

L'entreprise de télécom chinoise Huawei a organisé un concert lundi soir à Londres et a choisi la Symphonie n°8 dite « inachevée » de Schubert pour démontrer ce dont elle est capable en matière d’intelligence artificielle.
"La nouvelle a fait grand bruit. L'entreprise de télécom chinoise Huawei a organisé un concert lundi soir à Londres et a choisi la Symphonie n°8 dite « inachevée » de Schubert pour démontrer ce dont elle est capable en matière d’intelligence artificielle.
Lundi soir donc on pouvait entendre le London Session Orchestra interpréter l’œuvre de Schubert terminée grâce au travail de composition d’un logiciel d’apprentissage automatique, le fameux « machine learning ». Ce logiciel aura mis neuf mois à composer une fin à la Symphonie, une vraie gestation.
La machine a d’abord digéré 90 morceaux de Schubert et quelques autres pièces de compositeurs ayant influencé le compositeur viennois – Haydn, Mozart, Beethoven…
Le logiciel a ensuite fourni des passages qui ont été orchestrés par un compositeur américain : Lucas Cantor.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Quelques semaines plus tard, pendant le concert le public a entendu les deux premiers mouvements, composés par Schubert, puis les deux mouvements composés par l’intelligence artificielle, faisant passer l’œuvre de 27 à 48 minutes.
A la grande stupéfaction de la salle, les passages inédits ne ressemblaient pas vraiment à l’esthétique préromantique de Schubert, mais plutôt à de la musique américaine, avec un petit air de West Side Story. La musique a même évoqué à certains auditeurs la bande originale du film de James Bond, "Goldfinger".
On ne sait pas vraiment quelle est la part des algorithmes dans ce résultat déroutant. Lucas Cantor, l’orchestrateur n'a pas voulu se prononcer.
Au-delà de cet hommage algorithmique pour le moins déstabilisant à Schubert, le concert présenté par Huawei avait tout d’une opération séduction pour mettre en avant sa technologie de pointe. Mais une opération séduction au parfum de malaise quand on sait que le géant chinois est sur la sellette dans plusieurs pays du monde : l’entreprise est soupçonnée d’espionnage en Europe et aux Etats-Unis." Suzanne Gervais
L'équipe
- Production