Aujourd'hui, les quatre premiers albums Blue Note du saxophoniste, réédités dans le coffret Mosaic.
Le saxophoniste Hank Mobley (1930-1986) fut l'un des membres fondateurs des Jazz Messengers et à ce titre le son d'une époque. Le critique américain Leonard Feather avait trouvé une image parfaite pour le décrire : « **Le champion du sax ténor, catégorie mi-lourds ** » ! Histoire de signifier qu’il dégageait moins d’agressivité qu’un John Coltrane, décochait moins de directs ravageurs qu’un Sonny Rollins, mais affichait plus de punch qu’un Stan Getz.
En fait, bien plus que le son, deux choses sont remarquables chez Hank Mobley : l’architecture de ses solos et sa dimension de compositeur. Deux qualités qui expliquent une discographie incroyablement prolifique, tant comme leader (31 albums entre 1955 et 72) que comme sideman auprès du gotha du hard bop, particulièrement Art Blakey et les Jazz Messengers, Kenny Burrell, Donald Byrd, Sonny Clark, Miles Davis, Kenny Dorham, Kenny Drew, Curtis Fuller, Dizzy Gillespie, Freddie Hubbard, Elvin Jones, Lee Morgan, Max Roach, Horace Silver ou Jimmy Smith…
Il dut interrompre sa carrière au milieu des années 70 à cause de problèmes pulmonaires. À quelques exceptions près (2 albums chez Savoy en 1956-57, 3 pour Prestige en 1956 et le dernier chez Muse en 1972), la totalité de sa discographie en leader se trouve chez Blue Note.
Mosaic a réédité en un coffret de 6 CD ses 9 albums enregistrés en studio durant les années 50 : « The Complete Blue Note Hank Mobley Fifties Sessions » . À ses côtés, quelques trompettistes majeurs - Art Farmer, Lee Morgan, Donald Byrd et Bill Hardman – et les super pointures de l’époque : Horace Silver, Art Blakey, Paul Chambers, Milt Jackson, Art Blakey, Bobby Timmons, Wilbur Ware, Sonny Clark, Art Taylor, Wynton Kelly… C'est pour ce genre de groupes que l'on a eu raison d'inventer le qualificatif de all-stars !
À noter que les neuf albums réédités (dont six la même année 1957) portent pour la plupart le nom du saxophoniste en titre principal. Une anomalie onomastique dans l’art de donner des titres évocateurs aux albums de jazz… Ce sont « The Hank Mobley Quartet » (1955), « Hank Mobley Sextet (56), « Hank Mobley and His All-Stars » (57), « Hank Mobley Quintet » (57), « Hank » (57), « Hank Mobley » (57), « Curtain Call » (57), « Poppin’ » (57) et « Peckin’ Time » (58).
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