Pour marquer les 10 ans de Rhythms of Resistance, “Un Autre Monde” paraît chez Les Couleurs du Son. On y découvre un aspect insoupçonné de l’imaginaire de Naïssam Jalal qui présente un répertoire à deux visages : une version pour quintet et une version pour orchestre symphonique.
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- Naïssam Jalal à la Une
Écrire un nouveau répertoire pour ce quintet n’était pas chose simple. Je voulais poursuivre ma route sans revenir sur mes pas. Ma musique est l’expression des géographies multiples qui m’habitent ; une musique ancrée dans les traditions extra occidentales et tournée vers l’inconnu. Dans mes 2 albums précédents j’ai parlé de moi-même et du monde en ce qu’il me touche, me bouleverse, me blesse ou m’enivre. Un monde fou à la fois d’une extrême violence et d’une grande beauté. C’est ce monde qui m’inspire et qui continuera de m’inspirer.
“Un Autre Monde” dénonce les catastrophes sociales et écologiques du monde actuel mais pointe aussi vers un monde empathique et aimant. Un disque qui milite pour le rêve et le refus de baisser la tête.
“Aujourd’hui nous avons tous le sentiment d’arriver à la fin d’un cycle, au bout d’une époque. Le capitalisme qui depuis deux siècles, tend à générer toujours plus de profit, à l’infini, aux dépends de nos vies, met maintenant en péril la survie de notre espèce. L’écart de plus en plus indécent qui nous sépare des détenteurs du pouvoir politique et financier, nous épuise en même temps qu’il nous désespère. Nos libertés individuelles et nos droits sociaux disparaissent, et partout, des révoltes éclatent, opposant les peuples à une répression violente. Trop souvent, nos difficultés à vivre dignement engendrent une peur dans laquelle s’enracinent des idéologies fascistes et xénophobes. Nous avons tous le sentiment qu’il nous faut imaginer un autre monde.
J’ai voulu explorer de nouveaux territoires au niveau du sens comme de la matière sonore, et continuer inlassablement à mélanger les esthétiques, les traditions pour laisser fleurir Un Autre Monde. Ce monde qu’on rêve, ce monde aux frontières ouvertes, perméables et mouvantes, aux identités multiples et choisies. Ce monde où l’autre et le même se mêleraient dans le respect et la curiosité, où la notion de tolérance laisserait la place à celle d’amitié. Ce monde où notre rapport au vivant se fonderait sur l’équilibre et non sur la prédation, dans lequel notre imaginaire serait libéré des « valeurs » matérielles. Cet autre monde dans lequel nous pourrions vivre si les guerres, la haine et l’argent ne nous empêchaient pas de le façonner dans l’argile de nos rêves.
Un Autre Monde, pour remettre un peu de lumière dans notre quotidien. Et renouer avec l’espoir que cet autre monde peut être le monde de demain. Naïssam Jalal
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Composer, du Quintet à l’Orchestre…
J’avais envie d’écrire un nouveau répertoire pour le quintet lorsque que j’ai posé les bases de ces nouveaux morceaux en 2017. Quelques mois plus tard je jouais à Brest. Xavier Lejeune directeur de l’Estran théâtre de Guidel est venu m’écouter et m’a dit qu’il voulait m’accueillir comme compositrice associée sur les deux prochaines saisons et qu’il aimerait me donner la possibilité d’écrire pour un grand ensemble. Je lui ai demandé grand comment, il m’a répondu symphonique. J’étais à la fois enthousiaste et inquiète. Est-ce que j’allais savoir faire sonner un ensemble aussi grand alors que je n’avais jamais écrit pour autant de pupitres ? Est-ce qu’un orchestre classique saurait jouer une musique avec des clivages rythmiques extrêmement complexes ? Fallait-il faire des concessions sur ma façon de composer ? Serait-il possible de tourner avec un orchestre pour faire entendre ce travail ou bien allais-je travailler des mois pour écrire un répertoire qui serait joué une dizaine de fois ? Alors l’idée d’écrire une sorte de concerto grosso pour quintet et orchestre symphonique a lentement fait son chemin dans mon esprit. J’avais de toutes façons, envie d’écrire pour le quintet. Et puis, le quintet pourrait servir de repère, de moteur à l’orchestre sur toutes les équivalences rythmiques, me permettant de ne pas faire de concessions sur la difficulté de la musique que je compose.
