Si la disparition de John Abercrombie a privé le jazz de l'un de ses plus grands guitaristes, elle a aussi arraché à Marc Copland son ami proche et collaborateur de longue date. La publication de « John, Piano Solo » était attendue comme une évidence.
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- Marc Copland à la Une
Le respect mutuel et l'influence entre les deux hommes ne se limitaient pas aux notes et aux concerts. "Quand nous avions tous les deux la vingtaine, John a eu une énorme influence morale et esthétique sur moi", dit Marc Copland. "Je l'ai rencontré quand j'étais très jeune et ambitieux. Son intégrité musicale, son honnêteté et son mépris pour les pièges du métier m'ont complètement fait changer d'avis. J'ai tout de suite vu que c'était un musicien de premier ordre, qui voulait simplement faire de la bonne musique sans laisser rien d'extérieur s'interposer. Je me sentais totalement indigne de jouer avec un esprit aussi intègre - moi avec mon agitation new-yorkaise et mon désir de réussir. C'est grâce à mon amitié avec John que j'ai compris : même si j'ai essayé de l'ignorer, les valeurs que John incarnait se sont avérées être les miennes aussi".
Au cours de sa longue carrière, le pianiste Marc Copland a conservé la réputation d'un styliste singulier, d'un innovateur harmonique et d'un improvisateur doué d'un sens unique du toucher. Une grande partie de sa production enregistrée au cours des décennies a été réalisée en duos, trios et quartets. Pourtant, dès son premier piano solo, “Poetic Motion” (Sketch records), il a fait preuve d'un talent étonnant pour réussir un album solitaire tout en évitant la pyrotechnie inutile, son principal souci étant de donner du cœur à la musique. Il a été surnommé "le poète du piano" par Télérama, et le magazine suisse Jazz’n’More l'a mis en couverture avec le titre "The piano whisperer". Au fil des ans, d'autres albums de piano solo ont suivi : “Time Within Time” (HatOlogy) et “Alone” (Pirouet). Puis, en 2018, est sorti “Gary”, un album de compositions de Peacock en hommage à son compagnon de longue date Gary Peacock. Heureusement, le regretté bassiste a pu apprécier cet enregistrement avant sa mort prématurée.
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John Abercrombie est décédé en août 2017. Son décès a privé le monde du jazz de l'un des ses guitaristes phares des cinquante dernières années. John Abercrombie était l'un des rares musiciens qui composait et jouait de la musique comme il l'avait fait durant sa vie, de manière directe, sans prétention d'aucune sorte, et avec une passion pour l'exploration, s'efforçant constamment de s'aventurer plus loin sur son propre cheminement dans le jazz. Ce guitariste composait comme il jouait, simple et direct en apparence, mais plein de rebondissements inattendus, comme une tape sur l'épaule, un secret partagé pour dire "écoutez attentivement, il se passe plus de choses ici que vous ne le pensez". Sa production de quelque deux cents compositions reflète une grande variété d'humeurs et de textures, mais comme tout grand art, son style de composition ne ressemble à celui de personne d'autre.
La longue association de Marc Copland avec John Abercrombie a commencé avec leur apparition en 1971 au sein du quartet de Chico Hamilton, et s'est poursuivie jusqu'à leur dernière tournée, en décembre 2016. Ils se sont produits et ont enregistré au fil des ans en tant que membres de leurs groupes respectifs, mais aussi en duo. Le dernier quartet de John, avec Copland, Drew Gress et Joey Baron, a passé plusieurs années à tourner dans le monde entier et a enregistré deux albums pour le label ECM. Une très longue association.
En collaboration avec le producteur Philippe Ghielmetti et le producteur associé Stéphane Oskeritzian, Marc Copland a sélectionné pour “John” des morceaux allant de Timeless, la chanson titre du premier album de John Abercrombie, à Sunday School et Flip Side, de son dernier album ECM. Entre les deux, on trouve des compositions émanant de divers projets dans son catalogue. Remember Hymn, dédié à la mémoire du percussionniste Colin Walcott, a été enregistré avec Michael Brecker et des synthétiseurs de guitare. Avenue et Isla ont été écrites pour le duo de John avec le guitariste acoustique Ralph Towner ; Sad Song a été joué par le quartet de John avec le violoniste Mark Feldman ; et Vertigo est apparu sur "39 Steps", l’album des débuts du dernier quartet du guitariste.
Programmation musicale
- 18h07
Timeless Marc CoplandTimelessJohn Abercrombie. (Compositeur), Marc Copland (piano)
Album John (2020)Label [Illusions] Mirage (IM4005) - 18h15
Isla Marc CoplandIslaJohn Abercrombie. (Compositeur), Marc Copland (piano)
Album John (2020)Label [Illusions] Mirage (IM4005) - 18h21
- 18h28
The Be-Bop Bounce Martha Davis & His Torrid TrioThe Be-Bop BounceHorne (Compositeur), Martha Davis (voix, piano), Ulysses Livingston (guitare), NSP (contrebasse)
Album Jazz Ladies : the Singing Pianists 1926-1961 (2021)Label Frémeaux & Associés (FA5776) - 18h33
The Eternal Triangle Dizzy Gillespie, Sonny Rollins, Sonny StittThe Eternal TriangleSonny Stitt. (Compositeur), Dizzy Gillespie (trompette), Sonny Rollins (saxophone ténor), Sonny Stitt (saxophone ténor), Ray Bryant (piano), Tommy Bryant (contrebasse), Charlie Persip (batterie)
Album Sonny side up (1958)Label VERVE - 18h48
A Sleepin' Bee Vinnie SperrazzaA Sleepin' BeeHarold Arlen. (Compositeur), Truman Capote. (Compositeur), Vinnie Sperrazza (batterie), Jacob Sacks (piano), Masa Kamaguchi (contrebasse)
Album Play Harold Arlen (2020)Label Fresh Sound (FSNT604) - 18h55
Fools Fall in Love Yaala BallinFools Fall in LoveIrving Berlin. (Compositeur), Yaala Ballin (voix), Michael Kanan (piano), Chris Flory (guitare), Ari Roland (contrebasse)
Album Yaala Ballin sings Irving Berlin (2021)Label STEEPLE CHASE
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