Makaya McCraven décrypte le patrimoine Blue Note

Makaya McCraven
Makaya McCraven - Michael McDermott
Makaya McCraven - Michael McDermott
Makaya McCraven - Michael McDermott
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Figure incontournable de la scène jazz internationale depuis son album choral “Universal Beings” et sa réinterprétation de l’album-testament de Gil Scott-Heron, le batteur et producteur Makaya McCraven a été invité - vingt ans après Madlib - à revisiter le catalogue du label Blue Note.

Au sommaire aujourd'hui

  • Makaya McCraven à la Une

Entouré de musiciens de premier ordre - dont le guitariste Jeff Parker, le trompettiste Marquis Hill, le vibraphoniste Joel Ross et le saxophoniste Greg Ward, Makaya McCraven propulse la musique d’Art Blakey, Clifford Brown, Horace Silver ou Kenny Dorham dans le 21ème siècle.

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"Deciphering the Message"
"Deciphering the Message"

Makaya McCraven est un artiste qui maîtrise allègrement l’art du sample, tel qu’il l’a démontré avec les nombreux albums et mixtapes qu’il a orchestrés au cours de sa carrière. Son jeu rappelle celui de certains des producteurs/beatmakers hip-hop les plus respectés comme J Dilla ou Madlib pour ne citer qu’eux. Mais là où ces derniers exhumaient des sons obscurs du passé, Makaya McCraven, batteur et producteur originaire de Chicago, sample ses propres enregistrements lors de sessions d’improvisation données à travers le monde, pour les sculpter sans relâche afin d’en extirper toute la richesse et mettre en lumière le contraste des humeurs. “Ensuite nous pouvons le transmettre à une autre personne qui peut encore tout renverser”, explique-t-il à l’occasion du documentaire Universal Beings sorti en 2020. “Libre à nous de pouvoir également le remettre à notre sauce par la suite… j’adore trouver des façons créatives de pousser la musique vers un cinquième ou sixième niveau”.

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Ce modus operandi a non seulement valu à Makaya McCraven de créer son propre espace au sein de la scène jazz, mais lui a également permis d’attirer les amateurs de rap et d’ambient. Pour ce nouvel album, “ Deciphering The Message, Makaya McCraven a scruté le répertoire du prestigieux label Blue Note Records afin de proposer ses propres relectures d’Art Blakey, Horace Silver, Clifford Brown, Dexter Gordon, Kenny Dorham, ou Hank Mobley, entre autres.

Makaya McCraven s’est lancé sur ce nouveau projet après avoir remixé “I’m New Here”, l’album final de Gil Scott-Heron sorti en 2010. Intitulée “We’re New Again”, cette relecture aussi émouvante que l’original ré-imaginait les luttes du poète confronté à la perte, au quotidien et au regret_._ Gardant la voix baryton de Scott-Heron comme point focal, Makaya McCraven replongeait l’interprète dans son esthétique naturelle soul et jazz. Avec “Deciphering The Message”, c’est l’intégrité de la musique originale de Blue Note que Makaya McCraven s’attache désormais à préserver, en y apportant un lifting moderne, pour le bénéfice de ceux qui ne connaissent le label qu’à travers la collection de vinyles de leurs grands-parents.

Jazz Club

Les artistes en question n’étaient alors pas tous des légendes et l’intention de Makaya McCraven était de les saisir dans leur ascension. “Je voulais me concentrer sur ce catalogue datant d’une certaine époque", explique-t-il.Depuis le début, je suis inspiré par l’idée que ces jeunes musiciens enchaînaient les groupes comme un rite de passage.” À cette époque, il n’était pas rare d’entendre ces artistes jouer des mélodies similaires avec différents groupes et sur plusieurs albums afin d’ajouter leur patte à ces standards du genre. Makaya McCraven souhaitait explorer le concept du sampling dans le contexte du jazz traditionnel. “À mes yeux, tout cela est lié d’une façon plus globale”, confie-t-il. “J’ai choisi des titres qui m’inspiraient, et tout s’est imbriqué de cette façon-là.

