En Mauritanie, avec Malouma (compositrice), Aïcha Mint Chighaly (chanteuse, Festival de l'Ardin) et Tahra Mint Hembara (voix et harpe Ardîn).
Malouma :
Malouma mint Mokhtar Ould Meidah est née en 1960 à Mederdra, dans le sud-ouest de la Mauritanie. Elle est issue d’une grande famille d’iggawen (griots en maure), détentrice de la tradition azawan. Très tôt bercée par la musique, elle apprend les chants traditionnels et les légendes de sa famille. Elle apprend très jeune à chanter et se produit sur scène à l’âge de 12 ans, puisant dans le répertoire issu de ses origines. A 15 ans, elle est déjà une griotte accomplie. En même temps, elle découvre avec son père des artistes telles qu’Oum Kalsoum, Fairouz et un peu plus tard le blues. Elle commence à composer quelques petites chansons mais le poids de la tradition se fait de plus en plus pesant et la jeune fille se retrouve prisonnière du carcan du mariage et du conformisme. Ce n’est qu’à la fin des années 80 qu’elle remonte sur scène dans son pays avec des titres qui dérangent, qui bousculent l’ordre établi. Malouma tente d’imposer un style mélangeant à la fois la tradition la plus pure à une approche instrumentale de la musique moderne. Elle devient auteur compositeur et continue à parler de sujets plus ou moins tabous. Sa chanson devient militante et mobilisatrice : elle dénonce l’oppression, l’injustice, l’exclusion. Elle s’engage dans la lutte contre le sida, pour la vaccination des enfants. Et si sa musique devient rapidement populaire auprès des jeunes (elle devient la chanteuse du peuple), elle a plus de mal à convaincre la classe dominante. Elle sera de nombreuses fois censurée par le pouvoir en place.
Sur le plan musical, sa rencontre avec le Sahel Hawl Blues est déterminante, tous deux ont en commun l’enracinement de la musique traditionnelle et l’ouverture sur les musiques occidentales. L’accueil enthousiaste qu’elle reçoit à la sortie de son album Dunya en 2003 lui ouvre les voies de la reconnaissance de tous ses pairs et en 2007, elle fait son entrée au Sénat où elle essaie de mettre en œuvre ses idées.
Aujourd'hui, avec sa fondation pour la musique et ses actions humanitaires, Malouma reste fidèle à sa parole et à ses engagements.
Biographie de la Documentation de Radio France
Aïcha Mint Chighaly :
En 1982, son père Yuba Al-Mokhtar Ould Chighaly, virtuose du tidinit et un des plus grands griots du XX° siècle, quitte cette ville frontalière du Sénégal pour rejoindre la capitale Nouakchott, avec toute la famille. Initiée aux chants du répertoire de la musique maure par son père et à l’ardin (harpe maure) par sa mère, Aïcha Mint Chighaly commence par accompagner ses parents dans les fêtes de réjouissance, les baptêmes, les mariages…Forte de l’héritage culturel et musical reçu familial, elle monte son propre groupe composé de ses frères et de sa belle-sœur, tous étant passé par l’école traditionnelle paternelle. Dès lors, elle est sollicitée dans tout le pays pour donner des concerts ou participer à des festivals locaux.
Mais il faut attendre le 5 décembre 1996 et le concert d’Aïcha Mint Chighaly à La Maison des Cultures du Monde pour que sa carrière internationale décolle – cette opération a été rendue possible grâce au concours de Jean-Louis Gouraud et d’Étienne Plagiau, directeur de l’Alliance Française de Nouakchott. Cette venue est l’occasion pour Pierre Bois, ethnomusicologue et directeur de la programmation musicale du Festival de l’Imaginaire et de la collection Inédit à La Maison des Cultures du Monde , Francis Comini et Dominique Vander-Heym, d’enregistrer la diva maure pour l’album Griote de Mauritanie (Inédit – 1997).