J’ai donc repris l’écriture de ce répertoire avec l’orchestre en tête. Parfois j’écrivais les parties d’orchestre puis réduisait pour que cela soit jouable en quintet, parfois au contraire je partais de la musique en quintet et j’arrangeais pour élargir à l’orchestre. Plusieurs musiciens que je connais m’ont conseillé de m’en remettre à un arrangeur qui savait faire sonner un orchestre car je m’embarquais dans quelque chose de trop grand. Xavier Lejeune m’a lui aussi proposé les services d’un arrangeur qu’il connaissait et qui est par ailleurs très talentueux. Mais j’étais persuadée que personne d’extérieur à mon esprit ne serait capable de retranscrire pour orchestre la musique que j’avais en tête. Pour gagner en mobilité rythmique de l’orchestre, j’ai commencé par le réduire au quart de son effectif, c’est à dire, en gardant le même nombre de pupitres mais en réduisant le nombre de musiciens par pupitre. Zahia Ziouani à qui j’ai demandé de diriger cette symphonie, que je remercie pour son investissement et son écoute, m’a donné des conseils précieux sur l’indication des nuances, des coups d’archets, et de tout un tas de petits détails auxquels je n’aurais pas forcément pensé écrire sur une partition. J’ai essayé de brouiller les rôles entre « solistes » et orchestre. Je suis plutôt partie du principe qu’il s’agissait de deux orchestres au sein desquels pouvaient se dégager des parties solistes pour former un seul grand ensemble. On trouve donc des moments où la trompette et le cor de l’orchestre vont jouer le thème principal avec la flute et le sax du quintet par exemple, à d’autres moments, la section des cordes va doubler la voix sur le thème pendant que la batterie et la contrebasse du quintet vont se trouver dans un rôle d’accompagnement. Cette façon de considérer les deux ensembles m’a permis de créer une unité pour tenter d’effacer les frontières qui séparent le quintet de l’orchestre symphonique. “ Naïssam Jalal
Inspirée par ses immersions en milieu hospitalier,
Naïssam Jalal compose actuellement « Rituels de guérisons » pour un nouveau quartet qui verra le jour en 2021 avec son complice Claude Tchamitchian, le violoncelliste Clément Petit et le batteur Nasheet Waits. Une nouvelle preuve de sa conception humaniste de la création musicale et du partage généreux de son immense talent.
(extrait du communiqué de presse)
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Programmation musicale
- 18h07
Buleria Sarkhat Al Ard Naissam Jalal & Rhythms Of ResistanceBuleria Sarkhat Al ArdNaissam Jalal, Mehdi Chaib, Karsten Hochapfel, Damien Varaillon
Album Un autre monde (2021)Label LES COULEURS DU SON - 18h15
Hymne à la noix Naïssam Jalal & Rhythms Of ResistanceHymne à la noixNaïssam Jalal. (Compositeur), Naïssam Jalal ((flûte, voix), Mehdi Chaib (saxophone ténor, karkab), Karsten Hochapfel (guitare), Damien Varaillon (contrebasse), Arnaud Dolmen (batterie)
Album Un autre monde (2021)Label LES COULEURS DU SON - 18h24
Bolivia Gato BarbieriBoliviaGato Barbieri. (Compositeur), Gato Barbieri (flûte, saxophone ténor), Lonnie Liston Smith (piano), Jean-François Jenny-Clark (contrebasse), Airto Moreira (batterie), James M'Tume (congas)
Album Bolivia (1973)Label BMG - 18h33
Samawi JisrSamawiMohcine Ramdan. (Compositeur), Niko Schabel (clarinette basse), Wolfi Schlick (sousaphone), Gergely Lukacs (trompette), Mohcine Ramdan (gembri, voix), Ehab Abou Fakher (alto), Roman Bunka (oud), Luis Borda (guitare), Vladislav Cojocaru (accordéon), Marja Burchard (piano), Dine Doneff (contrebasse), Severin Rauch (batterie), Ayman Mabrouk (percussions), Matthias Gmelin (batterie)
Album Too Far Away (2020)Label Free Soul Inc (FREESOULINC006) - 18h39
Here Comes Cookie Cleo BrownHere Comes CookieMack Gordon. (Compositeur), Cleo Brown (piano, voix), Perry Botkin (guitare), Artie Bernstein (contrebasse), Gene Krupa (batterie)
Album Jazz Ladies : the Singing Pianists 1926-1961 (2021)Label Frémeaux & Associés (FA5776) - 18h44
West End Blues Louis ArmstrongWest End BluesKing Oliver. (Compositeur), Clarence Williams. (Compositeur), Louis Armstrong (tompette, voix), Fred Robinson (trombone), Jimmy Strong (clarinette), Earl Hines (piano), Mancy Cara (banjo), Zutty Singleton (batterie)
Album Best Of The Hot 5 & Hot 7 Recordings (2002)Label Columbia (5086042) - 18h49
Trapezoid New FacesTrapezoidBehn Gillece. (Compositeur), Brandon Lee (trompette), Markus Howell (saxophone alto), Nicole Glover (saxophone ténor), Caili O'Doherty (piano), Adi Meyerson (contrebasse), Cory Cox (batterie)
Album New Sounds (2021)Label Posi-Tone (8214) - 18h54
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation