Le septet Artemis, all-star de jazzwomen, toutes leadeuses et compositrices, fait paraître son premier album chez Blue Note.
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Le groupe s'est initialement réuni à la demande de Renee Rosnes pour une tournée de festivals européens il y a trois ans. "J'ai choisi des musiciennes que j’admirais et avec lesquelles je voulais faire de la musique", dit la pianiste. "Et après avoir joué ensemble, j'ai réalisé que nous distilions ensemble une brillante alchimie. Nous avons décidé d'explorer les possibilités de ce qui pourrait se développer avec le temps. C'est ainsi qu'Artemis est né".
Tout au long de ses huit décennies, Blue Note Records a été célébré comme un foyer pour les maîtres du jazz. Le label poursuit cette tradition avec la sortie du premier album éponyme d' Artemis, le super groupe composé de sept des musiciennes les plus acclamées du jazz d’aujourd’hui. Aux côtés de la pianiste et directrice musicale Renee Rosnes, on retrouve la saxophoniste ténor Melissa Aldana, la clarinettiste Anat Cohen, la trompettiste Ingrid Jensen, la bassiste Noriko Ueda, la batteuse Allison Miller et la chanteuse Cécile McLorin Salvant.
Le groupe se distingue non seulement par le fait qu'il réunit sept artistes singulières, chacune étant réputée pour sa remarquable carrière de soliste, mais aussi par sa composition multigénérationnelle et internationale, dont les membres viennent des États-Unis, du Canada, de la France, du Chili, d'Israël et du Japon.
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"Chaque membre d'Artemis est un personnage unique, avec ce dont un groupe a besoin : de la polyvalence", explique Anat Cohen. "C'est ce qui rend la vie intéressante et c'est ce qui rend la musique fascinante : les personnalités".
"La déesse grecque Artemis est une exploratrice, une porteuse de flambeau, une protectrice des jeunes enfants et une déesse de la chasse", explique Ingrid Jensen, qui a trouvé le nom du groupe. "Je pense que son caractère est révélateur des énergies et du large éventail de textures musicales que le groupe apporte sur scène, quand nous emmenons notre musique sur la lune, les étoiles et au-delà".
Malgré son existence relativement récente, Artemis a déjà été présenté à Vanity Fair et à la NPR's Jazz Night in America, et s'est produit sur certaines des scènes les plus emblématiques du pays, du Carnegie Hall au Newport Jazz Festival.
"Un après-midi ensoleillé du mois d'août 2018, je me trouvais parmi les milliers de fans qui ont assisté au Newport Jazz Festival et qui ont été époustouflés par Artemis", explique Don Was, président de Blue Note. "Bien que chaque membre de ce super groupe soit une véritable notoriété du jazz actuel, ces incroyables musiciennes se situent ensemble comme l’un de ces quelques groupes dont le tout est plus grand que la somme de ses parties déjà sublimes. Leur conversation musicale est sophistiquée, pleine d'âme et de puissance et leur groove est profond".
Le premier album du groupe rassemble neuf compositions, un matériel composé et/ou arrangé par chacune des six instrumentistes du groupe. Artemis se déploie avec un flux dynamique, étonnamment éclectique et pourtant entièrement cohérent. "L'identité du groupe a émergé de façon organique", remarque Renee Rosnes. "Le groupe est composé de sept leadeuses avec des points de vue personnels forts mais avec une conception unifiée."
L'élan propulsif de Goddess of Hunt, d’Allison Miller, lance l'album avec une urgence d'acier. Rendant hommage à la déesse du groupe, Allison Miller déclare que le morceau "est une exploration sonore des traits puissants qui définissent les femmes. Nous sommes résilientes, tenaces, déterminées, vivifiantes, polyvalentes, attentionnées, élégantes, mystérieuses, rusées, persistantes et patientes. Chaque section de la pièce se déroule dans la suivante, donnant à l'auditeur un sentiment de continuum et de cycle de vie".
La contribution de Renee Rosnes au répertoire, Big Top, est un tour de force qui fait une allusion ironique à la perception des femmes dans le jazz comme des nouveautés. L'angularité de la composition, inspirée du carnaval, dit Renee Rosnes, utilise une métaphore de cirque pour "prendre ce stéréotype et s'amuser un peu avec lui. Ce n'est qu'une question de temps avant que le fait de voir un groupe de femmes jouer ensemble - en termes de genre - ne soit pas remarquable. L'intention derrière Big Top était de renverser ce stéréotype et de le priver de son pouvoir".
La directrice musical a créé des arrangements artistiques pour les deux pièces vocales de Cécile McLorin Salvant, une interprétation envoûtante de If It's Magic de Stevie Wonder et la mélancolique Cry, Buttercup, Cry, une chanson moins connue enregistrée par la chanteuse Maxine Sullivan à la fin des années 1940. Renee Rosnes a également réimaginé le tube classique de Lee Morgan, The Sidewinder, en abandonnant le punch funk puissant de l'original pour un flou plus furtif et insinuant mettant en valeur les trois souffleuses.
Frida de Melissa Aldana rend hommage à une autre artiste férocement inventive, la peintre mexicaine Frida Kahlo. Ayant déjà fait l'objet de son célèbre album “Visions” en 2019, Frida Kahlo a inspiré la saxophoniste par "son propre processus de recherche d'identité à travers l'art", selon Melissa Aldana.
