Ces derniers temps, les robots s’immiscent un peu partout. La plupart des robots sont aujourd’hui programmés pour effectuer des tâches répétitives ou ménagères, mais les progrès de l’intelligence artificielle permettent maintenant de concevoir des robots artistes, capables de créer.
Récemment, l’Arabie Saoudite vient d’accorder la nationalité saoudienne à Sophia, un humanoïde conçu par la société hongkongaise Hanson Robotics. Dans un autre registre, Google vient de commercialiser son enceinte Google Home, véritable majordome virtuel qui se commande uniquement par la voix. La plupart des robots sont aujourd’hui programmés pour effectuer des tâches répétitives ou ménagères, mais les progrès de l’intelligence artificielle permettent maintenant de concevoir des robots artistes, capables de créer.
Cette prouesse, on la doit notamment au « deep learning », un système d'apprentissage qui permet à un réseau de neurones artificiels d'apprendre seul, à partir de millions d'exemples. Exemple : au printemps dernier, plusieurs chercheurs de Microsoft, de l'université de Delft et de deux musées néerlandais dévoilaient une nouvelle toile de Rembrandt. Sauf que celle-ci n'avait pas été peinte par le maître, mais par une intelligence artificielle qui a copié son style en analysant toutes les œuvres du peintre.
Et dans le domaine musical ? Commençons par la composition, car les intelligences artificielles sont désormais capables de composer des morceaux de musique. C’est le cas de Aiva, un algorithme créé par le français Pierre Barreau, ingénieur et compositeur, qui s’est posé la question suivante : est-il possible de terminer les morceaux inachevés les plus emblématiques de la musique classique ? La Symphonie n°8 dite « Inachevée » de Schubert… achevée par une machine ! Une perspective qui donne le tournis… Aiva apprend la composition en analysant les millions de partitions qu’elle a mémorisé, depuis les cantus du Moyen-âge jusqu’à nos jours. En 24 heures, elle peut produire une pièce de trois minutes, dans n’importe quel style musical. Dans l’une de ses pièces symphoniques, Réveil en sol dièse mineur, Aiva s'inspire de l'esthétique de Tchaïkovski, , en tout cas selon les programmateurs de la machine.
Aiva est loin d’être un cas isolé. Les startups spécialisées dans l’intelligence artificielle musicienne pullulent, comme AI Music à Londres, Melodrive à Berlin ou Humtap à San Francisco, et les robots compositeurs commencent à générer un véritable marché, visant les secteurs du cinéma, du jeu vidéo et de l’entreprise.
Passons à l’interprétation. Le robot Shimon, mis au point par le centre Georgia Tech, aux Etats-Unis, est capable de jouer ses propres compositions pour marimba et d’improviser jusqu’à deux millions de motifs et de riffs, en compagnie de musiciens humains.
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Des robots musiciens, il en existe d’autres. Parmi eux, Compressorhead, un groupe de robots joueurs de métal. Les membres qui forment le groupe peuvent jouer les plus grands tubes de Metallica avec quelques avantages : le robot batteur a quatre bras et le guitariste a 78 doigts !
Un autre robot a beaucoup fait parler de lui en septembre, Il s’agit d’un robot chef d’orchestre baptisé YuMi et mis au point par par société suisse ABB. Il a dirigé, à Pise en septembre dernier, l’Orchestre philharmonique de Lucca dans des pages de Verdi, lors de la clôture du premier festival international de robotique. Pour apprendre à manier la baguette, le robot a été entraîné à imiter, avec deux bras mécaniques, la gestuelle du chef d’un chef d’orchestre de chair et d’os. Aux dires des musiciens, les gestes du robot étaient très flexibles, mais il n’y avait bien sûr aucune place pour l’improvisation et aucune interaction possible.
Les robots ne seraient donc pas prêts de représenter l’avenir de la musique. Difficile d’imaginer qu’une intelligence artificielle puisse produire ce supplément d’âme qui distingue les grandes interprétations et les chefs-d’œuvre : qu’une machine atteigne un jour le génie d’un concerto de Mozart, rien n’est moins sûr…
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