La star du saxophone alto Rudresh Mahanthappa célèbre ses influences avec “Hero Trio”, une session comprenant les musiques de Charlie Parker, Stevie Wonder, Keith Jarrett, Ornette Coleman et Johnny Cash. “Hero Trio” paraît sur Whirlwind.
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- Rudresh Mahanthappa à la Une
"Si je pense à la musique qui m'a inspirée, le saxophone de Charlie Parker est en haut de ma liste. Ces airs sont parmi les premiers que j'ai entendus. Toutes ces pièces ont eu un impact puissant sur moi".
Le premier album de Rudresh Mahanthappa consacré à des compositions qui ne sont pas les siennes met en scène ses compagnons de longue date, François Moutin et Rudy Royston. La dernière fois que Rudresh Mahanthappa est entré en studio avec le bassiste François Moutin et le batteur Rudy Royston, ils ont enregistré l'un des albums les plus acclamés de la décennie, ”Bird Calls”, en 2015 (ACT). La session en quintet avec le pianiste Matt Mitchell et le trompettiste Adam O'Farrill présentait les compositions originales de l'altiste inspirées par l'architecte bebop Charlie Parker. À bien des égards, son nouvel album “Hero Trio” accompagne “Bird Calls”, mais cette fois-ci, Rudresh Mahanthappa s'inspire directement de l'ensemble des musiques qui l’ont influencé. “Hero Trio” commence et se termine avec Bird.
"Je pense que c'est une sorte de continuation", dit Rudresh Mahanthappa, dont les responsabilités de père et de directeur du jazz à l'université de Princeton en 1979 l'ont gardé près de chez lui à Montclair, dans le New Jersey, ces dernières années.
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Le trio avec François Moutin et Rudy Royston a émergé des concerts avec le quintet de “Bird Calls” lorsque les balances leur ont donné de brèves occasions de jouer dans un cadre dépouillé. Mais leurs liens remontent à des décennies. Lui et Rudy Royston étaient copains dans la région de Boulder/Denver, et ils ont joué ensemble dans un groupe au début des années 1990. Après être restés sans contact pendant de nombreuses années, ils ont renoué des liens lorsque Royston a emménagé à New York il y a une dizaine d'années. Depuis, Rudy Royston est devenu l'un des musiciens les plus recherchés, sur une scène débordant pourtant de batteurs au talent exceptionnel. François Moutin est également très demandé. Rudresh Mahanthappa a rencontré le bassiste à l'automne 1997, quelques semaines après avoir déménagé à New York, et ils ont souvent collaboré depuis. Par contre, le bassiste et le batteur n'avaient pas beaucoup joué ensemble avant “Bird Calls”, "mais ils se sont parfaitement entendus et ont tout de suite bien sonné ensemble", dit Rudresh Mahanthappa.
L'album s'ouvre et se termine avec les arrangements de Mahanthappa de classiques de Parker que Bird a enregistrés pour la première fois dans les années 1940, commençant par une flambée de changements de rythme dans Red Cross et se terminant par une course tout aussi féroce à travers Dewey Square (également connu sous les noms de Prezology et Bird Feathers). Entre les deux, le trio se replonge dans le recueil de chansons de Bird, en faisant référence au rebondissement du mambo sur Barbados, puis en passant au 26-2 de Coltrane, une adaptation du Confirmation de Bird. Une galerie des glaces vertigineuse, les représentations sont si riches et évocatrices qu'il est difficile de ne pas souhaiter un plongeon complet dans l'ornithologie. Pour Rudresh Mahanthappa, ce sont des pièces fondamentales. "Ils ont un sens de l'humour vraiment unique dans les canons esthétiques de Parker", dit-il. "Barbados a ce côté quasi-caribéen, et Red Cross ou Dewey Square génèrent une dynamique bien spécifique”.
Rudresh Mahanthappa a rencontré Keith Jarrett à l'université lorsqu'un ami lui a dit qu'il devait aller voir le pianiste. C'est exactement ce qu'il a fait lorsqu'il a trouvé un exemplaire de l'album “Belonging” chez ECM de 1974 à la bibliothèque, et la version du trio de The Windup capture la joie éclatante et exubérante qui a fait du quartet européen de Jarrett une force créative si déterminante. "La musique semble vouloir exploser", dit-il. "J_an Garbarek est incroyable. Son son est si riche, avec énormément de nuances. C'est un peu fou de faire ça sans piano, mais si vous écoutez bien, François joue beaucoup de traits de Keith_".
