

En avant-première, les rêves musicaux de Biréli Lagrène dans “Storyteller” qui paraît le 16 novembre chez Naïve/Believe.
Biréli Lagrène (Guitariste).
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Biréli Lagrène vit de musique et dort avec sa guitare. Qu’en rêve, il lui vienne une idée ? Il se réveille, se dresse et la joue sans attendre. Se demande-t-il d’où elle vient ? Se demande-t-il ce qui relance sans fin la musique ? Les guitaristes, sans doute, leur mère ancienne, les étoiles filantes ou les vieilles choses énormes : Dieu, Django, un tremblement de terre à Tokyo… Les puissances d’antan le savent. Les puissances de la guitare sont ces pensées qui traversent la nuit. La lune poursuit sa course. Biréli Lagrène s’est tourné contre le mur et dort comme un plomb.
Né à Souffleheim en Alsace (le 4 septembre1966), Biréli Lagrène est de loin le plus téméraire, le plus brillant, de tous les successeurs de Django Reinhardt. En 1980, il publie “Routes to Django”. Il a 14 ans. Succès immédiat. Cela peut suffire à tuer une carrière, ou vous enfermer à jamais – la punition la plus incompréhensible aux Manouches. Biréli Lagrène connaît suffisamment les routes, toutes, pour savoir les quitter.
Deux ans plus tard, il compose la bande-son de “Querelle”, le film de Fassbinder. Suivez le fil. John McLaughlin, Paco de Lucia, Larry Coryell, Pat Matheny, les superstars du jazz en fusion l’appellent, le veulent, et tous les musiciens avec eux. Biréli Lagrène les rencontre, fait un bout de chemin ou le tour du monde avec eux. Mais surtout, il croise Jaco Pastorius, l’inventeur bondissant de la basse électrique.
On donnerait cent vies pour voir ce dont ils étaient capables en scène : Biréli Lagrène et Jaco Pastorius, le plus libre des électrons de la guitare moderne, avec l’indépassable Indien de la basse : deux folies ensemble, deux passions, deux explorateurs sans limites. Ce n’est pas seulement sur ce point, la chance de jouer demain, que Biréli Lagrène – grand bassiste également – est fidèle à Django. C’est dans l’improviste, la curiosité du possible, l’envie de l’impossible. Biréli Lagrène n’aime pas que l’on réduise Django à la guitare manouche. Il sait à mains nues ce que Django a fondé. Il sait ce que Django, sans rien imposer, simplement en jouant, a définitivement établi, propagé. Mais il aime le Django toujours déjà expérimental : Django bizarre, Django hors d’atteinte, Django hors d’attente. C’est sur ce versant de l’âme qu’il ressemble à Django. Dans cet amour des nouveautés d’antan à venir. Ce qui fait de ses retours au style fondateur – “Gipsy Project” –, une syntaxe d’instants précieux d’une folle exactitude. Avec toujours la porte de la verdine ouverte sur les champs. Quoi qu’il joue, même la nuit, quand le réveillent les manoirs de ses rêves, Biréli Lagrène a une diction, une lisibilité que rien n’attaque : ni la vitesse, ce fantasme assez pauvre des musiciens à court d’idée, ni la mode.
Biréli Lagrène joue la guitare toute. Il joue de tous les possibles, de l’étendue du manche, des notes qui n’existent pas. Il joue des distorsions, du synthétiseur, du son de tous les sons, des voies électroniques. Son toucher, d’une délicatesse de dentelière, lui permet tout : les harmoniques effleurées, les accords inattendus, la science des fins.On reconnaît un grand créateur à sa façon de parapher un morceau.
Son étincelante virtuosité lui permet tout : ce lyrisme qui n’est qu’à lui, la rigueur mathématique des rythmes, et cet air faussement désinvolte de sérieux absolu. Un air très attentif à la musique et à ce qui vient dans la nuit. Comme font les enfants. Jamais il ne triche, jamais il ne frime. Il joue à fond.
Au plus fort de son Gipsy Project, devant des publics de guitaristes avides, de familles, de cousins, de manouches, de passants ordinaires, Biréli Lagrène avait le chic pour faire, au rappel, tout à l’envers. Au lieu de reprendre un tube, un standard, une chansonnette que chacun connaît, Nuages, comme chacun fait au rappel, Biréli Lagrène désaccordait vite fait sa guitare, la première corde d’abord, le mi grave, rendu à une sorte d’élastique fondamental… Et là, sans souci de l’attente du public, il faisait du Biréli Lagrène chimiquement pur. Balançant une musique free, des sons stridents, la symphonie des astres, un feu d’artifice imbuvable pour tout public non averti qu’il prenait à contrepied. Alors, avec une aisance ahurissante, il emballait son monde. Tout comme faisait Django, à la fin, quand il rencontrait les modernes au club Saint-Germain enfin rouvert (1951), tentant tous les possibles de l’amplification. Lui aussi, il n’aimait que sa liberté.
Seule leçon qu’a retenue Biréli Lagrène jusqu’au bout. L’énergie, la surprise, la joie, la vie, l’idée venue dans le rêve, et le lendemain, comme la théorie de la relativité restreinte le fut pour Einstein au réveil, l’intuition réalisée en musique. Une musique que personne, à commencer par lui, Biréli Lagrène, n’avait jamais entendue. Une musique qui semble si familière à tous.
Prodige ? Mettons. Maîtrise insouciante de son génie ? Traditionnel ? Fusion ? Free ? Folie douce ? Rien de tout ça : Biréli Lagrène dans ses oeuvres, Biréli Lagrène qu’on irait voir au bout du monde, Biréli Lagrène dont on ne sait encore rien, sinon l’enchantement qu’il déclenche. C’est si rare, de se savoir contemporain d’un artiste génial… D’apprendre tout de lui : moins la musique qu’une leçon de vie. Se demander ce qu’il inventera demain. Ce que lui auront dicté la nuit des savants, des étoiles et la lune.
Programmation musicale
Biréli Lagrène « Storyteller »
One Take (Biréli Lagrène)
Naïve 628871

