en somme. Et à cinquante nuances de robe, cinquante nuances de musique et de style de musique !
Gouleyant, ample, capiteux…
Les informations qui sortent de l’algorithme sont travaillées par de vrais compositeurs, employés par l’agence lyonnaise et, au final, le rythme et l’harmonie sont censés traduire l’identité du vin, son terroir, ses arômes, son caractère : ample, gouleyant, capiteux… Un Saint-Emilion, un Jurançon ou un Beaujolais se métamorphosent ainsi en un mouvement de concerto classique, une pièce de jazz ou une ballade celtique. L’agence lyonnaise espère pouvoir proposer une cinquantaine de ce qu’elle appelle ses « cuvées sonores » d’ici la fin de l’année. A qui ? Aux vignerons et lieux de vente qui pourront, par exemple, diffuser ces ambiances sur-mesure pendant une dégustation ou proposer un QR code à flasher sur les bouteilles.
Voilà une belle opération de communication et sans aucun doute un futur marché, quand on sait que chacun des morceaux créés sur-mesure coûte plusieurs milliers d’euros, selon les instruments utilisés et les compositeurs sollicités. ATS Studio ne doute pas en tout cas du succès de sa démarche, en France comme à l’étranger.
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