L'hypnotique Nocturno de Anat Cohen semble s'être glissé dans l'oreille d'un paysage de rêve. La compositrice dit qu'elle a été "i_nspirée par Chopin et par la solitude. Je voulais avoir une mélodie qui flotte sur un rythme mouvant dans une ballade, comme une voix solitaire dans le mouvement de la vie. J'imaginais Melissa, Ingrid et moi jouant cette mélodie à l'unisson de manière expressive - ce que j'aime faire quand je joue avec mes deux frères [le trompettiste Avishai et le saxophoniste Yuval] et maintenant je peux aussi créer de cette manière avec mes nouvelles sœurs_".
Le Step Forward de Noriko Ueda commence par une intro tendue et en spirale avant d'éclater dans une valse expansive. La bassiste se souvient d'avoir entendu pour la première fois la profondeur du son dans les pièces pour piano du compositeur japonais Yoshinao Nakata qu'elle a pratiquées lorsqu'elle était enfant. Alors que le titre de la chanson fait allusion au premier pas d'une danse, Noriko Ueda ajoute : "J'aimerais penser qu'il s'agit d'un "pas en avant" significatif pour les femmes dans le jazz également".
Noriko Ueda déclare : "Chaque membre du groupe est un musicienne spectaculaire avec une voix qui lui est propre. Vous pouvez entendre des sons colorés et variés et une gamme d'expression dans chacune des compositions et des arrangements".
Ingrid Jensen contribue discrètement à un arrangement de The Fool on the Hill des Beatles - pas seulement une des nombreuses mélodies classiques de Lennon et McCartney, mais une déclaration politique grinçante. La trompettiste, qui s'exprime sur ce morceau dans un moment de pandémie et de protestation, affirme : "Le titre est explicite. Mon idée était de capturer l'essence du bavardage constant avec lequel nous semblons vivre : le chagrin, la folie, le soutien de la communauté auquel il faut accéder par la conversation, et le changement à venir. Artemis est un groupe de femmes extraordinaires dont l'énergie et les compétences combinées ne peuvent pas être étouffées dans l'étiquette d'un groupe de stars, car chaque fois que nous nous rencontrons pour “jouer nos conversations” sur scène et en dehors, cela donne lieu à des moments musicaux magiques fluides et inspirés".
(extrait du communiqué de presse en anglais - traduction E. Lacaze / A. Dutilh)
Programmation musicale
Artemis « Artemis »
Big Top (Renee Rosnes), Renee Rosnes (piano), Anat Cohen (clarinette), Melissa Aldana (saxophone ténor), Ingrid Jensen (trompette), Noriko Ueda (basse), Allison Miller (batterie)
Blue Note
Artemis « Artemis » Cry, Buttercup, Cry (Rocco Accetta)
Cécile MLorin Salvant (voix), Renee Rosnes (piano), Anat Cohen (clarinette), Melissa Aldana (saxophone ténor), Ingrid Jensen (trompette), Noriko Ueda (basse), Allison Miller (batterie)
Blue Note
Vivian Garry « Jazz Ladies 1924-1962 »
Woman's Place In The Groove (L. Feather)
Edna Williams (trompette), Ginger Smoke aka Emma Colbert (violon), Winsome "Winnie Beathy" (piano), Vivien Garry (basse), Dody Jeshke (batterie)
Frémeaux 5663
Eric Revis « Slipknots Through A Looking Glass »
Earl & The Three-Fifths Compromise (Eric Revis)
Eric Revis (basse), Kris Davis (piano), Bill McHenry (saxophone ténor), Darius Jones (sasophone alto), Justin Faulkner (batterie)
Pyrolastic
T-Bone Walker « Five Classic Albums »
Here In The Dark (Bernard Anders)
T-Bone Walker (guitare, voix), Edward Hale (saxophone alto), Maxwell Davis (saxophone ténor), Jim Wynn (saxophone baryton), Williard McDaniel (piano)
Buddy Woodson (contrebasse), Oscar Lee Bradley (batterie)
Avid Jazz 1359
Miles Davis « Blue Haze »
When Lights Are Low (Carter, Williams)
Miles Davis (trompette), John Lewis (piano), Percy Heath (contrebasse), Max Roach (batterie)
Prestige OJC20 093-2
Sophie Alour « Joy »
For Foot and Spirit (Sophie Alour)
Sophie Alour (saxophone), Damien Argentieri (piano), Philippe Aerts (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie)
Music From Source 2975845
Annie Ross « L'Histoire du jazz vocal, vol 19 »
Le vent vert (James Moody)
Annie Ross (voix), Nat Peck (trombone), James Moody (saxophone ténor), Jack Diéval (piano), Emmanuel Soudieux (contrebasse), Richie Frost (batterie)
Le Chant du monde 5741319
Stephen Riley « Friday The 13th »
Friday The 13th (Thelonious Monk)
Stephen Riley (saxophone ténor), Kirk Knuffke (cornet), Jay Anderson (contrebasse), Billy Drumond (batterie)
SteepleChase 31892
Sylvain Le Ray « The Unchosen Way »
Imaginary World (Sylvain Le Ray)
Sylvain Le Ray (piano), Philemon Regnauld (contrebasse), Simon Prudhomme (batterie)
Hostel
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