Né le 4 mai 1971 à Trieste alors que son père était professeur au Centre international de physique théorique d'Italie, Mahanthappa a grandi à Boulder après que K. T. Mahanthappa ait accepté un poste de titulaire à l'université du Colorado. Il s'est tourné vers le jazz à l'école primaire en s'imprégnant des sons de Grover Washington Jr. et de David Sanborn, des Yellowjackets et des Brecker Brothers. Une rencontre avec les séances de Charlie Parker au Savoy l'a mis sur une autre voie. "Ça a vraiment bouleversé ma vie."
Diplômé de Berklee en 1991, il a obtenu une maîtrise en composition de jazz à l'université DePaul de Chicago en 1995. Mahanthappa s'est fait connaître au début des années 2000 avec le pianiste Vijay Iyer, alors qu'ils enregistraient sur leurs albums respectifs et dans le duo qu'ils ont présenté sur “Raw Materials” (Savoy Jazz) en 2006. Son évolution a également été marquée par sa rencontre avec Kadri Gopalnath, qui a introduit le saxophone dans la musique classique de l’Inde du Sud. Cela a abouti à l'album de jazz carnatique “Kinsmen” (Pi), en 2008. Mahanthappa a approfondi sa relation avec la tradition de l'Inde du Sud grâce à une bourse Guggenheim en 2007, qui a débouché sur l'album de fusion carnatique “Samdhi” (ACT) en 2011.
Il a trouvé un autre mentor puissant en la personne de l'altiste vétéran Bunky Green, un musicien de l’émotion brute avec lequel il a enregistré sur “Apex” (Pi) en 2010. Plus récemment, Mahanthappa a tourné et enregistré avec les trios MSG (avec Ronan Guilfoyle à la basse et Chander Sardjoe à la batterie) et le Coalition Indo-Pak (avec Rez Abbasi à la guitare et Dan Weiss au tabla). Dans une autre voie qui nous ramène à Bird, il tourne tout au long de l'année 2020 avec Fly Higher, un groupe co-dirigé avec la batteuse Terri Lyne Carrington, fondé pour célébrer le centenaire de Charlie Parker.
(extrait du communiqué de presse en anglais - traduction E. Lacaze / A. Dutilh)
Programmation musicale
18h07 - Rudresh Mahanthappa « Hero Trio »
Red Cross (Charlie Parker)
Rudresh Mahanthappa (saxophone alto), François Moutin (contrebasse), Rudy Royston (batterie)
Whirlwind 4760
18h15 - Rudresh Mahanthappa « Hero Trio »
The Windup (Keith Jarrett)
Rudresh Mahanthappa (saxophone alto), François Moutin (contrebasse), Rudy Royston (batterie)
Whirlwind 4760
18h22 - Vijay Iyer, Mike Ladd « InWhatStrumentals : Music from In What Language ?»
The Color of My Circumference IV (Vijay Iyer)
Vijay Iyer (piano, claviers, électroniques), Mike Ladd (EMS Synthi, électroniques), Ambrose Akinmusire (trompette), Rudresh Mahanthappa (saxophone alto), Dana Leong (trombone, violoncelle), Liberty Ellman (guitare électrique), Stephan Crump (basse), Trevor Holder (batterie)
Pi Recordings
18h30 - Tadao Sawai « Jazz Rock »
Hietsuki Bushi (Tadao Sawai)
Tadao Sawai, Kazue Sawai (koto), Hozan Yamamoto (shakuhachi), Takehisa Suzuki (trompette), Tadataka Nakazawa (trombone), Jake H. Concepcion (saxophone alto), Norio Maeda (piano, arrangements), Sadanori Nakamure (guitare), Tatsuro Takimoto (contrebasse), Takeshi Inomata (batterie), Osamu Nakajima (percussions)
Mr. Bongo 204
18h34 - Helen Merrill « In Tokyo »
Bewitched (Rodgers, Hart)
Helen Merrill (voix), Norio Maeda (piano, celesta), Tatsuro Takimoto (basse), Takeshi Inomata (batterie)
King KICJ2249
18h39 - Spirabassi « Improkofiev »
Improkofiev (Sergueï Prokofiev)
Stéphane Spira (saxophone), Yoann Loustalot (bugle), Giovanni Mirabassi (piano), Steve Wood (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie)
JazzMax 80404
18h47 - Joachim Govin « Present »
Denial of Love (Tony Tixier)
Ben van Gelder (saxophone alto), Enzo Carniel (piano), Joachim Govin (contrebasse), Gautier Garrigue (batterie), Ellinoa (voix)
Fresh Sound NT
18h55 - Alexa Tarantino « Clarity »
A Race Against Yourself (Alexa Tarantino)
Alexa Tarantino (saxophone), Steven Feifke (piano), Joe Martin (basse) Rudy Royston (batterie)
Posi-Tone 8211
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