Brad Mehldau sur la voie des archanges

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Nonesuch Records publie “Finding Gabriel” de Brad Mehldau le 17 mai 2019. L'album comprend neuf compositions de Brad Mehldau et des prestations au piano, au synthétiseur, aux percussions et au Fender Rhodes, ainsi qu’à la voix. Ambrose Akinmusire, Sara Caswell, Kurt Elling, Joel Frahm, Mark Guiliana, Gabriel Kahane, Becca Stevens et d'autres musiciens sont invités au fil des plages. 

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Brad Mehldau explique : "Finding Gabriel” est arrivé après avoir lu la Bible de près ces dernières années. L'écriture prophétique de Daniel et d'Osée résonnait en particulier, ainsi que les témoignages de Job et des Ecclésiastes et les mots utilisés dans les Psaumes. La Bible m’est apparue comme un corollaire et peut-être un guide pour l'époque actuelle : un long cauchemar ou un panneau indicateur menant à une compréhension initiatique, selon la manière dont vous la lisez. L'Archange Gabriel apparut à Daniel avec ces mots : " Au début de tes supplications de miséricorde, une parole a jailli, et je suis venu te la confier, car tu es très aimé. Puisses-tu prendre cette parole en considération et en comprendre la vision_”. Il semblait que le secret dévoilé consistait à entendre les paroles de Gabriel par dessus le bruit du monde actuel et d’y trouver un moyen d'expliquer le chahut, non seulement à soi-même, mais à une jeune personne avec moins de références de ce qui est juste - peut-être à ses propres enfants_.”

“Dans cet état des choses renversé, le prophète est un insensé : " L'homme de l’esprit est considéré comme fou, à cause de votre grande iniquité et de votre grande haine ", dit Osée. Il voulait dire que le prophète dit effectivement la vérité, mais plus personne n'y croit - ce ne sont que de fausses nouvelles, peu importe de quel côté de la barrière vous vous tenez. La tentation est grande de tout faire envoyer balader et de s'évader dans des distractions encore plus fréquentes, mais ce n'est qu'un refuge temporaire et illusoire qui nous mène encore plus loin dans l’univers du mensonge. Un jour ou l'autre, on en vient à manquer d’air et de à se retrouver envahi de confusion et peut-être même de désespoir. Malgré toute la connectivité d’aujourd’hui, il semble que nous soyons plus isolés les uns des autres que jamais, submergés dans les profondeurs d'une solitude déprimante. Vers qui se tourner pour la vérité ? Demandez avec humilité, écoutez intensément, et les réponses viendront.”

"La musique est d'abord née d'un nouveau synthétiseur que je découvrais, le Dave Smith / Tom Oberheim OB-6 que l'on retrouve sur plusieurs morceaux ", poursuit Brad Mehldau. "J'ai construit beaucoup de compositions en commençant par des synthés avec Mark Guiliana à la batterie, dans un processus similaire à notre précédente collaboration, “Taming the Dragon”. Des couches ont été ajoutées, et la voix humaine est devenue un élément important, non pas avec le texte, mais comme une pure expression d'harmonie et d'émotion. J'ai travaillé avec des chanteurs que j'admirais et dont j'étais proche depuis plusieurs années - Becca Stevens, Kurt Elling et Gabriel Kahane - et j'ai chanté moi-même aussi. Les cordes et les vents ont été ajoutés et le projet est devenu plus orchestral, avec des  musiciens exceptionnels : le trompettiste Ambrose Akinmusire, le saxophoniste ténor Joel Frahm et la violoniste Sara Caswell.”

"Une nouvelle expérience pour moi sur trois des morceaux a été de faire le contraire et de tout faire en solo. Les collaborations et les envols en solo ont été une expérience d'apprentissage et de découverte. John Davis, qui a conçu et mixé le disque, a joué un rôle à part entière du début à la fin aux Bunker Studios de Brooklyn, contribuant de façon créative au paysage sonore et assemblant finalement toutes les pièces."

Bien que Brad Mehldau soit surtout connu comme compositeur et improvisateur de jazz, il a fait plusieurs albums qui ne font pas partie du genre jazz dominant, dont son “Largo” en 2001, produit par Jon Brion. D'une texture très variée et d'une grande envergure, il met en vedette des ensembles de bois ou de cuivres sur plusieurs morceaux, ainsi qu'une forte présence des percussions. En 2010, Nonesuch a lancé sa deuxième collaboration avec Jon Brion, “Highway Rider”, qui comprend des prestations du trio de Mehldau - le batteur Jeff Ballard et le bassiste Larry Grenadier - ainsi que du batteur Matt Chamberlain, du saxophoniste Joshua Redman et d'un orchestre de chambre mené par Dan Coleman. Brad Mehldau a également orchestré et arrangé les quinze pièces de l'album pour l'ensemble.

La collaboration de 2014 de Brad Mehldau avec Mark Guiliana, “Mehliana : Taming the Dragon” a été salué par All About Jazz comme " une autre démarche exceptionnelle dans la carrière d'un pianiste qui a toujours fait preuve d'un engagement constant envers l'excellence et d'une créativité qui défie les genres, et qui met en lumière le style libre et tout aussi visionnaire de Guiliana ". 

Le disque solo “Live à Tokyo” en 2004 a été le premier album de Brad Mehldau sur Nonesuch. Dans la foulée, sept albums en trio ont vu le jour : “House on Hill”, “Day Is Done”, “Brad Mehldau Trio Live”, “Ode”, “Where Do You Start”, “Blues and Ballads”, et “Seymour Reads the Constitution”, nominé aux Grammy Awards l'an dernier. L'année dernière est également paru l'album solo “After Bach”, qui comprend les enregistrements de quatre préludes du pianiste/compositeur et d'une fugue du Clavier bien tempéré de J.S. Bach, suivis chacun d'une pièce "After Bach" écrite par Brad Mehldau et inspirée par son compagnon WTC.

Brad Mehldau s’est retrouvé également collaborateur pour les albums “Love Sublime” (avec Renée Fleming), “Metheny Mehldau”, “Metheny Mehldau Quartet”, “Modern Music” (avec Patrick Zimmerli et Kevin Hayes), “Nearness” (avec Joshua Redman), et “Chris Thile & Brad Mehldau”. Ses disques en piano solo comprennent aussi “Live in Marciac” et le 8-LP/four-CD 10 “Years Solo Live”, qui, selon le New York Times, "contient certaines des improvisations pianistiques les plus impressionnantes qu'il ait jamais enregistrées".