Biréli Lagrène « Storyteller »
Wave (Antonio Carlos Jobim)
Naïve 628871

John Scofield « Combo 66 »
King of Belgium (John Scofield)
Verve

Johnny Smith « Moonlight in Vermont »
Stars Fell on Alabama (Mitchell Parish, Frank Perkins)
EMI 7977472

Gratitude Trio « Gratitude III »
La danse des souris (Gratitude Trio)
Autoprod

Blast « Drifting »
La révélation de Pascal (Brutal) (Anne Quillier)
Label Pince Oreilles

Abdullah Ibrahim « Desert Flowers »
Ancient Cape (Abdullah Ibrahim)
Enja 70112

Manhattan Transfer « Swing »
Stomp of King Porter (Jelly Roll Morton, Jon Hendricks)
Atlantic 7567-83012-2

Jack Wilkins Windows »
Red Clay (Freddie Hubbard)
WeWantSounds

Programmation musicale
- 18h06
One take BIRELI LAGRENEOne takeBIRELI LAGRENE
Album Storyteller (2018)Label Naïve (NJ628811) - 18h13
Wave Biréli LagrèneWaveTom Jobim. (Compositeur), Biréli Lagrène (guitare), Larry Grenadier (contrebasse), Mini Cinelu (percussions)
Album Storyteller (2018)Label Naïve (NJ628811) - 18h21
King of Belgium - 18h29
Stars fell on alabama JOHNNY SMITHStars fell on alabamaJOHNNY SMITH
Album Moonlight in Vermont (1952)Label EMI (7977472) - 18h34
La danse des souris LOUIS FAVRE (Compositeur)La danse des sourisLOUIS FAVRE (Compositeur), GRATITUDE TRIO
Album Gratitude III (2018)Label AUTOPRODUCTION - 18h38
La révélation de Pascal (Brutal) ANNE QUILLIER (Compositeur)La révélation de Pascal (Brutal)ANNE QUILLIER (Compositeur), ANNE QUILLIER, BLAST
Album Drifting (2018)Label LABEL PINCE OREILLES - 18h45
Ancient cape ABDULLAH IBRAHIMAncient capeABDULLAH IBRAHIM
Album Desert flowers (1992)Label ENJA - 18h51
Stomp of king porter THE MANHATTAN TRANSFERStomp of king porterTHE MANHATTAN TRANSFER
Album Swing (1997)Label ATLANTIC - 18h54
Red Clay Jack WilkinsRed ClayFreddie Hubbard. (Compositeur), Jack Wilkins (guitare électrique), Mike Moore (basse), Bill Goodwin (batterie)
Album Windows (1973)Label WeWantSounds
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