Depuis, Aïcha Mint Chighaly (ardin) et son groupe composé de Yaya Mint Sidi (voix, ardin), Ab Ghani Oul Chighaly (guitare électro-acoustique), Mana Mint Chighaly, Nénne Mint Chighaly, Ayniyana Mint Chighaly (chœurs), Ahmédou Ould Loulla (claviers), Saadaba Ould Chighaly ( tidinit ), Cheikh Ould Chighaly ( tidinit ), Jaafar et Mohamed Ould Chighaly (tambours tablas, voix, ) diffusent azâwân (l’art des griots) sur diverses scène du monde : Assilah, Fès, Rabat, Agadir, Qatar, Hollande, Japon, Espagne, Italie, France, Suisse, Belgique, Luxembourg, Allemagne…
Source : Afrisson
Aïcha Mint Chighaly créée il y a six ans le premier festival de la harpe Ardin, dont la 6e édition aura lieu en décembre 2022 à Nouakchott.
Tahra Mint Hembara :
Tahra Mint Hembara est née elle aussi dans une famille de griots. À dix ans, elle commence à jouer de l'ardîn, la harpe du désert, construite à partir d'une calebasse. Elle approfondit sa maîtrise de la musique, des mélodies, rythmes et instruments traditionnels inspirée d'un maître de la tidinit (instrument surtout utilisé par les hommes) Cheikh Ould Bacha. Dès l'âge de quinze ans, elle se produit dans des mariages et des événements privés.
Elle gagne la France, fréquente le cours Michelet à Nice à la fin des années 1970 puis le cours Verlaine à Paris et décroche son Baccalauréat à l'Académie de Paris. Elle poursuit des études universitaires en économie à la Sorbonne durant trois années, avant finalement de se consacrer à la musique. En 1989, elle enregistre son premier album, bénéficiant de l'apport de musiciens de jazz dont Didier Lockwood, le groupe canadien UZEB. L'album est consacré notamment à des légendes et des histoires de Mauritanie. Cet album est intitulé Yamen Yamen (Qu’Allah exauce).
Un de ses morceaux est adapté par David Bowie (le titre Don't Let Me Down & Down, sur l'album Black Tie White Noise de ce musicien, sorti en 1993. Les textes originaux sont ceux d'un poème de griot, dont un passage est interprété par Tahra sous forme de vocalises.
Après un long séjour en Europe, elle revient ensuite en Mauritanie, mais s'y voit confrontée à la difficulté d'enregistrer et de promouvoir ses créations. Elle met en place une ONG dénommée Mamiya pour la promotion artistique et culturelle, et devient aussi, quelques années plus tard, la vice-présidente du comité d’honneur du Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels (RAPEC).
Prochaine édition du Festival de l'Ardin :
Si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous sur le site ou la page Facebook du Festival de Ardin.
Programmation musicale de l'émission :
Malouma
Mode disparu
Enregistré chez Malouma
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Malouma
Mode Karr dans la voix blanche
Enregistré chez Malouma
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Malouma
Jraad
Malouma, Mokhtar Ould Meidah
Enregistré chez Malouma
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Malouma
Jraad
Malouma, Mokhtar Ould Meidah
MARABI
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Malouma
Musique du sud de la Mauritanie
Enregistré chez Malouma
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Mokhtar Ould Meidah
Chant de Mokhtar Ould Meidah
Archives personnelles de Malouma
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Malouma
El Moumna
Malouma, Mokhtar Ould Meidah
Enregistré chez Malouma
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Malouma
El Moumna
Malouma, Mokhtar Ould Meidah
MARABI
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Aicha Mint Chighaly
Traditionnel : Medh En Nabi Louange au Prophète
MAISON DES CULTURES DU MONDE
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Tahra
Zouein zouein
Tahra Mint Hembara
EMI
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Tahra Mint Hembara
Symphonie n°1 Mode Karr voix blanche
Enregistré chez Tahra
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Tahra Mint Hembara
Mode Vagho
Enregistré chez Tahra
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Tahra Mint Hembara
Mode Vagho voix noire
Enregistré chez Tahra
L'équipe
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