Jack Kerouac, les mots du bebop (enregistré au Salon Livres et musique de Deauville)

France Musique
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À trois reprises, entre 1958 et 60, Jack Kerouac a enregistré ses fulgurances d'amour pour le jazz.

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Unité de temps : 1943 : unité de lieu : New York ; unité d’action : les échanges de trois personnages, Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs. Les trois hommes se trouvent des affinités profondes pour donner naissance à un mouvement underground qui se révélera un tremblement de terre culturel : la Beat Generation. Tous trois vont entretenir des liens profonds et durables avec la communauté du jazz qui invente simultanément le bebop. Beat ? Un double sens sur beatific (divinement doué) et beat (la pulsation musicale). Tout un programme.

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En 1957, Jack Kerouac est au firmament : son roman « Sur la route » a enfin été publié et une critique dithyrambique du New York Times - autant que quelques autres qui l’éreintent – va lancer un phénomène qui s’avèrera un best seller. Immédiatement haï par la frange conservatrice de l’ordre moral américain, Jack Kerouac y gagna simultanément la reconnaissance et des propositions d’autres artistes.

Toujours en 1957, Kerouac avait enregistré seul des lectures de ses poèmes. En décembre de la même année, le Village Vanguard lui offrit l’opportunité de dire ses textes en public sur toute la saison… Pour la première, il lit des extraits de « Sur la route », accompagné par le quartet du tromboniste J.J. Johnson. Kerouac avait 35 ans, aucune expérience de ce genre de collaboration live et l’essai fut bancal. Le lendemain, il oublia de prendre le roman avec lui. Il prit son courage à deux verres - offerts par le barman du Vanguard – et improvisa sans accompagnement à partir du carnet de notes qu’il avait toujours dans la poche. Triomphe ! Quelques temps plus tard, Kerouac trouva une association idéale en demandant à Steve Allen de l’accompagner : comédien et animateur du fameux Tonight Show de 1954 à 57, il était aussi pianiste (et remporta un Grammy pour avoir composé The Gravy Waltz). Témoin de cette rencontre, le producteur Bob Thiele proposa de l’enregistrer pour le label Dot, un label indépendant jusque là intéressé par le R&B et la country. La première séance eut lieu en mars 1958 et donna lieu à l’album « Poetry For The Beat Generation ».

Mais alors que le LP venait d’être pressé (on en trouve des collectors à prix d’or), Randy Wood, le patron de Dot jugea les textes immoraux et refusa de sortir ce qu’il appelait un recueil d’obscénités. Bob Thiele claqua la porte et créa le label Hannover pour sortir l’enregistrement (en juin 1959) en enregistrer ce qui s’avèrera un album culte, « Blues & Haïkus » dans lequel les improvisations des saxophonistes Al Cohn et Zoot Sims s’associent à merveille avec la scansion de la voix du poète. Le disque sortit en octobre 1959.

Dans la foulée, Kerouac enregistra seul « Readings By Jack Kerouac On The Beat Generation ». Cette fois pour le label Verve de Norman Granz qui lui avait proposé en vain un contrat de trois albums. Ce sera le seul et le dernier.

Cette trilogie a été rassemblée en 2011 par Chrome Records dans un double CD intitulé [« Jack Kerouac, The Complete Collection, His 3 Acclaimed 1950s Albums »](http://(http://www.chromedreams.co.uk/jack-kerouac---the-complete-collection-877-p.asp). Elle avait fait auparavant l’objet d’une réédition chez Rhino. Elle est également incluse dans un coffret de 5 CD au total, « The Beat Generation, Boxed ».

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