Alors que “Deciphering The Message” revient sur plusieurs années de l’histoire de Blue Note, il est présenté comme une session continue qui a lieu dans une seule salle lors d’un unique concert. C’est “Pee Wee” Marquette, le maître de cérémonie du Birdland Jazz Club entre 1949 et 1965, que l’on entend à la narration, un indice qui situe l’album quelque part dans la transition entre le bop et hard bop. Il y a une certaine décontraction tout au long du disque, ce qui n’étonnera pas ceux qui suivent de près le travail de Makaya McCraven. Mais là où ses précédents albums “In The Moment” et “Universal Beings” capturaient des univers musicaux plus récents, celui-ci présente une bande originale d’une période dans laquelle McCraven a abondamment puisé. Cette juxtaposition est d’autant plus évidente sur Tranquillity où après une introduction de Marquette, Makaya McCraven insère des percussions plus contemporaines et assemble des lignes de cuivres qui font rentrer le morceau du vibraphoniste Bobby Hutcherson (extrait de l’album “Components” sorti en 1965) de plain-pied dans le XXIème siècle.

Open jazz
54 min

À d’autres moments, la pièce hard bop Frank’s Tune du pianiste Jack Wilson (extrait de l’album “Easterly Winds” sorti en 1967_)_ se démarque par des arrangements R&B très années 80, un groove chancelant two-step, des accords flottants de guitare joués par Jeff Parker et le son de flûte délicat de De’Sean Jones. Un autre petit bijou de cette série est Autumn In New York, triomphant pendant près de six minutes pour faire entrer la ballade romantique flâneuse de Kenny Burrell _(_extrait de Blue Lights, Vol. 1”) dans une marche hypnotique au tempo plus appuyé avec ses sons de cuivres étouffés et ses ambiances douces, capturant parfaitement l’imaginaire d’une ballade autour du lac Michigan. Sur A Slice Of The Top, un remake du titre éponyme issu d’une session d’Hank Mobley en 1966, Makaya McCraven inverse les solos du saxophoniste avec ceux du trompettiste Lee Morgan pour redoubler d’effort sur les batteries qui trônent désormais sur le titre. “Lorsque j’assemble les pièces du puzzle, je cherche à créer cette narration qui permet à l’auditeur de sentir qu’il vient d’être propulsé dans cet univers, ce mouvement,” précise Makaya McCraven. “Mon intention est de livrer un véritable album, et non une simple série de titres.

Le travail de compilation a commencé au début de l’année 2020, avant le début de la crise sanitaire. “Nous allions partir en tournée et donner de grands concerts” se souvient-il, “et je commençais déjà à mettre des boucles de côté et préparer une partie du processus parce que je voulais pouvoir prendre mon temps.” Après la confirmation de la pandémie et l’annonce que les concerts et tournées seraient mis en suspens, il décide de faire une pause et déménage avec sa famille à Hawaii. C’est là qu’il sélectionne les titres à revisiter avant de terminer l’album une fois de retour à Chicago, en compagnie de son équipe de musiciens fétiches pour ajouter des éléments enregistrés aux classiques choisis. Makaya McCraven a toujours préféré la collaboration entre artistes, cette énergie échangée lors de sessions conduites entre personnes, plutôt que la création solitaire. Cela reste le cas avec ce projet : “Deciphering The Message” est l’occasion d’inviter le vibraphoniste Joel Ross, le trompettiste Marquis Hill, le saxophoniste alto Greg Ward, les guitaristes Matt Gold et Jeff Parker, le bassiste Junius Paul et De’Sean Jones au saxophone ténor et à la flûte. “La musique recèle son lot de camaraderie et offre ce lien social,” reconnaît Makaya McCraven à propos de cet album et du processus créatif en général. “Cela m’inspire et fait partie de l’esprit des collaborations à mes yeux. Les leaders de groupe existent bien sûr, mais la force collective et les voix et sons de chacun, la façon dont ils s’influencent l’un, l’autre, constituent ce tissu qui fait mouche et donne cette réalité scénique.

Open jazz
1h 58

Ainsi “Deciphering The Message” lie le passé et le présent, prouvant que les musiciens créent leur légende en empruntant les mêmes chemins que leurs pairs animés de la même sensibilité, avec l’intention de toucher au même but. Makaya McCraven et sa troupe, constituée de Jeff Parker, Junius Paul, Joel Ross et Marquis Hill, à l’image d’Art Blakey & The Jazz Messengers, œuvrent pour livrer de la musique de qualité. À cet effet Makaya McCraven espère que l’album offrira une écoute aussi éducative que divertissante. “Je cherche toujours à créer de la musique qui met les gens en relation d’une façon ou d’une autre, qui fait que les gens bougent leur tête spontanément, ressentent quelque chose ou soient transportés ailleurs", confie-t-il.J’espère que leur curiosité sera piquée assez pour qu’ils aillent découvrir la source de la musique s’ils l’ont à disposition. La musique que nous créons aujourd’hui emprunte cette même route, elle est connectée et donc je souhaite honorer cette tradition et présenter un album dont les gens pourront ressentir les émotions”. 
(extrait du communiqué de presse)

Programmation musicale

  • 18h07
    A Slice of the Top (aka ""Sliced Off The Top"")
    A Slice of the Top (aka ""Sliced Off The Top"")
    Makaya McCraven
    A Slice of the Top (aka ""Sliced Off The Top"")

    Hank Mobley. (Compositeur), Makaya McCraven. (Compositeur), Makaya McCraven (batterie, basse, percussions), Lee Morgan (trompette), James Spaulding (saxophone alto), Hank Mobley (saxophone ténor), Howard Johnson (tuba), Kiane Zawadi (euphonium), McCoy Tyner (piano), Bob Cranshaw (basse), Billy Higgins (batterie), Pee Wee Marquette (Spoken Words)

    Album Deciphering the message (2021)
    Label BLUE NOTE
  • 18h11
    Wail bait (aka ""wait bail"")
    Wail bait (aka ""wait bail"")
    Makaya Mac Craven
    Wail bait (aka ""wait bail"")

    Jeff Parker, Matt Gold, Greg Ward, Joel Ross

    Album Deciphering the message (2021)
    Label BLUE NOTE
  • 18h14
    Autumn in New York (aka ""Spring in Chicago"")
    Autumn in New York (aka ""Spring in Chicago"")
    Makaya McCraven
    Autumn in New York (aka ""Spring in Chicago"")
    Album Deciphering the message (2021)
    Label BLUE NOTE
  • 18h21
    Autumn in New York
    Autumn in New York
    Kenny Burrell
    Autumn in New York

    Vernon Duke. (Compositeur), Kenny Burrell (guitare), Bobby Timmons (piano), Sam Jones (contrebasse), Art Blakey (batterie)

    Album Blue Lights (1958)
    Label Blue Note (1 596)
  • 18h29
    Eight Twenty
    Eight Twenty
    Jared Schonig
    Eight Twenty

    Jared Schonig. (Compositeur), Jared Schonig (batterie), Marquis Hill (trompette), Godwin Louis (saxophone alto), Luis Perdomo (piano), Matt Clohesy (contrebasse)

    Album Two Takes - Vol.1 : Quintet
    Label ANZIC RECORDS (ANZ0075)
  • 18h36
    More of the Same
    More of the Same
    John Dennis
    More of the Same

    Thad Jones. (Compositeur), John Dennis (piano), Thad Jones (trompette), Charles Mingus (contrebasse), Max Roach (batterie)

    Album The Debut Sessions (2021)
    Label Fresh Sound (FSRCD1106)
  • 18h43
    Mix
    Mix
    Clément Abraham
    Mix

    Clément Abraham. (Compositeur), Clément Abraham (batterie), Johan Blanc (trombone), Nicolas Péoc'h (saxophone alto), Charles Bordais (piano), Simon Le Doaré (contrebasse)

    Album Joy Spring (2021)
    Label Autoproduction (005)
  • 18h49
    Mosaic of Beauty
    Mosaic of Beauty
    Joey Alexander
    Mosaic of Beauty

    Joey Alexander. (Compositeur), Joey Alexander (piano), Larry Grenadier (contrebasse), Kendrick Scott (batterie)

    Album Warna
    Label VERVE
  • 18h55
    View From a Bird
    View From a Bird
    Chet Doxas
    View From a Bird

    Chet Doxas. (Compositeur), Chet Doxas (saxophone ténor), Ethan Iverson (piano), Thomas Morgan (contrebasse)

    Album You Can't Take it With You (2021)
    Label Whirlwind (706323)

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