L'actualité du jazz : Ilhan Ersahin, Istanbul à Brooklyn

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« Solar Plexus » est un quatrième album ambitieux qui voit Ilhan Ersahin et sa formation Istanbul Sessions faire fusionner l’énergie et le vocabulaire jazz avec un environnement résolument électronique pour un résultat fiévreux et captivant, sous la houlette de Dave Harrington (moitié du duo Darkstar aux côtés de Nicolas Jaar).

Ilhan Ersahin est un personnage comme le monde de la musique moderne en enfante peu. Touche-à-tout, le saxophoniste, patron de l’emblématique label Nublu Records et gérant du club new-yorkais du même nom s’est construit sur un mélange culturel pour le moins singulier, entre Istanbul (la patrie de son père) et Stockholm (où il est né). 

Un contexte riche en contrastes culturels qui se reflète dans sa musique, depuis ses tous premiers enregistrements. Aussi à l’aise sur le terrain jazz new-yorkais de l’East Village des années 90 que lorsqu’il explore la musique modale turque ou qu’il est en quête de nouvelles frontières musicales au sein du groupe Wonderland dans les années 2000, llhan Ersahin fait preuve d’une curiosité et d’une ouverture comme peu de musiciens de son milieu.

La création du groupe Istanbul Sessions en 2008 est un aboutissement logique de cette démarche : créé aux côtés du contrebassiste Alp Ersonmez, du batteur Turgup Alp Bekoglu et du percussionniste Izzet Kizil, Istanbul Sessions entend dès ses débuts dépasser les limites du jazz conventionnel en s’ouvrant à ce qui l’entoure, électronique, rock, influences orientales, à l’image de Nublu Records et de sa cohorte de musiciens de tous horizons (Butch Morris, Calibro 35, Nublu Orchestra, Cometa…). 

Après avoir tourné dans le monde entier (New-York, Istanbul, Paris, Sao Paulo, Londres, Skopje…), Istanbul Sessions est de retour avec « Solar Plexus » avec quelques invités de luxe : Erik Truffaz, Nils Petter Molvaer, Ibrahim Maalouf, Arto Tuncboyacian…À l’arrivée, un son singulier qui doit beaucoup à l’apport du musicien originaire de Brooklyn Dave Harrington. Déjà à la manoeuvre pour un remix électro fiévreux de Night Ride en 2015, Dave Harrington prolonge cette collaboration avec Ilhan Ersahin en apportant, instruments en main et derrière la console, cette touche de modernité et d’ouverture salutaire qui met « Solar Plexus » sur orbite, au-delà de toutes les considérations de genres musicaux ou de frontières stylistiques. 

Un aboutissement après dix ans de travail des Istanbul Sessions qui donne à « Solar Plexus » des allures de voyage spatial sans retour : depuis les rythmiques hypnotiques de Farewell To Earth jusqu’au bout de la voie lactée sur Arrival, le tout parsemé de solos imperturbables d’Ilhan Ersahin et de moments de combustion spontanée sous l’agitation des synthés et effets de Dave Harrington. Peut-être aujourd’hui le disque qui traduit le mieux la personnalité d’Ilhan Ersahin : sous la lave et la roche en fusion, un tapis d’étoiles dont la lumière ne faiblit jamais.

Programmation musicale

Ilhan Ersahin's Istanbul Sessions « Solar Plexus »
Arrival Farewell to Earth  (Ilhan Ersahin)
Nublu

Ilhan Ersahin's Istanbul Sessions « Solar Plexus »
Jupiter Window (Ilhan Ersahin)
Nublu

Okay Temiz « Chila ChilaX »
Estergon kalesi  (Trad., arrt Okay Temliz)
Sonet 809

Al Akhareen « Al Akhareen »
Al Kalimat  (Osloob, Naissam Jalal)
Les Couleurs du son 238926

Terry Pollard « A Detroit Jazz Legend »
Nutty Notes (Terry Gibbs)
Fresh Sound 954

Margeaux Lampley « A Tribute to Michael Jackson »
Wanna Be Sstartin' Something (Michael Jackson)
Fuschia Jazz 003

Arnaud Dolmen « Tonbé lévé »
Mèsi la fanmi (part 3) (Arnaud Dolmen)
Autoprod 3341348433936

Pierre de Bethmann « Shifters »
Mono (Pierre de Bethmann)
Aléa 010

Idris Ackamoor, The Pyramids « An Angel Fell »
Tinoge (Idris Ackamoor)
Strut