Le développement des instruments de musique connectés

Présentation de l'accordéon connecté "Dualo" par Bruno Vergbrugghe, l'un de ses créateurs
Présentation de l'accordéon connecté "Dualo" par Bruno Vergbrugghe, l'un de ses créateurs ©Maxppp - ERIK S. LESSER
Présentation de l'accordéon connecté "Dualo" par Bruno Vergbrugghe, l'un de ses créateurs ©Maxppp - ERIK S. LESSER
Présentation de l'accordéon connecté "Dualo" par Bruno Vergbrugghe, l'un de ses créateurs ©Maxppp - ERIK S. LESSER
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La lutherie n’échappe pas à la vague de numérisation qui déferle sur notre environnement quotidien. A tel point qu’on assiste à un véritable foisonnement créatif avec l’apparition de nouveaux instruments, souvent très intrigants.

Samedi 25 novembre se tiendra, à Issy-les-Moulineaux, la première édition du festival Next Music le premier salon d’instruments de musique connectés qui rassemblera douze nouveaux instruments de musique mis au point par des startups françaises. On pourra découvrir le dualo, un accordéon tactile, le 3Dvarius, un violon électrique réalisé grâce à une imprimante 3D, ou encore le Sylphyo, une sorte de clarinette du futur, non pas en bois, mais en plastique et en métal, développée dans un incubateur du campus de l’Université de Lille.

Le Sylphyo est le premier instrument à vent électronique qui reproduit les sensations d’un instrument acoustique. Il est doté d’une surface tactile, de capteurs de mouvements et d’un système de bluetooth qui permettent de moduler à l’infini le son et les nuances.

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On est bien loin du timbre de la clarinette. D'autres inventions sont elles aussi éloignées des instruments connus. Grâce aux nouvelles technologies, des objets du quotidien se transforment en instruments de musique ludiques, comme les gants connectés mis au point par la startup Specktr. On enfile les gants, reliés à un logiciel de composition, et les mouvements des mains permettent de contrôler la musique.

Le numérique permet aussi de démultiplier les possibilités sonores des instruments traditionnels. Un ancien chercheur de l’Ircam a par exemple mis au point Hybvibe, un petit capteur à fixer sur sa guitare acoustique, et qui permet d’en amplifier le son et de faire des effets de pédale.

La lutherie en pleine évolution

Force est de constater qu’on est bien loin du geste artisanal qui règne dans les ateliers de fabrication de violon à Mirecourt, où le bois est transformé en musique depuis le XVIIe siècle. La matière de ces luthiers du XXIe siècle est, non pas le bois, mais le code informatique. Ils appartiennent davantage au monde de la science qu’à celui de l’artisanat.

Quels musiciens pour ces nouveaux instruments ?

Les musiciens de jazz et ceux issus des musiques actuelles sont les plus audacieux et adoptent volontiers ces instruments. Leur répertoire se prête davantage, en effet, à l’utilisation d’un violon électrique. Mais la musique contemporaine, toujours à la recherche de nouveaux horizons sonores, lorgne également vers la lutherie numérique.

Adopter un instrument numérique chez soi est, pour beaucoup de musiciens, très pratique. Un piano ou des percussions numériques permettent de travailler, des heures durant, au casque, sans gêner ses voisins. Certes, les sensations ne sont pas les mêmes, mais les pianos numériques ont énormément progressé depuis 20 ans, notamment en ce qui concerne le toucher. C'est le cas notamment des nouveaux modèles Casio et Yamaha. Pourtant, on est encore loin d’imaginer des instruments numériques dans les salles des conservatoires.

Il faut enfin rappeler que la lutherie n'a jamais été figée. Son histoire témoigne d’une perpétuelle quête du son. Les instruments, ces outils de la musique, ont toujours su s’adapter à leur époque. Pourquoi le savoir-faire artisanal des luthiers et l’innovation numérique ne cohabiteraient-ils pas au service des musiciens ?

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